Pham Công Chinh ou l’incarnation de l’agriculteur 2.0

Amoureux du monde végétal, le jeune Pham Công Chinh milite, à sa manière, pour des aliments sans pesticides dans nos assiettes.

Hô Chi Minh-Ville (VNA) - Amoureux du monde végétal, le jeune Pham Công Chinh milite, à sa manière, pour des aliments sans pesticides dans nos assiettes. Cet ancien réalisateur d’émissions télévisées a su appliquer avec brio des concepts originaux pour bâtir sa ferme biologique à Hô Chi Minh-Ville.
 

Pham Công Chinh ou l’incarnation de l’agriculteur 2.0 ảnh 1Pham Công Chinh (droite) dans sa ferme biologique à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : Internet

Réalisateur de nombreuses émissions télévisées depuis cinq ans, Pham Công Chinh a réussi à mettre suffisamment d’argent pour ouvrir une petite société de production de films d’action. Mais l’affaire a tourné court.

Disposant déjà d’un petit potager qui fournissait des légumes à ses amis, cette parenthèse dans le monde du cinéma s’est définitivement refermée lorsqu’il a décidé de vendre sa voiture pour louer un terrain de 6.000 m² dans le 9e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville et investir 5 milliards de dôngs afin d’y construire sa ferme.

Công Chinh a consacré 3 milliards à l’élevage de poissons, les 2 autres ayant été injectés dans la recherche et la culture maraîchère. La serre de 1.000 m² a coûté à elle seule 1,5 milliard de dôngs. «À Hô Chi Minh-Ville, les frais sont plus élevés. À Dà Lat, on peut avoir une serre pour plus de 200 millions de dôngs, partage-t-il. Ici, je dois importer tous les équipements depuis l’étranger, sans compter les outils agricoles et les engrais», explique Công Chinh.

Un projet né par passion

Actuellement, la ferme de Công Chinh fournit tous les jours 200 kilos de légumes au marché de Hô Chi Minh-Ville : laitues néerlandaises, caméléons, liserons, momordiques, concombres, épinards… «Je n’utilise pas d’insecticides. S’il y a des parasites, je les retire à la main, dit-il. Pour moi, le plus important est de proposer des légumes 100% propres, 100% bio», assure-t-il.

La ferme de Công Chinh applique trois méthodes de culture. La première, l’aquaponie, consiste à élever des poissons en symbiose avec la culture de légumes. Elle ne nécessite ni terre ni engrais ou produits chimiques. La deuxième, l’hydroponie, a été mise au point au XIXe siècle en Allemagne, même si, dans le cas présent, la technique - modernisée - est en provenance d’Israël. Elle consiste à cultiver des végétaux hors-sol sur un substrat neutre et inerte (fibres de coco, billes d’argiles, laine de roche, perlite...), à l’aide d’un système d’arrosage au goutte-à-goutte qui apporte les sels minéraux et les nutriments essentiels à leur développement. Cette méthode permet d’accélérer la récolte de sept jours par rapport à l’aquaponie. La dernière méthode - culture organique - est, elle, plus traditionnelle, puisqu’il s’agit d’une culture en terre fertilisée uniquement par des engrais naturels et aérée par la présence de vers de terre.

Outre sa ferme dans le 9e arrondissement, Công Chinh vient d’en monter une deuxième de 2.000 m² à Dà Lat (province de Lâm Dông, hauts plateaux du Centre), où poussent là aussi toutes sortes de légumes, notamment des tomates et pommes de terre. Et là aussi, il s’agit d’une agriculture biologique.

Un investisseur étranger lui a également suggéré de coopérer sur un terrain de 12 ha dans le district de Cu Chi, en banlieue de Hô Chi Minh-Ville. Une proposition qu’il pèse le pour et le contre, le jeune homme ne s’intéressant pour le moment pas beaucoup à l’élargissement de son modèle, mais plutôt à l’avancement des services proposés et de la qualité des produits.

Une affaire lucrative

Pham Công Chinh ou l’incarnation de l’agriculteur 2.0 ảnh 2Une serre hydroponique à Dà Lat, province de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre). Photo : Phuong Hoa/VNA

Si les légumes de la ferme de Pham Công Chinh sont vendus un peu plus chers que les produits conventionnels que l’on trouve sur le marché local, ils sont proposés 30% moins chers que les autres marques de produits estampillés «bio». «Mes amis m’ont conseillé de vendre mes produits dans les supermarchés. J’ai refusé, car personne n’achète de légumes bio au supermarché. J’ai donc établi mon propre réseau de distribution et de livraison aux clients», explique-t-il.

