Une armada de navires et d'avions intensifiaient lundi les recherches du Boeing 777 de Malaysia Airlines dans le sud de l'océan Indien, après la détection de multiples débris provenant peut-être de l’appareil.

La marine américaine a annoncé lundi matin avoir dépêché un sonar ("Towed Pinger Locator") capable de détecter des signaux à une profondeur allant jusqu'à 6.000 mètres, dans la zone où se concentrent les recherches sur d'éventuels débris du vol MH370.

Il s'agit d'une simple "mesure de précaution" dans l'hypothèse où la présence de l'avion serait confirmée à cet endroit, a averti dans un communiqué le commandant William Marks, un porte-parole de la VIIe flotte américaine.

Le vice-Premier ministre australien Warren Truss a indiqué que les débris détectés par un satellite français se trouvaient en fait à 850 kilomètres au nord de la principale zone de recherche, située aux confins des océans Indien et Austral, à quelque 2.500 kilomètres au large de l'Australie.

Ces observations n'en constituent pas moins "de nouveaux éléments", a souligné le responsable dont le pays coordonne les opérations dans cette région. "Nous devons les vérifier".

Ces données - des échos radar réalisés par un satellite selon le ministère français des Affaires étrangères - s'ajoutent aux photos obtenues par satellite les 16 et 18 mars de débris dérivant entre la pointe sud-ouest de l'Australie et l'Antarctique. Certains éléments ont été aperçus samedi par un appareil civil, notamment ce qui ressemble à une palette en bois et des sangles.

Le Boeing 777 de Malaysia Airlines qui assurait le vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin s'est volatilisé peu après son décollage le samedi 8 mars à 00H41 (16H41 GMT vendredi 7) avec 239 personnes à bord.

A mi-chemin entre les côtes de Malaisie et du Vietnam, l’avion a soudainement changé de trajectoire et ses systèmes de communication ont été volontairement désactivés, affirment les autorités malaisiennes.

Le mystère reste entier sur les événements survenus dans le cockpit ou la cabine du Boeing qui a volé plusieurs heures après avoir dévié.

L'attention des enquêteurs se focalise sur le pilote et son second. Les policiers ont saisi un simulateur de vol au domicile du commandant de bord sur lequel certaines données auraient été effacées. Mais aucun élément matériel n'a jusqu'ici permis d'incriminer les deux hommes.

Après confirmation du changement de cap de l'avion, les recherches ont été redirigées vers l'océan Indien. Deux couloirs ont été délimités à partir de projections satellitaires, l'un au nord vers l'Asie centrale, l'autre s'étirant jusqu'au sud de l'océan Indien.

"Les recherches sont divisées aujourd'hui en deux zones proches couvrant une aire totale de 68.500 km2", a précisé l'Autorité australienne de sécurité maritime (AMSA), annonçant par ailleurs que le cyclone tropical dans l'océan Indien n'allait pas affecter les recherches du vol MH370.

La priorité est de retrouver l'avion avant que la "boîte noire", dont la durée d'émission est de 30 jours, ne soit muette. Or le temps ne joue pas en faveur de la Malaisie et des 25 autres pays participants aux recherches alors que l'hiver approche dans les mers australes. – VNA