Long Hung est l’une des 22 communes pilotes de la province de Soc Trang, au Sud. Quatre ans lui auront suffi pour se hisser aux normes de la nouvelle ruralité: un succès, donc, qu’elle doit en grande partie au dynamisme, à la créativité et à l’esprit de concorde dont ont fait preuve ses habitants.

La nouvelle ruralité à Long Hung, c’est tout d’abord une restructuration économique ambitieuse, menée tambour battant. Le but? Instaurer une véritable production marchande. Pour ce faire, la commune a dessiné de vastes superficies agricoles et aménagé des zones de production. Mais elle s’est aussi employée à tisser de solides liens avec les entreprises locales, ce qui s’est aussitôt traduit par un accroissement de la valeur de la production. Elle a par ailleurs procédé à une restructuration de l’élevage et des cultures, en tenant compte des particularités de son sol, riche en alun et en minéraux.

Nguyên Van Loi, par exemple, a ainsi décidé d’abandonner la canne à sucre au profit des agrumes. Bien lui en a pris puisqu’aujourd’hui, ses orangers, ses mandariniers, ses pamplemoussiers et ses manguiers lui permettent d’engranger plus de 400 millions de dôngs de bénéfices par an et par hectare!...

«Pendant 5 ou 6 ans, j’ai cultivé de la canne à sucre, mais en termes de bénéfice, c’était plutôt décevant. J’ai fini par me rendre compte qu’ici, le sol se prêtait vraiment bien aux arbres fruitiers. Alors, c’est ce que j’ai fait! J’ai planté des arbres fruitiers et maintenant, je vis beaucoup mieux. Je peux même embaucher des travailleurs saisonniers», a-t-il fait savoir.

A ce jour, Long Hung compte donc des plantations d’agrumes, mais aussi des bassins où la culture des lotus alterne avec la pisciculture. À cela s’ajoutent de vastes superficies de rizières et de champs de cannes à sucre bénéficiant d’un système hydraulique aussi moderne qu’efficace.
De meilleures conditions de vie, donc, mais qui vont de pair avec un remarquable sens de l’intérêt général qui a conduit plusieurs habitants de Long Hung à céder des terrains ou à donner de l’argent pour permettre de moderniser le réseau infrastructurel.

C’est par exemple ce qu’a fait Lê Van Trang: «J’ai bien compris à quel point la nouvelle ruralité pouvait être bénéfique à tous. Alors je n’ai pas hésité à céder du terrain. Si ça peut permettre d’élargir des routes, de moderniser le réseau électrique, de construire des écoles ou des dispensaires, il n’y a pas à hésiter! C’est dans notre intérêt à tous!»

Long Hung a donc atteint les 19 critères de la nouvelle ruralité. Avec un revenu annuel par tête qui s’élève à 37 millions de dongs par an et un taux de foyers pauvres qui a baissé de 7%, la commune peut légitimement s’enorgueillir d’être à la pointe du progrès, d’autant plus que les 10 hameaux qu’elle compte sont tous labellisés «hameaux culturels».

En 4 ans, 216 millions de dôngs ont été consacrés aux infrastructures, mais il faut savoir que le quart de la somme provient des habitants eux-mêmes. Et c’est sans compter toutes les journées de travail consenties gratuitement, toujours au nom du sens de l’intérêt général qui, à Long Hung, prime sur tout le reste, comme s’en réjouit à juste titre Nguyên Huu Duc, le secrétaire adjoint du comité communal du Parti: « La nouvelle ruralité aura vraiment permis d’améliorer les conditions de vie de notre commune. C’est un facteur de développement économique, bien sûr, mais aussi, et peut-être surtout, de concorde sociale.»

Des routes goudronnées et élargies, des maisons neuves, des ouvrages publics rénovés… Long Hung a fait peau neuve. Mais attention, ses habitants n’ont nullement l’intention de s’endormir sur leurs lauriers. Au contraire, ils entendent bien rester ce qu’ils ont si brillamment été au cours de ces 4 dernières années: le fer de lance de cette marche au progrès qu’est la nouvelle ruralité. – VOV/VNA