De nouveaux affrontements tôt jeudi sur la place Tahrir au Caire, coeurde la contestation contre le président égyptien depuis 10 jours, ontfait trois tués et plusieurs blessés, selon un médecin sur place,portant à six morts et des centaines de blessés en 24 heures le bilandes violences entre pro et anti Hosni Moubarak.
Washington a immédiatement réagi à ces nouveaux affrontements et leDépartement d'Etat a pressé les Américains qui souhaitent quitterl'Egypte de se rendre "immédiatement" à l'aéroport du Caire.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, dans un appeltéléphonique au vice-président égyptien Omar Souleiman, a condamné les"choquants" affrontements sanglants de la veille au Caire.
"Trois personnes ont été tuées par des tirs au cours des troisdernières heures", a déclaré à l'AFP le Dr. Amr Bahaa, depuis unhôpital de fortune installé dans une mosquée près de la place Tahrir(place de la libération).
Sur la place, des tirssporadiques ont commencé à se faire entendre vers 04H00 (02H00 GMT)jeudi et étaient toujours audibles une heure plus tard, a indiqué uncorrespondant de l'AFP sur place.
Selon des témoins, destirs en provenance du pont d'Octobre, où sont positionnés les partisansdu président Hosni Moubarak, ont par ailleurs fait de nombreux blessés.
L'Alliance des juristes égyptiens a déclaré de son côtédans un communiqué que les manifestants anti-Moubarak sur la placeétaient sous le feu de leurs adversaires et que plusieurs d'entre euxavaient été tués ou blessés.
L'armée s'était déployée enmasse dans la soirée aux alentours de la place, immense esplanade dansle centre du Caire, devenue depuis le 25 janvier le point de ralliementdes manifestants anti-Moubarak, qui y campent par milliers chaque nuitmalgré le couvre-feu.
Mercredi soir, le vice-présidentOmar Souleimane avait appelé les manifestants à rentrer chez eux, commel'avait fait l'armée en milieu de journée, prévenant que le dialogueproposé à l'opposition ne pouvait débuter avant l'arrêt desmanifestations.
Dans une interview à CBS News, le chefde file de l'opposition égyptienne, Mohamed ElBaradei a rejeté une foisde plus l'offre de dialogue de M. Souleimane, insistant sur le faitqu'Hosni Moubarak doit d'abord quitter le pouvoir. Le mouvement decontestation a appelé à une nouvelle manifestation massive vendredi,baptisée "vendredi du départ", dans laquelle elle entend réunir commemardi plus d'un million de personnes.
Mercredi matin,des milliers de partisans du chef de l'Etat étaient arrivés aux abordsde la place. Après des heures de tensions, des heurts d'une extrêmeviolence ont éclaté, à coups de pierres, de bâtons, de barres de fer etparfois de couteaux et de coktails molotov.
Lesecrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a jugé "inacceptables lesattaques contre des manifestants pacifiques" et appelé à une"transition dans l'ordre et le calme".
Hillary Clinton ademandé une enquête sur les violences. Et son porte-parole, PhilipCrowley, a déclaré que les Etats-Unis "espéraient" que l'Egyptegarderait à l'avenir "un rôle constructif" dans le processus de paix auProche-Orient.
Le Premier ministre égyptien Ahmad Chafics'est dit prêt jeudi à se rendre place Tahrir pour discuter avec lesmanifestants, a rapporté l'agence officielle Mena cité par l'AFP.
L'Egypte est le théâtre depuis dix jours d'une révolte populaire, lesmanifestants réclamant le départ du président égyptien Hosni Moubarak,au pouvoir depuis 1981. Des heurts violents entre pro et anti Moubarakont éclaté mercredi après un discours télévisé du chef de l'Etat, quis'est engagé à ne pas briguer un sixième mandat en septembre.-AVI