Le Premier ministre Nguyên Tân Dung vient de décider la poursuite de l’activité du Centre de secours des ours de Tam Dao (Nord), une joie pour toutes les personnes, notamment les jeunes, impliquées dans la protection de ces animaux.

Le chef du gouvernement a demandé au ministère de l’Agriculture et du Développement rural de procéder à une rigoureuse autocritique sur la responsabilité du directeur du Parc national de Tam Dao dans le projet du Centre de secours des ours de Tam Dao.
Le Centre de secours des ours de Tam Dao, le plus moderne de l’Asie du Sud-Est, risquait une fermeture. Ce risque, qui inquiète de nombreux jeunes, les a conduit à lancer un mouvement d’action au profit des ours : «Action Bear».

Thùy Dung, une étudiante de l’Institut de la presse et de la sensibilisation, fait partie de ce mouvement. « Au centre, nous pouvons témoigner de ce que les animaux sont bien soignés. Si l’on ferme ce centre, ce sera terrible. Ici, il y a 104 ours, c’est-à-dire qu’il y a 104 sorts en jeu et 104 raisons de maintenir ce centre », explique-t-elle.

Le sort de l’ours Zebedee est un exemple. Tuân Bendixsen, directeur du Centre de secours des ours de Tam Dao, explique qu’en 2009, il est allé à Huê (province de Thua Thiên - Huê, Centre) pour sauver cet animal. «Nous sommes rentrés dans une cuisine où se trouvaient les cages des ours. Un lieu si sombre que nous ne pouvions pas voir Zebedee qui était là depuis 13 années. Son museau et ses dents étaient en mauvais état. Au premier examen, le vétérinaire a dû lui arracher 12 dents. Aujourd’hui, il est très heureux de vivre en paix avec ses 20 +amis+ dans une zone de semi-liberté».
Autre exemple, l’ours Vandrew a été sauvé en juillet 2010 d’une ferme d’élevage d’ours de Quang Ninh, en mauvaise santé : nombreuses blessures, amputation d’une patte antérieure, aveugle de l’œil droit.

Tous les ours du Centre de secours des ours de Tam Dao sont des victimes du trafic d’animaux sauvages. Il en abrite de très jeunes, orphelins, qui ne sont pas encore indépendants.

Pham Duc Thang, chef du groupe «Action Bear», dit frissonner d’effroi devant les cages des fermes d’élevage illégaux où l’on prélève systématiquement leur bile. «Ces ours ont échappé à de terribles lieux. Mais, si le centre ferme, ils risquent d’être à nouveau des victimes», confie-t-il.

Thang et les membres d’«Action Bear» ont créé une brochure «Secours des ours : 104 sorts dépendent de votre action», qui a été distribuée dans les universités et les centres commerciaux pour appeler au soutien de ce centre par l’intermédiaire d’une pétition. En un court laps de temps, ce sont plus de 60.000 signatures qui ont été obtenues, la plupart des jeunes.

Tout récemment, «Action Bear» a organisé le 26 janvier à Hanoi, avec l’Organisation des animaux d’Asie (AAF), une manifestation sportive, un circuit en vélo de 124 km qui a vu la participation d'environ 70 personnes. - AVI