L’énergie nucléaire a toujours un rôle important pour le développement des économies et s’affirme toujours comme une énergie du futur, tel est le message qui ressort du Salon mondial du nucléaire qui a eu lieu du 14 au 16 octobre au parc des expositions du Bourget, au nord de Paris.

Cet évènement organisé à l’initiative de l’Association des Industriels français exportateurs du nucléaire (AIFEN) a suscité la participation de 495 groupes et compagnies leaders sur le marché de l’énergie nucléaire de 24 pays dont la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, le Japon, la Chine, l’Allemagne, la Finlande et l’Espagne.

Selon Gérard Kottmann, président du Salon mondial du nucléaire, cette industrie organise pour la première fois un grand rendez-vous d’affaires international dédié à l’ensemble de la filière du nucléaire civil. Il est né du besoin des différents acteurs de cette filière de se rassembler afin de présenter leurs savoir-faire et de favoriser les partenariats internationaux. Il a pour vocation non seulement de valoriser la filière française, mais aussi de mettre en avant les industriels de niveau mondial qui contribuent au développement de l’énergie nucléaire, un secteur susceptible de s’affranchir du défi du gaz et de l’effet de serre tout en assurant l'indépendance énergétique.

Cette première édition est d’ores et déjà un succès avec ses près de 500 exposants et ses 7.000 visiteurs attendus de 32 pays. En effet, les groupes d'industries et d'opérateurs qui conçoivent et construisent des réacteurs ont présenté leurs technologies et échangé leurs expériences en matière d'exploitation de centrales - notamment de contrôle, d'inspection, de maintenance et de réparation, comme de construction de centrales, notamment sur le plan des technologies de réacteurs et de turbines, du génie civil, des composants... Ils ont cherché en même temps à établir des partenariats de niveau mondial.

Lors d’un entretien accordé à l’Agence vietnamienne d’information, Xavier Clément, directeur de communication du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA), a estimé qu’à regarder la forte présence des exposants, la qualité des stands et les très hautes technologies qui y sont présentées, outre le nombre de visiteurs, on ne peut que constater que le nucléaire demeure l'une des énergies du futur.

Il a confié que l’Assemblée nationale française a adopté il y a juste quelque jours, le 14 octobre, la loi sur la transition énergétique qui affiche la volonté du gouvernement français de maintenir 50 % de nucléaire dans la production totale d’électricité en France. « C’est un choix qui a été fait par le gouvernement et qui a été validé par les députés français ».

« En d'autres termes, la volonté politique de la France est de maintenir une filière énergétique comprenant du nucléaire mais aussi des énergies renouvelables, un équilibre qui permet de disposer d’une énergie au meilleur coût tout en assurant une indépendance énergétique, car il est important aujourd’hui de substituer les énergies fossiles comme le pétrole et le gaz.

Il y a donc la volonté en France de coupler l’énergie nucléaire et les énergies alternatives. Puisque les énergies renouvelables sont des énergies qui sont, par définition, intermittentes, comme le soleil et le vent, il dispose parallèlement d'une énergie de base permettant d’assurer une production minimale d’électricité nécessaire à l'activité d'un pays ».

Le Vietnam, du fait de ses grands besoins en énergie, a choisi depuis un certain temps l'option de développer l’électronucléaire, le considérant comme une alternative appropriée dans sa phase actuelle de développement. C’est dans cette optique que le Vietnam a dépêché à ce salon mondial une délégation comprenant des représentants de divers ministères. Selon Bui Cach Tuyen, ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, cette délégation s'est intéressée en particulier aux technologies de pointe qui y sont présentées.

« Après la catastrophe de Fukushima, nous voulons nous renseigner sur les performances réalisées par les constructeurs de réacteurs nucléaires. Nous nous intéressons également à l’environnement, au cycle des combustibles, à la radioprotection, au traitement et au stockage des déchets. Nous souhaitons visiter des sites de constructions de centrales nucléaires en France. Toutes les informations recueillies à cette occasion seront rapportées au gouvernement et à l’Assemblée nationale afin qu’ils disposent des informations nécessaires pour décider des technologies et du type de réacteur nucléaire à retenir pour les futures et deux premières centrales nucléaires du Vietnam », a-t-il précisé. -VNA