Les tunnels de Cu Chi, chef-d’œuvre de l’art militaire vietnamien

Les tunnels de Cu Chi, situés à environ 70 kilomètres au nord-ouest de Hô Chi Minh-Ville, incarnent l’ingéniosité stratégique et l’esprit de résistance du peuple vietnamien face à l’une des guerres les plus destructrices du 20e siècle.

Le réseau de tunnels de Cu Chi. Photo: NDEL
Le réseau de tunnels de Cu Chi. Photo: NDEL

Hô Chi Minh-Ville (VNA) – Les tunnels de Cu Chi, situés à environ 70 kilomètres au nord-ouest de Hô Chi Minh-Ville, sont un chef-d’œuvre unique de l’art militaire vietnamien. Ce réseau souterrain incarne l’ingéniosité stratégique et l’esprit de résistance du peuple vietnamien face à l’une des guerres les plus destructrices du 20e siècle.

Né autour de 1948, en pleine résistance anti-française, le réseau s’est étendu au fil des décennies, atteignant une longueur impressionnante de 250 kilomètres de galeries souterraines. Les tunnels s’organisent sur trois niveaux de profondeur – à 3, 6 et 12 mètres sous terre – formant une véritable ville invisible qui reliait les villages, les bases militaires et les points de repli. Ce système ingénieux, né de simples outils comme des houes et des bêches en bambou, témoigne d’un savoir-faire remarquable.

Les tunnels n’étaient pas de simples abris, comme l’indique Truong Van Quy, guide du site devenu aujourd’hui l’un des hauts lieux du tourisme national.

«Sous terre, on a construit des salles de réunion, des cuisines, des dortoirs, des infirmeries… Tout en profondeur, c’était la salle de réunion de la Zone militaire de Saigon-Gia Dinh», précise-t-il.

Les tunnels s’enfoncent sinueusement dans les entrailles de la terre. Depuis l’axe principal – véritable colonne vertébrale du système – se déploie une multitude de ramifications, connectées ou indépendantes selon le relief du terrain. Plusieurs de ces galeries s’ouvrent vers la rivière de Saigon, permettant, en cas d’urgence, aux combattants de franchir le cours d’eau pour rejoindre les bases de Bên Cat, dans la province de Binh Dương.

Tout au long des tunnels, des orifices d’aération, discrètement dissimulés, débouchent à la surface par des trappes secrètes. Certaines ouvertures ont été aménagées en postes de combat ou en caches de tireurs embusqués, d’une redoutable efficacité.

Autour des points d’accès, un véritable système défensif avait été mis en place: pièges à pieux aiguisés en bambou, fosses cloutées, mines artisanales, mais aussi charges anti-chars et dispositifs lance-grenades destinés à contrer les hélicoptères ennemis. L’ensemble visait à neutraliser et repousser toute incursion.

Les trappes d’entrée, très étroites, juste assez larges pour laisser passer une personne, étaient soigneusement dissimulées sous des couches de terre ou de feuilles. Aujourd’hui, pour permettre aux visiteurs d’explorer ce réseau souterrain emblématique, certaines ouvertures ont été élargies.

Un guide explique comment entrer dans ce labyrinthe: «Il faut tenir la trappe bien droite au-dessus de la tête. En descendant d’un seul mouvement, les épaules restent alignées, et le corps glisse sans se bloquer. À l’époque de la guerre, les guérilleros plaçaient parfois une grenade ou une mine juste sous la trappe. Si l’ennemi tentait de l’ouvrir de force, l’explosion ferait s’effondrer l’entrée, scellant le tunnel derrière eux», dit-il.

Malgré leur construction artisanale, ces tunnels pouvaient résister aux obus et même à la pression des chars et des blindés, voire de petites bombes pour les galeries très en profondeur. Des sas hermétiques permettaient aussi de bloquer les gaz toxiques.

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Une entrée du tunnel de Cu Chi. Photo: VNA

Pour Nguyên Van Tàu, alias Tu Cang, colonel et héros des forces armées, aujourd’hui âgé de 98 ans, chaque recoin des tunnels évoque le souvenir vivant d’une époque où l’on n’avait d’autre choix que de faire preuve d’audace pour survivre et combattre l’ennemi. En 1967, il a écrit ces vers bouleversants:

«Cinq années durant

une division américaine attaquait notre A18.

B52, B57, gaz toxiques, feu et fer…

La végétation mourait, la terre était nue,

Mais nous, nous ne tremblions pas.

Les tunnels sont restés notre base inébranlable.

Ô combien précieux, admirables,

Les tunnels de Cu Chi.»

Aujourd’hui, le site historique est conservé en deux points principaux: Bên Duoc et Bên Dinh. Le premier fut le siège du Comité régional du Parti et du Commandement de la zone militaire de Saigon – Cho Lon – Gia Dinh, tandis que le second servait de base au Comité du Parti du district de Cu Chi. Les visiteurs peuvent y découvrir des galeries originales, des salles de commandement, et des lieux de vie des combattants.

En 2015, les tunnels de Cu Chi ont été classés en tant que site historique national spécial. Un dossier est en cours d’élaboration pour leur inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Nguyên Minh Tâm, directeur adjoint du comité de gestion du site, espère que ce sera chose faite d’ici 2027.«Avec une telle reconnaissance internationale, les tunnels de Cu Chi accueilleront beaucoup plus de visiteurs. Cette opportunité permettrait au monde entier de se rendre compte du courage, de l’intelligence et du patriotisme des Vietnamiens», déclare-t-il.

Chaque année, plus d’un million de personnes, Vietnamiens comme visiteurs étrangers, viennent explorer ce lieu hors du commun. Ils n’y découvrent pas seulement un site militaire, mais touchent du doigt l’âme d’un peuple, son attachement farouche à la liberté, et sa capacité à transformer l’adversité en force. – VOV/VNA

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