L’enseignement du genre à l’épreuve de la classe

Comment armer ces filles de la génération Facebook pour les aider à faire face à ce déferlement d’images et de propos pour le moins malsains? Sans doute en leur offrant une éducation sexuelle dès l’école.

Hanoi (VNA) – Le développement des technologies de l’information remet en question la sécurité des jeunes adolescentes, qui sont de plus en plus confrontées à du racolage en ligne ou à tout le moins à des clips vidéo à caractère sexuel, qui pour nombre d’entre eux, frisent la pornographie. Comment armer ces filles de la génération Facebook pour les aider à faire face à ce déferlement d’images et de propos pour le moins malsains? Sans doute en leur offrant une éducation sexuelle saine et digne de ce nom, et ce dès l’école…

L’enseignement du genre à l’épreuve de la classe ảnh 1Un cours d’éducation sexuelle destiné aux filles de l’école Lê Quy Dôn. Photo : VOV

Lê Quy Dôn est une école privée située dans le quartier de My Dinh, à Hanoi. C’est l’un des trop rares établissements où l’on dispense des cours d’éducation sexuelle, et ce dès le CM2. Divisés en groupes, les élèves posent des questions du genre «Quels sont les signes annonciateurs de la puberté?», «Comment se forment les ovaires?», «Comment se préparer à la puberté?»... Pour Dang Thi Quynh, leur institutrice, ces questions ne sont pas et ne doivent en aucun cas être taboues, d’autant moins que nous vivons à l’ère des technologies de l’information…

«Je n’hésite pas à utiliser des applications de smartphone pour mes cours d’éducation sexuelle», dit-elle. «Je le fais délibérément parce que je sais bien que c’est un outil que nos enfants d’aujourd’hui utilisent et je veux leur montrer qu’on peut le faire intelligemment. Sinon, puisqu’il est question d’éducation sexuelle, je tiens à préciser que le rapport sexuel n’est pas l’unique point abordé. Il s’agit surtout, pour les filles en tout cas, d’apprendre à aimer son corps et à entretenir des relations saines avec son entourage… Si ça peut leur éviter de faire n’importe quoi et de se retrouver enceintes à quatorze ans, ce sera toujours ça de gagné!...» 

L’enseignement du genre à l’épreuve de la classe ảnh 2...aux garcons. Photo : VOV

Du côté des élèves aussi, il n’y a visiblement pas de tabous, mais au contraire, une réelle et saine curiosité.  

«Je m’informe sur la sexualité à travers les clips vidéo que la maîtresse fait pour nous. Elle les envoie aux parents, d’ailleurs. Comme ça, on peut les regarder à la maison, et en discuter avec eux», explique Nguyên Diêu Linh.

«Moi, tous ces changements qui surviennent à l’âge de la puberté, ça me pose beaucoup de questions… La maîtresse nous a appris à protéger nos parties intimes… Ici, on discute et on fait des exposés... C’est très intéressant», ajoute Nguyên Minh Ngoc.
 
Dieu Linh et Minh Ngoc sont respectivement âgées de 9 et 10 ans. Si la première n’est pas encore pubère, la seconde, elle, l’est déjà. Pour l’instant, elles apprennent à utiliser l’ordinateur pour préparer les exposés qu’elles doivent présenter à la classe. Comme le disait Dang Thi Quynh, l’ordinateur est en effet considéré comme étant l’outil idéal pour divulguer les connaissances. C’est aussi l’avis de Hoàng Tô Anh, la directrice du Centre Santé et Démographie, pour qui la question de l’adaptation des programmes aux différentes tranches d’âges est bien évidemment essentielle.

L’enseignement du genre à l’épreuve de la classe ảnh 3Photo : VOV

«Je ne peux que saluer cette implication des écoles primaires en matière d’éducation sexuelle», déclare t-elle d’emblée. «En ce qui nous concerne, nous jouons surtout un rôle de consultant. Pour ce qui est de l’éducation sexuelle à proprement parler, je dirais qu’on a une approche plus poétique en primaire qu’en secondaire, où on est vraiment dans le scientifique… En primaire, on table beaucoup sur des petites histoires, sur une mise en contexte… Quoi qu’il en soit, l’éducation sexuelle doit couvrir trois domaines: connaissances théoriques, compétences pratiques et attitudes. Ces trois facteurs aideront les enfants à savoir se protéger.»

Selon le Département de la démographie et du planning familial, en 2017, près de 10% des adolescentes de 16 à 19 ans avaient déjà eu des rapports sexuels. Il faut savoir que plus d’une Vietnamienne sur cinq a son premier enfant avant 20 ans, notamment dans les régions rurales, et que 3% des grossesses interviennent avant la majorité. Ce phénomène est sans aucun doute dû à une carence totale en matière d’éducation sexuelle, aussi bien de la part des écoles que de la part des familles. Les jeunes n’ont dès lors pas assez de connaissances ou de repères en la matière.

