Hanoi (VNA) - Un nombre croissant d’entreprises vietnamiennes s’orientent vers la production d’aliments bio pour l’exportation. Certaines d’entre-elles se sont même déjà faites une place sur des marchés réputés très exigeants en matière de qualité de produits.
Un des premiers produits bio à avoir conquis les marchés étrangers est le «nuoc mam» (saumure de poisson en français). Le «nuoc mam» de l’entreprise Quôc Huong, sous l’enseigne Red Boat, a envahi les rayons de Whole, la plus grande chaîne de distribution de produits bio aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne. Son propriétaire, Cuong Pham, ancien employé d’Apple, a confié que suite à diverses visites sur le terrain et des négociations avec les entrepreneurs locaux à Phu Quôc, il a décidé de fonder sa propre manufacture de «nuoc mam» en 2006, avec comme défi de créer un produit de qualité, sans additif alimentaire répondant aux critères stricts du marché américain.
Cependant, la qualité ne suffisait, il a fallu aussi se différencier des «nuoc mam» d’origine thaïlandaise. L’ancien employé d’Apple a alors décidé de présenter le Red Boat à de grands chefs de cuisine américains, toujours à la recherche de nouveautés. Le produit vietnamien a franchi cet obstacle et est apparu sur plusieurs magazines tels que The New York Time, Los Angeles, Times, Chicago Tribune… Auréolé d’un certain prestige, le «nuoc mam» Red Boat a renforcé sa présence dans les supermarchés américains. Et son créateur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’Australie, l’Europe, Singapour… sont ses prochains objectifs!
Du riz vietnamien haut de gamme
Le riz bio «made in Vietnam» est le second produit promis à un bel avenir à l’étranger. Si le riz classique est souvent emballé en sac de 50 kilos ou se vend en container sans aucune étiquette, le riz bio est exporté sous l’enseigne vietnamienne Hoa Sua (de la société par actions Viên Phu) ou Ecorice (de l’entreprise Ecotiger).
Selon Nguyên Van Hùng, directeur adjoint d’Ecotiger (à Hô Chi Minh-Ville), son produit est le fruit d’une coopération avec les paysans de l’îlot Cô Chiên (province de Trà Vinh, Sud) dans la mise en place d’un nouveau mode de culture satisfaisant aux critères bio des pays développés comme les États-Unis, l’Europe ou le Japon. Il s’agit d’un modèle «riz-crevettes» où les paysans élèvent des crevettes dans leurs rizières après les récoltes. Cette exploitation permet de garantir un environnement sain garantissant une qualité optimale du riz.
Depuis mai 2016, le riz Ecorice est certifié bio selon les standards du Département américain de l’Agriculture (USDA), de l’Europe et du Japon. «Nous avons également lancé la commercialisation de notre produit sur le marché national et comptons porter à 450 ha la superficie de culture bio», affirme M. Hùng.
C’est un fait: l’agriculture bio gagne du terrain au Vietnam, un processus encouragé par les consommateurs vietnamiens eux-mêmes qui se tournent de plus en plus vers des produits sains. Reste à savoir si les entreprises agricoles seront prêtes à changer leur mode de production et à investir dans la transition verte. -CVN/VNA