Et c’est une affaire qui roule, puisque chaque jour, il engrange quelque 7 millions de dôngs nets, soit environ 200 millions par mois, même s’il vise désormais un revenu mensuel de 360 millions de dôngs.

Pour autant, Công Chinh analyse que le marché du bio commence à être saturé, beaucoup de nouveaux distributeurs venant exploiter ce potentiel. «Désormais, je pense uniquement à la rénovation des technologies, à l’élargissement de la marque et au renforcement de la chaîne de distribution», dit-il.

Công Chính partage qu’en fait, la seule qualité requise est la patience, les produits sans insecticides mettant beaucoup de temps à arriver à maturité. Il aimerait que toutes les familles vietnamiennes, où qu’elles se trouvent, aient à disposition un potager leur permettant ainsi de manger des produits sains. «Auparavant, on disait souvent que les agriculteurs étaient pauvres. Maintenant, il est devenu plus facile de s’enrichir avec les légumes et poissons qu’avec d’autres métiers. Mais pour réussir, il faut être passionné !», conclut-il avec un large sourire. -CVN/VNA

Voir plus

Le Premier ministre Pham Minh Chinh et les délégués lors de la rencontre. Photo: VNA

Le Premier ministre reçoit des représentants de l’EU–ABC et EuroCham

Dans l’après-midi du 27 novembre, à Hanoï, le Premier ministre Pham Minh Chinh a eu une séance de travail avec le Conseil des affaires Europe–ASEAN (EU–ABC) et la Chambre de commerce européenne au Vietnam (EuroCham), conduits respectivement par le président de l’EU–ABC, Jens Rübbert, et le président d’EuroCham, Bruno Jaspaert.

Un dialogue dans le cadre du Forum économique d’automne 2025. Photo: VNA

Forum économique d'automne 2025 : Experts et entreprises échangent sur la transition verte et digitale du Vietnam

Dans un contexte où la double transition numérique et verte façonne l’avenir du développement mondial, le Forum économique d’automne 2025, qui s’est tenu du 25 au 27 novembre à Hô Chi Minh-Ville, a offert une plateforme aux experts et aux entreprises pour proposer des solutions visant à améliorer l’efficacité énergétique, réduire les émissions de carbone et renforcer la compétitivité du Vietnam dans le cadre de sa transition verte.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh (droite) et Wei Tao, président de la région autonome Zhuang du Guangxi (Chine). Photo: VNA

Hanoï et le Guangxi veulent fluidifier leurs échanges frontaliers

Le Premier ministre Pham Minh Chinh a reçu, jeudi 27 novembre à Hanoï, Wei Tao, président de la région autonome Zhuang du Guangxi (Chine). Cette rencontre marque la première visite à l’étranger de Wei Tao depuis sa prise de fonction, témoignant de l’importance stratégique qu’accorde le Guangxi à ses relations avec le Vietnam.

Forum économique d’automne 2025 à Hô Chi Minh-Ville. Photo: VNA

Le Vietnam nécessitera 28 milliards de dollars pour sa transition verte d'ici 2030

La transition verte, désormais considérée comme une condition essentielle au développement durable au Vietnam, nécessitera environ 28 milliards de dollars d’investissements d’ici 2030, selon les données actualisées de la Contribution déterminée au niveau national (NDC). Cette estimation a été présentée lors d’un dialogue de haut niveau tenu le 26 novembre dans le cadre du Forum économique d’automne 2025 à Hô Chi Minh-Ville.

Des durians destinés à l'exportation sont rassemblés dans un entrepôt de fruits du district de Tan Phu, province de Dong Nai. Photo : VNA

Élever la valeur des produits agricoles vietnamiens

L’année 2025 marque véritablement une étape de rupture pour l’agriculture vietnamienne. L’objectif des 70 milliards de dollars illustre les progrès remarquables du secteur sur les plans de la qualité, de la standardisation et de l’application scientifique et technologique.

Vue de la conférence sur le commerce, la promotion des investissements et les relations d’affaires Vietnam-Chine (Guangxi), à Hanoi, le 26 novembre. Photo : VNA

Le Vietnam et le Guangxi renforcent leurs relations économiques

Le Guangxi joue un rôle stratégique dans les relations économiques sino-vietnamiennes. Les échanges avec le Guangxi représentent une part importante du commerce entre les deux pays. Depuis 25 ans, le Vietnam est le premier partenaire commercial du Guangxi, tandis que cette province demeure l’un des principaux partenaires commerciaux de la Chine avec le Vietnam.