Les atteintes de l'agent orange par delà la guerre
Selon "The Washington Post" du 4 août, une
trentaine de C-123 Provider ayant répandu des millions de litres sur les
forêts du Vietnam ont continué de voler en effectuant des missions de
transports jusqu'à leur retrait en 1982.
Intitulé "Agent
Orange's reach beyond the Vietnam War", cet article révèle qu'entre 1975
et 1982, parmi les près de 1.500 soldats des forces aériennes de la
Garde nationale et des réservistes qui ont voyagé à bord de ces C-123,
plusieurs ont été malades à cause des traces persistantes d'agent
orange.
Le problème, c'est qu'aucun avertissement sur les
risques potentiels n'a été donné à ces soldats, ni à ceux qui
travaillaient dans la base aérienne Davis-Monthan dans l'Arizona.
Wes Carter, un retraité des forces aériennes ayant travaillé pendant
une décennie à bord d'un C-123 pour des services médicaux, a déclaré que
la bonne chose aurait été de dire aux vétérans leur exposition de sorte
que leur santé et leur bien-être, comme leur droit de bénéficier de
leur condition de vétérans, soient tous assurés.
Plusieurs sénateurs ont déclaré leur intention d'ouvrir une enquête sur
l'emploi irresponsable de ces avions, selon cet article. Cependant, son
auteur, Steve Vogel, a précisé que le Département des affaires des
vétérans des Etats-Unis (VA) affirmait que toute contamination après la
guerre sur les avions ayant été utilisés de 1962 à 1971 dans le cadre de
l'opération Ranch Hand n'était pas suffisamment élevée pour être mise
en relation avec toute maladie.
Les forces aériennes
américaines ont dû abandonner leur projet de vendre ces C-123 en 1996
après avoir obtenu une certitude sur la contamination potentielle par
l'agent orange/dioxine de 18 appareils. Elle a détruit ces derniers en
2010 pour des raisons de responsabilité.
L'opération
Ranch Hand a eu de nombreuses conséquences dramatiques pour les
Vietnamiens comme pour les soldats américains. A ce jour, environ
260.000 vétérans américains ont demandé leur indemnisation. Le
Département des affaires des vétérans, toutefois, ne s'est engagé qu'à
examiner leur situation au cas pour cas. -VNA