Paris-Hanoi : Partage d’expériences sur la pollution de l’air

Les spécialistes et le public à une table ronde sur la pollution de l’air ont partagé des informations sur la qualité de l’air de la capitale vietnamienne et ailleurs dans le monde.
Hanoi (VNA) - Une table ronde sur la pollution de l’air a eu lieu le 11 octobre à l’Institut français de Hanoi (L’Espace). L’occasion pour les spécialistes et le public de partager des informations sur la qualité de l’air de la capitale vietnamienne et ailleurs dans le monde.
Paris-Hanoi : Partage d’expériences sur la pollution de l’air ảnh 1Table ronde sur le partage d’expériences Hanoi-Paris autour de la pollution de l’air, le 11 octobre à L’Espace - Institut français de Hanoi. Photo : CVN

Des experts vietnamiens et français se sont réunis à L’Espace afin de discuter des aspects de la pollution atmosphérique. Intitulé "Paris - Hanoi : La pollution de l’air ne connaît-elle aucune frontière ?", l’événement a été organisé par le groupe d’activistes Live & Learn et la maison d’éditions Nha Nam.

La réalisatrice et Chevalière de l’Ordre français des arts et des lettres Nguyên Hoàng Diêp a animé la séance.

D’après la directrice d’Airparif Karine Leger, le trafic est la cause commune de la pollution atmosphérique dans toutes les grandes villes du monde. Celle-ci "a des impacts à la fois sur la santé publique, l’économie, et le tourisme", a-t-elle précisé.

"Aujourd’hui, la pollution de l’air est particulièrement importante en Asie et en Afrique, et s’est beaucoup améliorée en Europe. À Paris, elle était déjà reconnue dès le début du XXe siècle à cause de l’industrie charbonnière, puis dans les années 1950-1980 à cause des véhicules et de la mondialisation", a informé Karine Leger.

Concernant la chute de la qualité de l’air en Asie ces derniers temps, Lê Thanh Thuy, représentante de la Division de la protection de l’environnement de Hanoi, a apprécié le réveil récent des citadins à ce sujet. Mais elle a insisté aussi sur la qualification de cette pollution : "En fait, la qualité de l’air à Hanoi se dégrade depuis 10 ans. Mais si les PM2,5 augmentent, les NO2 et SO2 diminuent nettement."

Paris : un modèle de lutte contre la pollution atmosphérique
 
Selon Olivier Chrétien, responsable de la Division des impacts environnementaux à l’Agence de l’écologie urbaine de la ville de Paris, "la première mesure de la région parisienne à partir des années 1990 a été de réduire le nombre de véhicules." La mairie collabore aujourd’hui avec plusieurs organes et organisation chargés de différents secteurs: industrie, urbanisme, chauffage et énergie, éducation,... 

Entre 2001-2018, le trafic a diminué de 30%, et de 2005 à 2015, la ville a connu une baisse de 22% de ses émissions de CO2, de 40% des NO2 et de 32% des PM20.

"L’idée principale est de rééquilibrer les espaces verts, et d’ouvrir les grands espaces publics aux piétons et cyclistes. À côté des métros et tramways, on a aussi une politique des couloirs de bus depuis une dizaine d’années, et une récente politique des vélos. On installe aussi les services d’autopartage de voitures électroniques et on interdit la circulation des vieilles voitures depuis 2017", a-t-il précisé.

Les évaluations prouvent que ces solutions sont majoritairement efficaces. Pourtant, sur le plan de l’urbanisme, la qualité de l’air autour des autoroutes dans la région Ile-de-France s’est peu améliorée à cause de nombreuses raisons.

De ce fait, "Paris souhaite dans l’avenir échanger avec d’autres villes du monde des données en termes de qualité de l’air", a-t-il ajouté. Selon Olivier Chrétien, le plan d’urbanisme actuel de la région parisienne est le fruit de trois mandatures successives de maires depuis plus de 20 ans, "pour un système de transport public conforme et un aménagement correct des zones résidence-commerce-office".

