Hanoï (VNA) - Neuf mois après l'adhésion vietnamienne de la Communauté économique de l’ASEAN (AEC), un grand nombre de produits de ses membres - notamment de la Thaïlande - circulaient dans cette zone, à l’exception notable, semble-t-il, des produits vietnamiens.
Selon les statistiques du Département général des douanes, début juillet 2016, le déficit commercial du Vietnam avec les pays asiatiques s’établissait à plus de 26,69 milliards de dollars. C’est avec la Thaïlande, la Malaisie et Singapour que le Vietnam est le plus déficitaire, car ils sont ses grands fournisseurs.
Les produits vietnamiens et l’ASEAN
Plusieurs entreprises vietnamiennes sont convaincues que les produits vietnamiens progressent peu, ou prou, sur le marché de l’AEC... En fait, une telle appréciation doit être nuancée...
Ainsi, Trân Thi My Vân, directrice chargée des ressources humaines et des relations avec les médias de la SA Acecook Vietnam, indique que leurs produits sont comemrcialisés dans 47 pays et territoires du monde, mais dans trois seulement au sein de l’AEC : le Cambodge, le Laos et le Myanmar.
Mais en Indonésie, le plus grand consommateur de nouilles instantanées de toute l’ASEAN avec 5 milliards de paquets par an, la concurrence est si forte qu’Acecook Vietnam n’attend pas d’évolution significative avec l’AEC, sa présence sur ce marché devant rester anecdotique.
De même, le représentant de la SA My Hao explique que, ces derniers temps, la Malaisie, le Cambodge et la Thaïlande apprécient de plus en plus les produits vietnamiens. Mais cela ne signifie pas que leur position soit des meilleures. Par exemple, en Thaïlande, la majorité des produits vietnamiens sont commercialisés en banlieue de Bangkok, et non pas en son centre-ville.
Au Vietnam, la situation évolue mieux dans un pays qui, «traditionnellement», est dominé par les produits importés dans de nombreux secteurs : en effet, les produits vietnamiens occupent de plus en plus le marché. Lê Thi Thanh Tâm, directrice générale de la SA de commerce Saigon Food, estime que, désormais, les biens fabriqués au Vietnam concurrencent de plus en plus fortement leurs homologues étrangers.
Toutefois, cette situation n’est pas acquise, le nombre d’entreprises vietnamiennes manquant de compétences - gestion lato sensu, marketing, etc., ainsi que de capacités de financement et de renouvellement des technologies, reste encore trop élevé.
Et ce moins encore en raison des conséquences de la libéralisation d’autres secteurs économiques dont, en l’occurrence, de la grande distribution, lequel a vu l’arrivée de grands groupes de l’ASEAN, en particulier thaïlandais avec Metro et Big C, et qui diffusent leurs propres produits nationaux...
Élever la compétitivité des produits vietnamiens
Dinh Thi My Loan, présidente de l’Association des détaillants du Vietnam pense, d’une part, que les entreprises vietnamiennes doivent davantage coopérer entre elles, et, d’autre part, que le gouvernement doit définir des politiques et des mécanismes plus transparents, efficaces et précis sur le développement du marché domestique.
Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a demandé au ministère de l’Industrie et du Commerce de concevoir une stratégie nationale pour le secteur de la vente de détail.
Selon le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Nguyên Câm Tu, les principes généraux qui régiront cette future stratégie, qui s’inscrit dans le cadre d’une intégration régionale et mondiale, seront l’exploitation optimale des ressources internes et de leurs potentiels, ainsi que l’amélioration de la compétitivité des biens et services.
En vue de sa future mise en oeuvre, le gouvernement renforce actuellement la réforme administrative dans le secteur du commerce, tandis qu’il cherche à solliciter plus activement les investisseurs, nationaux ou non, ainsi que les institutionnels internationaux, tout en recherchant des assistances techniques et des spécialistes de pays développés pour améliorer au sens large les biens et services au Vietnam. -CVN/VNA