Les Accords de paix de Paris de 1973 et les souvenirs restants

Le 27 janvier 1973 au Palais des Congrès de Kléber à Paris, les Accords de Paris pour la cessation de la guerre et le rétablissement de la paix au Vietnam ont été signés.
Les Accords de paix de Paris de 1973 et les souvenirs restants ảnh 1M. Michel Strachinescu et l’ancienne vice-présidente Nguyen Thi Binh à l'occasion du 40e  anniversaire des Accords de paix de Paris. Photo: VNA

Paris (VNA) - Le 27 janvier 1973 au Palais des Congrès de Kléber àParis, les Accords de Paris pour la cessation de la guerre et le rétablissementde la paix au Vietnam ont été signés. À part les grandes contributions despoliticiens et diplomates vietnamiens, cette victoire résulte aussi de laparticipation et de l’appui silencieux de nombreux amis français et Viêt kiêu. Quelques témoins restants aprèsun demi-siècle.

M. MichelStrachinescu feuillète les pages de l'album et revoit les photos d’antan, leslarmes aux yeux. Il se souvient de 4 ans de travail à la délégationvietnamienne en tant que chauffeur de la délégation du Gouvernementrévolutionnaire provisoire du Sud-Vietnam, conduite par sa ministre desAffaires étrangères Nguyên Thi Binh, qui est devenue plus tard vice-présidentede la République socialiste du Vietnam.

Pour ceseptuagénaire, ce fut la période la plus belle, la plus fière et la plushonorable de sa vie. "Nous avons étéenvoyé par le Parti communiste français (PCF) qui, à cette époque-là, étaittrès fort. Moi, j'étais secrétaire d'une cellule à Aulnay-sous-Bois, oùj'habitais. Parce que je connais bien les rues de Paris, ils m'ont demandé detravailler comme chauffeur pour la délégation et notamment pour Mme Nguyen ThiBinh", se souvient-t-il.

Pendant ces 4années, son travail n'a toujours pas été facile, parfois il a dû partir dans lanuit ou dans le froid, pour des missions officielles ou non. En racontant seshistoires, il a avoué d’avoir commis beaucoup d’infractions du Code de la routepour éviter les journalistes qui leur poursuivent toujours.

Pour M. MichelStrachinescu, le jour de la signature des Accords de Paris était "formidable et fantastique", caril a marqué la victoire de la délégation vietnamienne après près de 5 ans de négociationsacharnées et tendues, à la fois ouvertement et secrètement. "Pour fêter l'événement, le lendemain,j'ai fait une pièce montée et ouvert le champagne pour honorer cet évènement,pour Mme Binh et la délégation", se souvient-il.

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M. Michel Strachinescu présente ses photos d’antan et raconte ses souvenirs quand il était chauffeur de la délégation vietnamienne. Photo : Thu Ha

 

"Cependant, Mme Binh nous a dit que ce n'est pas encore fini, ilfaut continuer. Ce jour-là, je n'ai pas très bien compris, pensant que lasignature signifierait que la paix viendrait au Vietnam. Mais plus tard, j'aitrouvé qu'elle avait raison. Parce qu'après le retour de Mme Binh chez elle, ila fallu encore deux ans au Vietnam pour renverser le gouvernement fantoche etparvenir à la paix et à la réunification."

M. Michel n'a pas nonplus oublié de parler de ses visites au Vietnam après le rétablissement de lapaix et le 40e anniversaire de la signature des Accords de Paris.Pour lui, revoir ses amis vietnamiens, notamment revoir Mme Nguyen Thi Binhétait une surprise merveilleuse que lui faisait l'Étatvietnamien. Il était également la seule personne invitée à assister à lacélébration du 40e anniversaire au Vietnam, car la plupart despersonnes qui servaient la délégation vietnamienne au moment des négociationsétaient décédées, ou ne pouvaient pas venir au Vietnam pour assister auxévénements.

Parlant du 50e anniversaire des Accords de paix de Paris cette année, M. Michel a déclaré avecémotion : "Pour moi, le Vietnamest un très beau pays, c’est la lumière du monde et j'en suis heureux !"

Les témoins de l'histoire

M. Pascal Le Phat Tan est le descendant de deuxième génération de Vietnamiens de France qui ontservi les délégations vietnamiennes participant aux négociations des Accords de Paris. Son pèrefilmait toute la communauté vietnamienne en France dansleurs activités et manifestations contre la guerre au Vietnam, tandis que sa mère s’occupaitde la cuisine pour ladélégation du gouvernement de la République démocratique du Vietnam, dirigée par M. XuanThuy. Tous les matins, elle se rendait chez la délégation àChoisy-le-Roi pour préparer les repas avec ses amis aux Associations des ouvriers et des commerçants vietnamiens. C'est elle qui était chargée de gouter lesplats avant que la délégation les mangeaient.

À cette époque-là, M. Pascal n'était qu'un garçon de plus de 10 ans, mais il ressentait quand même l'amour de ses parents pour leur Patrie,conscient de leur douleur lorsqu'il voyait le Vietnam souffrirde la guerre. Par conséquent, sesparents et de nombreux autres Viet kieu étaient prêts à se porter volontaires pouraider la délégation. “À cette époque, j'étais encore un enfant, alors les week-ends ou en vacances, jepassais à Choisy-le-Roi, aidant les gens à éplucher les oignons, découper de la viande... Les gens de la délégation étaient très gentils et nous les enfants, on était très bienaccueilli. C’est très émouvant!"

Pour M. Pascal, le jour de signature des Accords depaix est une journéeinoubliable. Il a montré des images précieuses et inédites enregistrées par son père, Le Phat Tan etconservées, à l’heure actuelle,  au Centrede documentation du PCF.

