Pérenniser la pharmacopée traditionnelle des Dao de Ba Vi

Les Dao à Ba Vi vivent depuis longtemps de la confection de médicaments à base de plantes. Mais face à la surexploitation des ressources, la question de la pérennité de ce métie ancestral est posée.

Hanoi (VNA) - Les Dao de la commune de Ba Vi, district éponyme, à Hanoi, vivent depuis longtemps de la confection de médicaments à base de plantes. Mais face à la surexploitation des ressources, la question de la pérennité de ce métier ancestral est posée.

Pérenniser la pharmacopée traditionnelle des Dao de Ba Vi ảnh 1Récolte de plantes médicinales dans le hameau de Yên Son, commune de Ba Vi. Photo : Thanh Tùng/VNA/CVN

Situé à l’est du pied de la montagne de Ba Vi, le hameau de Yên Son, commune de Ba Vi, est isolé. Depuis des générations, la vie de ses habitants, essentiellement d’ethnie Dao, est étroitement  liée à la forêt. Grâce à la confection de médicaments à base de plantes, leurs conditions de vie se sont améliorées. Les routes sont asphaltées. La maison de la culture, la crèche ou l’école maternelle sont solides et confortables. «Certaines familles Dao se sont enrichies grâce aux plantes médicinales», informe  Ly Sinh Vuong, vice-président du Comité populaire de la commune, en montrant une maison à plusieurs étages.

Une ressource menacée car surexploitée

Ly Van Nguyên est un médecin traditionnel du hameau de Yên Son. Dans sa maison à trois étages, la plupart des pièces sont réservées à la confection de remèdes traditionnels. Afin de poursuivre ce métier, il est en train de créer un jardin de 1,4 ha, le plus grand de la commune, où il cultive environ 200 espèces.

Ly Van Nguyên se soucie de l’épuisement de la ressource.

«La pharmacopée  des Dao comprend  400 espèces. Certaines sont désormais presque introuvables», partage Nguyên. Selon lui, certaines espèces comme Hoa tiên (Asarum maximum) ou Sâm (Talinum crassifolium) doivent être cultivées à 700-800 m d’altitude  pour conserver leurs vertus médicinales.

Triêu Thi Thanh, considérée comme l’un des gardiens  du savoir médicinal, cherche aussi à préserver ce métier. «Quand j’étais petite, je suivais mes parents dans la montagne à la recherche de plantes médicinales. Il était facile d’en trouver. Maintenant, elles sont rares voire ont complètement disparues à cause de la surexploitation», déplore-t-elle.

Face à ce problème, Thanh et ses descendants ont pris les devants et créé un jardin d’une centaine d’espèces. «Nous le considérons comme un patrimoine familial», partage-t-elle. 

 

Maintenir le métier traditionnel

Lang Van Hà, secrétaire du Comité du Parti de la commune de Ba Vi, informe que les Dao vivaient autrefois sur les flancs de la montagne. Mais à partir de 1968, et surtout depuis la création du Parc national en 1991, ils en occupent le pied ou les premières pentes.

Pérenniser la pharmacopée traditionnelle des Dao de Ba Vi ảnh 2Grâce à la confection de médicaments à base de plantes, les conditions de vie des Dao de la commune de Ba Vi se sont améliorées. Photo : Thanh Tùng/VNA/CVN

En raison de la surexploitation des plantes médicinales (dans ce qui est pourtant un Parc national depuis 25 ans…), ce métier rencontre beaucoup de difficultés. Aujourd’hui,  près de 300 espèces sont devenues rares,  et une centaine sont même menacées de disparaître complètement du massif.

«Malgré la pénurie en matières premières, la plupart des familles Dao ne veulent pas abandonner le métier. Elles cultivent des  plantes dans des jardins ou vont les chercher dans d’autres provinces comme Hoà Binh, Phu Tho ou Tuyên Quang», fait savoir Hà.

D’après Duong Trung Liên, président du Comité populaire de la commune de Ba Vi, 48% des 500 familles Dao de la commune sont pauvres, avec un revenu moyen de 11 millions  de dôngs par personne par an. En raison du manque de terres agricoles, la fabrication de médicaments à base de plantes fait vivre 60% d’entre elles. «Face à la pénurie de plantes sauvages, il faut s’orienter vers la culture, nous n’avons plus trop le choix», considère Liên.

Pour sa part, le médecin traditionnel Ly Van Nguyên serait favorable à la culture sur une aire protégée à 600-700 m d’altitude, au sein même du Parc national. Une idée à soumettre aux autorités du parc. -CVN/VNA

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