Ces dernières années, le textile vietnamien n’a cesséd’acquérir des parts du marché mondial. «Lors des prochaines années,lorsque les accords de commerce entre le Vietnam et d’autres pays dumonde seront entrés en vigueur, les exportations nationales devraientnotablement progresser, en volume comme en montant», a estimé Lê TiênTruong, directeur général adjoint du Groupe du textile et del’habillement du Vietnam (Vinatex).
En janvier dernier, lesexportations nationales de textile et d’habillement ont dégagé plus de1,9 milliard de dollars, en légère hausse sur un an. Les États-Unisdemeurent le premier importateur de ces produits : 926,7 millions dedollars représentant 48,31% des exportations nationales. Ces dernièresdevraient s’établir à plus de 11 milliards de dollars pour toutel’année, selon l’Association des producteurs de textile et d’habillementdu Vietnam (VITAS).
Le Japon, la République de Corée,l’Union européenne (UE), le Canada et la Chine sont aussi de grandsdébouchés. Selon les prévisions, le chiffre d’affaires à l’exportationau Japon pourrait atteindre 2,9 milliards de dollars, et pour l’UE, plusde 4 milliards de dollars. Une forte croissance sur un an a étéconstatée sur de nombreux marchés comme le Chili (312,7%), le Sénégal(316,25%), la Finlande (207%), la Grèce (180%), les Philippines(116,4%), l’Argentine (65%) et Singapour (60,8%).
Denombreuses entreprises de ce secteur ont des commandes jusqu’à la fin du2e trimestre. Ainsi, le secteur de textile du Vietnam pourrait réaliseren 2015 un chiffre d’affaires à l’exportation de plus de 28 milliardsde dollars, soit une croissance de 16% en un an.
Nombred'experts considèrent que le secteur du textile et de l’habillementbénéficiera le plus des accords de libre-échange sur le point d’êtreconclus par le Vietnam. Parallèlement à une forte croissance sur lemarché intérieur, sa présence sur de grands marchés extérieurs n’a cesséde croître malgré un contexte économique mondial difficile.
Les opportunités du libre-échange
Dèsleur entrée en vigueur, la majorité des produits textiles du Vietnambénéficieront d’une réduction ou d'une exonération de taxe douanière, aulieu de 10% actuellement, ce qui dopera les exportations nationalesavec, à la clé, la création de centaines de milliers d’emplois. Selonles experts, un milliard de dollars d’exportations de textile supposel’embauche de 150.000 à 200.000 personnes.
Autre pointimportant : le coût de la main-d’œuvre dans ce secteur au Vietnam estbeaucoup plus bas que celui de la Chine. Les entreprises chinoises commeétrangères en activité dans ce pays pourraient bien envisager ladélocalisation de leur production au Vietnam.
L’accord delibre-échange entre le Vietnam et l’UE ouvrira de belles opportunités autextile vietnamien d’augmenter ses parts de marché sur le marchéeuropéen. La taxation passera de 12% à 0%, ce qui devrait améliorernotablement la compétitivité des produits vietnamiens.
L’accordde partenariat transpacifique (TPP) est considéré comme «une cléimportante» en vue d’augmenter les exportations vietnamiennes auxÉtats-Unis et au Japon, les deux premiers débouchés pour le textilevietnamien. S'agissant des États-Unis, les exportations de textilecroissent chaque année de 12% à 13%. Avec la prochaine entrée en vigueurdu TPP, le taux de taxation passera de 17-18 % actuels à 0%, ce quidonnera un avantage compétitif aux entreprises vietnamiennes sur cemarché.
L’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan abesoin d’importer chaque année 15 milliards de dollars de produits dutextile, alors que les exportations vietnamiennes ne sont actuellementque de 300 millions de dollars. C’est pourquoi l’accord de commerceentre le Vietnam et cette union ouvrira de nombreuses opportunités pourdévelopper les exportations vietnamiennes de textile, mais aussil’investissement des entreprises vietnamiennes de ce secteur dans lestrois pays membres.
Cependant, les accords de libre-échanges’accompagnent aussi de défis. Lorsque les taxes douanières serontabaissées ou supprimées, les barrières douanières non-tarifaires serontplus compliquées du fait de mécanismes de protection des payssignataires plus multiformes. Autre défi majeur: selon les règlesd’origine dans le cadre du TPP, pour bénéficier des préférences de cetaccord, les produits d'exportation des pays membre du TPP devrontprovenir de la zone concernée par cet accord. Donc, si le Vietnamcontinue d’importer la plupart de ses matières premières de Chine, sesproduits ne bénéficieront pas de ces dispositions.
À noterenfin que l’arrivée massive des investisseurs étrangers de ce secteur auVietnam ces derniers mois afin de profiter de ces accords pourraiententraîner la faillite de nombreuses PME vietnamiennes incapables derésister à une concurrence aussi forte. -CVN/VNA