Les vaccins «made in Vietnam», fierté du pays

En 1962, le Vietnam produisait son premier vaccin contre la poliomyélite. Depuis, ce secteur n’a cessé de s’améliorer.

Hanoi (VNA) - En 1962, le Vietnam produisait son premier vaccin contre la poliomyélite. Depuis, ce secteur n’a cessé de s’améliorer. Le pays compte aujourd’hui quatre usines de production de vaccins dotées d’équipements aux normes internationales.

Les vaccins «made in Vietnam», fierté du pays ảnh 1Le Rotavin-M1, fabriqué par le Vietnam est le 4e vaccin contre le rotavirus qui peut être écoulé dans le monde. Photo : CVN

Développer un vaccin demande du temps, entre 10 et 20 ans, et de l’argent. Lors de l’apparition d’une nouvelle maladie, chaque laboratoire propose sa solution. Pourtant, seul 1% d’entre eux arrive à la fin du processus de production. Chaque vaccin mis sur le marché témoigne donc de la combinaison de centaines, voire de milliers d’études, réalisées sur une longue période.


Entre 1957 et 1959, une épidémie de poliomyélite a éclaté dans les régions montagneuses du Nord, provoquant la panique et la misère de milliers de familles. Partout, des enfants paralysés.

Des efforts qui ont payé

Pour combattre la maladie, l’État a envoyé le Professeur Hoàng Thuy Nguyên en ex-URSS pour étudier les technologies de production du vaccin Sabin, un vaccin contre la polio mis au point par le Dr. Albert Sabin (un Américain d’origine polonaise), entre 1954 et 1955.

À son retour au pays, le Professeur Hoàng Thuy Nguyên a rapidement créé un groupe de scientifiques dans le but de produire ce vaccin. Résultat : en 1962, le Vietnam en a fabriqué deux millions de doses. Ce même vaccin a ensuite été introduit dans le Programme de vaccination élargie au niveau national. En 2000, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu que la polio avait été éradiquée au Vietnam, preuve de la qualité du vaccin vietnamien. 

Autre période, autre pathologie. Avant 1995, le Nord a connu une épidémie de diarrhée aigüe. Des milliers d’enfants de moins de cinq ans ont été hospitalisés. Pourtant, personne ne connaissait les causes et les mesures de lutte contre cette maladie. Après des études menées dans les hôpitaux de pointe de l’ensemble du pays, le Centre de recherche et de fabrication de vaccins et produits biologiques (POLYVAC) du ministère de la Santé a découvert que le rotavirus était la cause de 50% des cas de diarrhée.

Alors que dans le reste du monde, peu essayait de mettre au point un vaccin contre cette maladie, le Professeur-Docteur Lê Thi Luân et ses collèges du POLYVAC ont décidé d’étudier et de produire le vaccin Rotavin-M1. 

En 2005, le POLYVAC a isolé les souches vaccinales vietnamiennes, ouvrant la voie à la fabrication du vaccin contre le rotavirus. Après des études réussies dans les laboratoires, le Rotavin-M1, un vaccin acellulaire produit sur la base de cellules de rein de singes, a vu le jour. Le ministère de la Santé a donc fondé un centre d’élevage de singes sur l’île de Rêu, dans la ville de Câm Pha, province de Quang Ninh (Nord). Il s’agit de la principale source de sérum de singe du Centre de recherche et de fabrication de vaccins et produits biologiques.

Haute qualité, bas prix

Le Professeur-Docteur Lê Thi Luân explique que «le Rotavin-M1 a fait l’objet d’essais cliniques pendant trois ans sur 30 adultes et 1.000 enfants âgés de six à douze semaines à Thanh Son, province de Phú Tho, et dans la ville de Thái Binh (Nord). Les résultats ont démontré son efficacité et l’absence d’effets secondaires, qui en font l’équivalent du vaccin belge Rotarix, aussi utilisé actuellement au Vietnam».

Les vaccins «made in Vietnam», fierté du pays ảnh 2Développer un vaccin demande du temps, entre 10 et 20 ans, et de l’argent. Photo : Ngô Lich/ VNA/CVN

En mai 2012, le ministère de la Santé a autorisé la mise en vente du Rotavin-M1. Le prix d’une dose est de 300.000 dôngs, soit un tiers de moins que son homologue importé. Il s’agit du 4e vaccin contre le rotavirus qui peut être écoulé dans le monde.

