L'orchidée, trait de culture des Hanoiens
L'orchidée est appelée la reine des fleurs.
Cultiver et entretenir cette plante est un loisir distingué qui relève
de la culture des Hanoiens. Cette espèce est originaire des forêts,
mais, aujourd'hui, nombre de personnes en possèdent à la maison ou dans
leur jardin.
Comme d'autres loisirs, la culture de l'orchidée suscite les relations
sociales et, il y a trois ans, c'est ainsi que le club des orchidées
Tràng An a été créé avec 30 membres. Sa présidente est l'artiste Nguyên
Thi Tuyêt, enseignante de l'École supérieure de pédagogie de Hanoi.
Bien que ce club soit tout récent, il a déjà organisé six grandes
expositions d'orchidées à l'occasion d'événements importants de la
capitale, tels que le 120e anniversaire du Président Hô Chi Minh, le
Millénaire de Thang Long-Hanoi, le 55e anniversaire de la libération de
la capitale... Plusieurs orchidées rares ont été présentées au public
de la capitale. Il poursuit son activité avec une réunion hebdomadaire
de ses membres afin de partager expériences et admirer les cultures de
chacun.
L'orchidée est une des espèces de fleur qui sont
précieuses. D'une noble beauté, cette fleur était autrefois
exclusivement réservée aux empereurs, nobles et mandarins. Mais
aujourd'hui, ce loisir a été largement dimocratisé, même si tout le
monde ne peut pas comprendre cette espèce de fleur très particulière et
d'une culture ô combien exigeante...
Il existe trois
variétés fondamentales d'orchidées, les épiphytes, les orchidées de
terre et les saprophytes. Les épiphytes regroupent la plupart des
variétés tropicales et subtropicales, des plantes "aériennes" qui
s'attachent et se suspendent au tronc des arbres, à leurs branches ou
encore à des rochers. Les variétés dites de terre poussent, comme leur
nom l'indique, sur le sol grâce à leurs racines. Enfin, les
saprophytes, qui ont également des racines souterraines, ont ceci de
particulier qu'elles n'ont pas de chlorophylle et ont perdu leur
capacité de photosynthèse, n'ayant que de petites feuilles en général
jaunes. Ces variétés, telle la corallorhize maculée, qui est largement
répandue, tirent les nutriments nécessaires exclusivement du sol.
Pour apprécier la qualité de la fleur de l'orchidée, plusieurs critères
sont pris en compte comme le parfum, la longueur de la fleur, la
largueur des pétales et ses couleurs. Le prix de chaque pot va de
quelques dizaines de milliers de dôngs à plusieurs centaines de
millions... La qualité des fleurs varie non seulement suivant la
variété mais aussi des techniques de culture employées. Une culture qui
s'est donc érigée en un véritable art.
"Si on cultive
ses fleurs tout seul, c'est très triste, car même si l'on possède une
orchidée d'un milliard de dôngs, personne ne le sait, ce qui n'a guère
d'intérêt, ce qui compte est de faire partager son travail avec les
autres", confie un membre du club des orchidées Tràng An. C'est pour
cela que le club Tràng An est né afin de donner un espace aux
passionnés d'orchidées de la capitale. Ses membres peuvent non
seulement acquérir des connaissances en culture auprès de chacun, mais
aussi partager la documentation sur cette plante, explique Nguyên Thi
Tuyêt.
Nguyên Thi Tuyêt possède actuellement environ
200 auges et pots d'orchidées rares et précieuses. Elle leur consacre
quotidiennement près de 30 minutes pour en prendre soin. "Et ce n'est
pas le temps que je les contemple, celui-là ne peut se compter.
D'autant que lorsque je suis stressée ou énervée, les regarder
m'apaise", déclare Mme Tuyêt. C'est aussi une manière de cultiver un
certain art de vivre que tous pratiquent au club des orchidées Tràng An
: délicatesse, patience, calme... -AVI