Lespétroglyphes de Nâm Dân sont situés à 20 km au sud du petit bourg de CôcPài, province montagneuse de Hà Giang (Nord-Ouest). Le périmètre despétroglyphes couvre entièrement une vaste vallée verdoyante. Il comprendde nombreux blocs de différentes tailles, de différentes formes, dontles trois plus grands portent des gravures énigmatiques. Le plusimposant, situé dans le jardin du paysan Lù Van Ngan, en forme decarapace de tortue, attire particulièrement l’attention des experts del’Institut national de l’archéologie. Sur sa surface sont recenséesenviron 80 gravures, aux détails diversifiés, et 80 petits creux chacund’un diamètre de 6 cm et profond de 2 cm.
Des hypothèses
D’après les habitants locaux, le site de Nâm Dâm est appelé aussi NàLai qui, en langue Nùng, signifie «champs d’écritures». Cette régionabrite majoritairement des Nùng mais aussi des H’Mông. D’après derécentes estimations des chercheurs vietnamiens intéressés par ce site,les pétroglyphes de Nâm Dân ont des liens étroits avec le culte despierres. Les habitants locaux ont affirmé que ce culte constitue l’unedes coutumes de leurs ancêtres et que ces rochers symbolisent les géniesprésents sur cette terre sacrée. «Nous poursuivons encore le culte despierres, une pratique de nos ancêtres vieille de milliers d’années.Donc, nous avons la responsabilité de protéger ces blocs rocheux»,confie Mme Hiên, du village de Nâm Dân.
Plusieurschercheurs vietnamiens ont essayé d’éclairer l’histoire de ce site. Deuxhypothèses ont été avancées. Selon l’un d’elle, le site de Nâm Dânpourrait être dédié à un grand chef enterré ici. Selon la seconde, lesite pourrait être une terre sacrée destinée aux cultes des génies de larégion.
S’agissant des gravures et sculptures étranges ainsi que des petitscreux, on remarque des lignes courtes ou longues qui pourraientsymboliser les champs en terrasses, des routes menant à des maisonsentourées d’arbres. Il y a aussi des rochers avec des motifs d’êtreshumains et les formes yin et yang. Beaucoup de motifs pourraientrefléter les pensées, les croyances traditionnelles et la cosmogonie desVietnamiens anciens.
Le Docteur Trinh Nang Chung,de l’Institut de l’archéologie du Vietnam, qui a consacré des années àl’étude de ces pétroglyphes, estime que les gravures des trois plusgrands blocs de rochers ont 1.000 ans.
Techniques de confection
Selon les archéologues, les auteurs ont utilisé des outils simplesdont des gouges et des marteaux en combinaison avec la force des mains.«Les outils utilisés pourraient être en fer. Concernant la manipulationet le creusage, les gravures notamment les détails ronds ont du êtreréalisés sur la base d’esquisses préalables», précise le Docteur TrinhNang Chung. Les pétroglyphes de Nâm Dân ont été le sujet de recherche debeaucoup d’archéologues de l’Institut d’archéologie du Vietnam. Maisleur datation, l’histoire de leur création ainsi que leur finalitérestent toujours plus ou moins mystérieuses. Et le mystère attire lesfoules...
Actuellement, le site est train dedevenir un site touristique. Des circuits à pied permettent auxtouristes de découvrir les pétroglyphes certes mais aussi les villagesdes ethnies Nùng et H’Mông. – VNA