Il se souvient, étouffé par l'émotion : “Le jour de lasignature des Accordsnous apportait un très grand soulagement. Tout le monde a éclaté de joieet d'excitation. On se préparait à prendre le métro très tôt le matin jusqu'àl'avenue Kleber pour assister à l'événement et féliciter la délégation vietnamienne. Comme les enfants n'étaient pas contrôlés par lasécurité, nous avions caché les drapeaux dans nos poches. Et quand on était là-bas, on a éparpilléles drapeaux aux participants. C’était un grand moment de joie!"

Faisant partie de la première générations d'étudiants et de stagiaires de laRépublique Démocratique du Vietnam heureusement présents à Paris lors de la cérémoniede signature des Accords de Paris, l'ambassadeur Van Nghia Dung n'a pas pu oublier l'atmosphèrepassionnante du 27 janvier 1973, ainsi que l'image de l’aflux des Vietnamiens de France et des amis français sur le long de l’avenue devant le Palais des Congrès Klébert, couverte de la forêt des drapeaux rouges àl’étoile d’or du Vietnam et dudrapeau demi rouge, demi bleu à l’étoile d’or du Front de libération nationale. "Lemoment le plus impressionnant a été lorsque nous avons reçu le convoiconduisant deux délégations du gouvernement de la République Démocratique du Vietnam dirigées par le conseillerLe Duc Tho et le chef de la délégation Xuan Thuy et la délégation du Gouvernement Révolutionnaire Provisoire du Sud-Vietnam dirigée par MmeNguyen Thi Binh avec un ao dai gracieux et un visage radieux.

Lorsque les deuxdélégations étaient descendues du bus pourentrer dans le Palais des Congrès, les applaudissements n'ont pas cessé,obligeant les délégués à s'arrêter longuement pour saluer les amis vietnamienset français. Au contraire, lorsque la délégation américaine conduite par lesecrétaire d'État Kissinger et ladélégation du gouvernement fantoche deSaïgon conduite par son ministre des Affairesétrangères Tran Van Lam sont descendues de la voiture,elles ont été immédiatement huées par des sifflets et des sifflets... alors lesdeux groupes sont entrés précipitamment dans la salle de conférence", a-t-ilrappelé.

Il n’oublie nonplus la réception solennelleavec la présence d’environ deux mille Viet kieu, étudiantsvietnamiens et amis français. Ce banquet a été donné par les deux délégations vietnamiennes à l'hôtel Lutecia pour célébrer la signature des Accords et présenter leur gratitude aux amis vietnamiens et français qui leur ont aidé au cours du processus de négociation.

Selon l'ambassadeur Van NghiaDung, lesAccords de Paris a marqué d'un jalon important car elle a apportéune contribution décisive à la fin de la guerre et au rétablissement de la paixau Vietnam. C'est le plus long processus de négociation de l'histoire avec plus de 4 ans et 8mois, à la fois des négociations ouvertes et des rencontre secrètes. En outre, l'événement a de nombreusesautres significations importantes. "C’était une occasion de rassembler largement lemouvement patriotique des Vietnamiens de France. C’était aussi le fruit de l'appui sincère du PCF dans l'organisation del'hébergement et de la sécurité des deux délégations", a souligné l'ambassadeur.

Les Accords de paix de Paris de 1973 et les souvenirs restants ảnh 3Mme Nicole Trampoglieri raconte ses souvenirs liés au 40e anniversaire de la signature des Accords de paix de Paris tenu à Choisy-le-Roi. Photo : Thu Ha

Mme Nicole Trampoglieri est présidente de l'Association d'amitiéFrance-Vietnam (AAFV) de la ville de Choisy-le-Roi et de la province duVal-de-Marne. Bien qu'elle n'ait pas été directement impliquée dans lesactivités liées aux négociations des Accords de paix de Paris, elle représentait unegénération de jeunes français qui aiment la paix, s'opposent au colonialisme et au racisme. C'estpourquoi elle soutient toujours la lutte du peuple vietnamien pour son indépendance et sa liberté. Sa première manifestation pour la paix au Vietnam c’est quand elleétait lycéene. Àl’université, ces luttes se poursuivaient. Pendant la période des négociations entre 1968 et 1973,pour Mme Nicole c’était à la fois la fin de ses études, le début de sa vieprofessionnelle et la naissance de son premier enfant. "Le souvenir que je gardec’est l’activité à Vitry sur Seine où nous habitions à l’époque. Tous lesdimanches matins, nous étions sur le marché, nous avions un stand organisé parle PCF pour faire des tombolas et recueillir ainsi de l’argent qui étaientdestinés à aider les combattants vietnamiens",a-t-elle raconté.

Le jour de lasignature, pour elle, était un "grandsoulagement", mais elle savait que ce n’était pas encore la fin de laguerre et qu’il allait encore falloir beaucoup aider le Vietnam parce qu’iln’était pas au bout de ces épreuves et le jumelage entre la ville de Choisy leRoi avec l’arrondissement de Dong Da, victimes des bombardement américaines en1972, a commencé sur l’aide à la reconstruction notamment des écoles, surl’aide à la nourriture ou des aides matérielles concrètes et nécessaire.

Un demi-siècles'est écoulé, les récits des Accords de paix de Paris de 1973 par les quelquestémoins restants permettront aux jeunes, qu'ils soient Français ou Vietnamiens,de connaître une page héroïque de l'histoire relative au rétablissement de lapaix au peuple vietnamien, et en même temps à l’établissement de l'amitiéfranco-vietnamienne, qui s'est toujours consolidée et construite au cours dudernier demi-siècle. -VNA

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