 
Ces deux cas, parmi d’autres, illustrent le succès du Vietnam dans la production de vaccins. Le pays, qui compte aujourd’hui quatre usines de production de vaccins dotées d’équipements aux normes internationales, occupe désormais une place de choix sur la scène mondiale dans ce domaine. Il fabrique lui-même dix des douze vaccins utilisés dans le Programme de vaccination élargie, dont celui contre la rougeole, considéré par l’OMS comme sûr, efficace et de qualité. Les onze vaccins «made in Vietnam» sont : tuberculose, diphtérie, coqueluche, tétanos, rougeole, poliomyélite, hépatite B, pneumonie/méningite purulente causée par Hib, encéphalite japonaise B, choléra et typhoïde.

L’OMS a estimé que le pays possédait un grand potentiel pour la production de vaccins. Il figure parmi les 25 pays producteurs, qui réalisent 90% du chiffre d’affaires au niveau mondial. Il peut compter sur de bons chercheurs, spécialisés dans la production des vaccins satisfaisant les normes internationales.

Pourtant, «les investissements dans la production de vaccins sont coûteux et plusieurs chaînes de production ne sont pas exploitées au maximum de leurs possibilités. La chaîne de production de vaccin contre la polio n’atteint que 20% de sa capacité et celle contre la rougeole, 40%», commente Dô Tuân Dat, directeur de la Compagnie de vaccins et des produits biologiques N°1 (ministère de la Santé). En outre, les entreprises qui fabriquent des vaccins doivent trouver de nouveaux débouchés afin de continuer à baisser leurs prix et à renforcer leur compétitivité. -CVN/VNA

Voir plus

Le Vietnam, une destination attractive pour le tourisme médical

Le Vietnam, une destination attractive pour le tourisme médical

Non seulement le Vietnam attire non seulement les touristes internationaux par ses paysages, sa culture et sa gastronomie, mais le pays devient progressivement une destination fiable pour des soins médicaux de haute qualité, à des prix raisonnables et avec des services professionnels.

Des enfants sont traités pour la dengue au Service de soins intensifs et antipoison de l’Hôpital pédiatrique n°1. Photo : VNA

La dengue refait une inquiétante apparition dans le Sud

Selon un rapport de l’Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville, les cas de dengue sont en forte augmentation dans le Sud. Plus de 20.000 cas ont été recensés depuis le début de l’année, soit une augmentation de 68 % en glissement annuel.

Des représentants d’ACV et d’Orbis, le seul hôpital ophtalmologique volant au monde, lors d’une visite de travail à l’aéroport international de Dà Nang. Photo : ACV

Orbis retourne au Vietnam pour des soins ophtalmologiques

En s’associant à l’hôpital ophtalmologique de Dà Nang, Orbis espère renforcer le système de soins ophtalmologiques du Vietnam et promouvoir le développement durable des services ophtalmologiques, contribuant ainsi à préserver la vue de milliers de personnes dans le centre du Vietnam et au-delà.

Le professeur associé Nguyen Anh Tuan, directeur du département de chirurgie digestive de l'hôpital militaire central 108, a déclaré que l'obésité est en hausse au Vietnam, dépassant celle des autres pays d'Asie du Sud-Est. (Photo : Novo Nordisk)

L'obésité en hausse au Vietnam, dépassant celle des pays de la région

Le Vietnam connaît une augmentation de 38 % des taux de surpoids et d'obésité, ce qui le place parmi les pays d'Asie du Sud-Est où la croissance est la plus rapide, selon le professeur associé Nguyen Anh Tuan, directeur du service de chirurgie digestive de l'hôpital militaire central 108.

Ginseng de Ngoc Linh. Photo : VNA

Faire de Quang Nam un pôle national stratégique pour l’industrie des plantes médicinales

La province de Quang Nam (Centre), en collaboration avec le ministère de la Santé, a récemment organisé une conférence pour mettre en œuvre la Décision n° 463/QD-TTg du 28 février 2025 du Premier ministre, approuvant le projet de « Développement et formation d’un centre industriel des plantes médicinales dans la province de Quang Nam, avec le ginseng de Ngoc Linh comme plante principale ».

À l’Hôpital central d’acupuncture à Hanoï, la thérapie combinée aide de nombreux enfants autistes à s’intégrer dans la société. Photo : CTV/CVN

L’acupuncture, une voie prometteuse pour les enfants autistes

À l’Hôpital central d’acupuncture à Hanoï, une approche novatrice conjugue traditions et modernité pour l’accompagnement des jeunes autistes. Cette synergie offre à des milliers d’enfants, sortant parfois d’un long mutisme, la perspective d’une inclusion scolaire précoce.

Dépistage des maladies génétiques dans le cadre de la procréation médicalement assistée à l’Hôpital de la poste à Hanoi. Photo : CTV/CVN

Maladies génétiques, les avancées qui changent la donne

Les maladies génétiques représentent un fardeau considérable au Vietnam. Si 80% des cas surviennent sans antécédents familiaux connus, les progrès de la médecine reproductive ouvrent la voie à l’espoir de naissances saines.