«Débuter l’éducation sexuelle à l’âge de 13 ans? Ça me parait bien tard», juge Ta Thi Hiên Hao, professeur de biologie. «Actuellement, il y a des filles qui commencent leur puberté à l’âge de 8 ans!... Quand on sait que les premières leçons sur le corps humains n’apparaissent qu’au collège, on se dit que c’est vraiment une aberration … À mon avis, il faut que les enfants soient bien informés avant même l’âge de la puberté, mais ça, ça dépend de la volonté des établissements scolaires…»      

Au Japon, les cours d’éducation sexuelle sont dispensés dès l’école primaire. Au Royaume-Uni, ils sont inscrits au programme dès l’entrée au collège. Aux États-Unis, il est entendu qu’à l’âge de 14 ans, tous les jeunes doivent avoir au moins quelques notions. En Suède, des programmes d’éducation sexuelle sont proposés par les chaînes de télévision sous forme de dessins animés depuis 1966: un moyen simple, pratique et pédagogique pour aborder la question avec les petits enfants... – VOV/VNA

Voir plus

Des forces évacuent des habitants de Khanh Hoa. Photo : VNA

Solidarité nationale : le Front de la Patrie soutient Lam Dong, Khanh Hoa, Dak Lak et Gia Lai

Face aux lourds dégâts provoqués par les récentes inondations dans les provinces de Lam Dong, Khanh Hoa, Dak Lak et Gia Lai, le Comité central du Front de la Patrie du Vietnam a décidé, le 22 novembre, d’allouer une aide d’urgence de 80 milliards de dôngs (environ 3 millions de dollars), répartie équitablement à hauteur de 20 milliards par localité pour les travaux de reconstruction.

Des autorités de la province de Gia Lai acheminent nourriture et produits de première nécessité vers les zones inondées. Photo : VNA

Aide internationale au Vietnam pour son relèvement après les catastrophes naturelles

Des pays tels que le Royaume-Uni, la République de Corée et la Nouvelle-Zélande, ainsi que des organisations internationales comme l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), ont annoncé leur aide au Vietnam face aux lourds dommages causés par les tempêtes et inondations prolongées, notamment dans le Centre.

Photo: VNA

Lutte contre la pêche illicite : les navires de pêche sous contrôle via l’application VNeID

Le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement a demandé au Département de la Police administrative pour l’ordre social, au Commandement des gardes-frontières et au Groupe d’industrie militaire et de télécommunications (Viettel) de finaliser et de mettre en service le système de surveillance des navires de pêche via les comptes d’identification électronique de niveau 2 de l’application VNeID.

Un étal de fruits et légumes au marché Nga Tu So, dans le quartier de Dông Da, à Hanoi. Photo : VNA

Les prix des fruits et légumes flambent suite aux inondations dévastatrices

Les prix des légumes, notamment des légumes-feuilles courants, ont atteint des niveaux records depuis plusieurs années. Certaines variétés ont même doublé, voire triplé, en raison des tempêtes et des inondations qui ont considérablement réduit les récoltes dans les principales régions productrices.

Photo: VNA

La saison de la pêche à la sardine blanche bat son plein à Hô Chi Minh-Ville

À la mi-novembre, l’activité de pêche bat son plein dans les localités côtières de Hô Chi Minh-Ville, grâce à la saison des sardines blanches (Escualosa thoracata). Le dynamisme est palpable : de Long Hai à Tam Thang, dès l’aube, les petites barques rondes rentrent au port les unes après les autres, lourdement chargées de poissons frais.

Le 20 novembre, le président du Sénat du Parlement tchèque, Milos Vystrcil, se rend au Comité central de la Croix-Rouge vietnamienne (CRV) pour remettre une aide symbolique de 3 millions de couronnes tchèques destinée à soutenir les efforts de reconstruction suite aux tempêtes et inondations de 2025 à Hôi An (Dà Nang) et à Huê. Photo: VNA

Aide tchèque pour le redressement post-inondations au Vietnam

Le 20 novembre, le président du Sénat du Parlement tchèque, Milos Vystrcil, s'est rendu au Comité central de la Croix-Rouge vietnamienne (CRV) pour remettre une aide symbolique de 3 millions de couronnes tchèques (142 800 dollars) destinée à soutenir les efforts de reconstruction suite aux tempêtes et inondations de 2025 à Hôi An (Dà Nang) et à Huê.

La division 372 de l’Armée de l’air a déployé en urgence, dans la matinée du 20 novembre, deux hélicoptères afin d’apporter une aide immédiate aux populations isolées. Photo : VNA

Secours intensifiés dans le Centre face aux intempéries

Face aux inondations dévastatrices qui frappent actuellement le Centre, dont les provinces de Gia Lai et de Dak Lak, la division 372 de l’Armée de l’air a déployé en urgence, dans la matinée du 20 novembre, deux hélicoptères afin d’apporter une aide immédiate aux populations isolées.