"C'était une rencontre pleine d'émotion", a confié le député américain Roberb Earl Filner lorsqu'il a vu lui-même et pris dans ses bras des enfants vietnamiens victimes de l'agent orange/dioxine, le 5 janvier dans le village de Hoa Binh de l'hôpital de Tu Du à Ho Chi Minh-Ville.

Observant en silence et écoutant avec attention, puis, en s'arrêtant devant chaque enfant, il se renseignait précisément sur sa naissance, ses infirmités et l'état de sa santé. Il est resté plus longtemps dans la chambre où sont conservés des foetus difformes, preuves conservées depuis des années par le médecin Mme Nguyen Thi Ngoc Phuong, ex-directrice de l'hôpital de Tu Du et vice-présidente de l'Association des victimes de l'agent orange/dioxine du Vietnam, ainsi que ses collèges.

A la sortie de cette chambre, le député Roberb Earl Filner a parlé à voix basse avec ses collaborateurs, laissant échapper "c'est trop triste". Selon le docteur Nguyen Thi Ngoc Phuong, il y a des amis étrangers qui ont vomi, ne pouvant supporter l'épouvantable réalité des faits se trouvant dans cette chambre. Selon des statistiques sommaires, le Vietnam compte environ 3 millions de victimes de l'agent orange/dioxine, les premières générations contaminées, atteintes de diverses formes de cancer, disparaissant peu à peu, a ajouté le médecin Nguyen Thi Ngoc Phuong.

Le gouvernement américain qui a accordé au Vietnam un soutien financier pour régler les conséquences de l'agent orange l'a augmenté progressivement ces derniers temps, en les portant de 3 à 6 millions de dollars, avant que le président Barack Obama n'accorde en 2010 une aide de 20 millions de dollars pour décontaminer l'aéroport de Da Nang. Néanmoins, ces aides demeurent insuffisantes pour pallier à toutes les conséquences que ce défoliant a eu pour notre pays, a déclaré Nguyen Thi Ngoc Phuong.

Répondant à une question du journal "Sai Gon Giai Phong", Roberb Earl Filner a indiqué que les victimes de l'agent orange/dioxine du Vietnam ont besoin de plus de soutien et qu'il fera tout ce qu'il peut afin d'obtenir davantage de soutien de la part de son gouvernement, mais aussi des particuliers et organisations caritatives, notamment de médecins. Expliquant l'objet de sa visite, il a confié qu'il voulait se renseigner et apprécier de visu la situation pour conclure que "nous devons faire plus pour aider le Vietnam à surmonter ce fléau". -AVI