L’investissement dans les projets de bauxite dans le Tay Nguyen est un pas essentiel pour initier l’industrie de l’aluminium du Vietnam dans l’avenir, a déclaré dimanche le ministre de l’Industrie et du Commerce, Vu Huy Hoàng.

Ces deux projets sont en cours de déploiement à Tân Rai, province de Lâm Dông, et à Nhân Co, province de Dac Nông, deux provinces du Tây Nguyên (Hauts Plateaux du Centre).

Cette option a été parfaitement étudiée par le Parti, l’Etat, l’Assemblée nationale et le gouvernement avant de confier ces deux projets au Groupe du charbon et des minerais du Vietnam (Vinacomin), a-t-il dit en répondant à la question posée par un journaliste de l’Agence vietnamienne d'Information (AVI). Il a précisé que les réserves de bauxite connues au Vietnam ont été estimées à 10-11 milliards de tonnes, dont environ 4,6 milliards à Dac Nông et 2 à Lâm Dông.

Selon ce ministre, la bauxite est une ressource importante capable de contribuer à l’industrialisation et la modernisation du pays. La demande domestique de l’aluminium en 2020 est estimée à 0,75-1 million de tonnes, et à 1,6-2 millions de tonnes d'ici dix ans.

"On importe à présent la totalité de l’aluminium en métal pur. C’est pourquoi la mise en route des projets de prospection, d’exploitation et de transformation de la bauxite - dont la première phase porte sur son transformation en alumine - est essentiel", a fait savoir M. Vu Huy Hoang.

"Le développement de l’industrie d’exploitation et de transformation de la bauxite est une option correcte, nécessaire et appropriée. Puisque nous ne disposons encore d'aucune expérience dans ce secteur - encore nouveau au Vietnam -, notre position est de bien procéder à son aménagement, lequel sera ajusté si des questions viennent à émerger lors de sa mise en œuvre. Cet aménagement serait également fait pas à pas, en fonction des besoins", a précisé M. Vu Huy Hoàng, clarifiant le fait que le gouvernement, dans la revue des plans des deux projets, a réduit leurs envergures et productions, fixées à 1,3 million de tonnes par an, bien en-deçà du niveau initial.

"L’important est que nous préconisons d'investir sur toute la chaîne - de l’exploitation à la transformation de la bauxite - en utilisant les technologies étrangères uniquement dans les phases de production où le Vietnam n’est pas en mesure d'utiliser les siennes. La bauxite se concentre majoritairement dans la région stratégique de Tây Nguyên. Pour le moment, nous n'investissons qu'à titre expérimental dans les deux projets de Tân Rai et Nhân Co", a-t-il ajouté.

Selon M. Vu Huy Hoàng, la raison principale et objective du retard de ces projets réside dans la complexité des technologies, déployées pour la première fois au Vietnam. La construction du réservoir de boues rouges - déchet de la production de l’alumine -, se prolonge à cause de la révision de son plan technique, qui néanmoins inclut des solutions en vue de renforcer et garantir sa sûreté.

"Je pense que nous devrions accepter le prolongement des projets dans la mesure où il s'agit d'assurer le plus haut niveau de sûreté", a-t-il dit. Des retards qui s'expliquent aussi par le manque d’expériences en terme de gestion de projets d'une telle ampleur.

"La plupart des ouvrages prévus pour le projet de Tân Rai sont pourtant terminés. Le site a sorti fin décembre dernier son premier lot d’alumine, de qualité acceptable. L’évolution du projet de Nhân Co, suite aux enseignements retirés de Tân Rai, s'améliore, puisque 50% des travaux sont accomplis pour la mise en opération prévue courant premier semestre 2014", a indiqué le ministre.

M. Vu Huy Hoang a ajouté que les projets de bauxite à Tây Nguyên ne sont pas purement commerciaux, puisqu'ils favoriseront le développement socioéconomique de cette région et l’amélioration du niveau de vie de ses habitants.

"Avec la participation de plusieurs administrations, établissements de recherche, nationaux comme internationaux, nous pouvons nous assurer des questions environnementales liées à ces projets. En d'autres termes, nous ne nous risquerons pas à ce qu'un éventuel incident ayant des conséquences désastreuses et irréversibles sur l'environnement puisse se produire une fois les travaux terminés", a-t-il conclu. - AVI