Hanoi : plusieurs défis malgré des efforts

Trân Huy Anh, représentant de l’Association des architectes de Hanoi, a critiqué le plan d’urbanisme de la ville, avec notamment des administrations et des sociétés immobilières qui négligent les espaces verts. Il conseille toujours au Comité populaire municipal d’en installer au cœur de la ville dès que possible.

De son côté, Lê Thanh Thuy a pointé du doigt le fait que le terme "développement durable" était mal compris au Vietnam. "L’administration Hanoienne s’intéresse beaucoup à l’environnement. Mais les habitudes de la population gênent souvent nos travaux", a-t-il estimé.
 
À cette occasion, Lê Thanh Thuy a remercié Airparif dans l’installation de stations de mesure de la qualité de l’air à Hanoi, avec 10 actuellement et 40 dans un avenir proche. Plusieurs organisations et entreprises, vietnamiennes et internationales, collaborent avec le Comité populaire municipal dans de nombreux dispositifs dans les 17 arrondissements et districts de la ville.
 
À la fin de la séance, les participants ont aussi partagé leurs remarques sur la qualité de l’air dans la capitale vietnamienne. "Nous attendons toujours les retours de la population à ce sujet. Avec le soutien de toute la société, nous nous engageons à ce que la qualité de l’air de Hanoi s’améliore dans un avenir proche", a conclu Lê Thanh Thuy.
 
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 7 millions de personnes meurent chaque année dans le monde à cause de la pollution de l’air. Hanoi et Hô Chi Minh-Ville sont parmi les villes les plus polluées d’Asie. Les experts prévoient que le nombre annuel de Vietnamiens décédés à cause de la pollution atmosphérique atteindra le chiffre de 20.000 d’ici 2030, soit 4 fois plus qu’aujourd’hui. – CVN/VNA

Voir plus

EcoHub, la première plateforme de e-commerce interentreprises écologique du Vietnam, a été lancée à Hô Chi Minh-Ville, le 1er juillet. Photo : VGP

Le Vietnam lance une première plateforme d’e-commerce B2B écologique

EcoHub permet aux entreprises de publier leurs données d’émissions, d’assurer la transparence de leurs processus de production et de démontrer leur engagement en matière de responsabilité environnementale et sociale. Elle contribuera également à valoriser les marques vietnamiennes à l’international.

Inspection d’un arbre de bois de rose coupé illégalement. Photo : VNA/CVN

Nuits de veille pour sauver les séquoias à Gia Lai

Au cœur de la forêt de Krong, dans la province de Gia Lai, les gardes forestiers patrouillent nuit après nuit pour protéger des centaines d’arbres à bois de rose centenaires. Une lutte sans relâche pour préserver un trésor naturel unique.

La coopérative agricole de Phu Ho, dans la ville de Hué, a mobilisé du personnel et des pompes pour drainer les eaux de crue. Photo: VNA

Le Vietnam se prépare à la saison des pluies et des typhons 2025

À l’approche de la saison des pluies et des typhons de 2025, le Premier ministre Pham Minh Chinh a promulgué, le 19 juin 2025, la directive n° 19/CT-TTg visant à renforcer les mesures de prévention, de lutte et de réparation des dégâts causés par les catastrophes naturelles.

L'EPRC du parc national de Cuc Phuong: un havre pour les primates menacés au Vietnam

L'EPRC du parc national de Cuc Phuong: un havre pour les primates menacés au Vietnam

Le Centre de sauvetage des primates en voie de disparition (EPRC), situé dans le parc national de Cuc Phuong, accueille près de 250 individus de 14 espèces de primates menacées qui nécessitent une protection. Fondé en 1993, l'EPRC se concentre sur le sauvetage, la réhabilitation, la reproduction, la recherche et la conservation de ces espèces de primates en danger.

Une vague de chaleur s’est abattue sur le Nord et le Centre. Photo d’illustration : moitruong.net.vn

Le Nord et le Centre tirent la langue sous une chaleur torride

Les régions du Nord et du Centre du Vietnam connaissent actuellement une vague de chaleur généralisée les 15 et 16 juin, avec des températures atteignant 35 à 37°C, voire plus de 38°C. La vague de chaleur s’intensifie dans les localités du Nord, notamment dans la capitale Hanoi, avec des températures diurnes atteignant 35 à 37°C, voire plus de 38°C.