La situation des entreprises issues de l’investissement direct étranger (IDE) est clairement exposée dans le rapport sur l’investissement industriel au Vietnam en 2011, qui vient d’être présenté par le ministère du Plan et de l'Investissement et l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI).
Selon les spécialistes, l'industrie a connu une croissance assez élevée au Vietnam ces dernières années. La production industrielle est un secteur non négligeable de l'économie nationale et l’IDE contribue considérablement au succès de ce dernier.
Une compréhension approfondie de l’activité des entreprises issues de l’IDE dans le secteur industriel au Vietnam est particulièrement importante pour la définition ou l’amélioration des politiques d’attrait de l’IDE afin que celles-ci répondent aux intérêts des investisseurs étrangers comme du gouvernement vietnamien, a estimé Patrick Gilabert, représentant de l’ONUDI au Vietnam. Les spécialistes de l’ONUDI ont ainsi insisté sur la nécessité de créer une plate-forme pour le suivi de l'investissement au Vietnam.
Par rapport aux entreprises domestiques, les entreprises étrangères participent davantage aux exportations nationales, a estimé Stefan Kratzsch, expert de l’ONUDI. De fait, 70% de la production de ces entreprises est destinée à l’exportation. Cela explique qu’elles importent plus de matières premières, entraînant une dégradation du taux de couverture dans ce secteur. Autre point notable, la croissance des exportations qui, demeurée élevée depuis plusieurs année avec en moyenne 20% par an, a désormais tendance à diminuer. Ce phénomène s’explique essentiellement par un recul de la demande sur les marchés traditionnels tels les États-Unis ou l’Europe. En revanche, les exportations dans la région - Thaïlande, Malaisie... - restent stables.
Le rapport de l’ONUDI révèle également que les entreprises des zones industrielles sont plus rentables que les autres. Ces meilleurs résultats ont pour origine les bonnes infrastructures, les services disponibles ainsi que les politiques d’encouragement de l’investissement exclusives à ces zones. En outre, ces entreprises emploient en général des technologies bien supérieures par rapport à celles des entreprises situées hors de telles zones. Aussi les spécialistes de l’ONUDI soulignent l’importance d’accorder des privilèges sur une longue durée aux entreprises implantées dans les zones industrielles.
Toujours selon le rapport de l’ONUDI, les entreprises issues de l’IDE ont une meilleure productivité que les entreprises domestiques, même si un grand nombre de celles-ci relèvent de secteurs n’exigeant pas de qualification professionnelle particulières, comme le textile-habillement et l'agroalimentaire.
Parmi les entreprises d’IDE au Vietnam, celles du Japon sont en première place en termes de hautes technologies (29,5% des projets), suivies par leurs homologues de Taïwan (Chine). Les entreprises sud-coréennes sont en revanche celles qui développent le plus de projets de faibles technologies, essentiellement dans le textile-habillement et les chaussures.
L’ONUDI a aussi souligné le rôle des coentreprises qui ont "un rôle d’intermédiaire dans les transferts de technologies", selon Stefan Kratzsch. - AVI