L’école primaire à temps plein, un projet apprécié de tous
Ce
programme SEQAP (School Education Quality Assurance Program) a été mis
en place à titre expérimental il y a deux ans dans les régions en
difficulté et au sein des minorités ethniques. Depuis 2010 et jusqu’à
2015, de nombreux élèves du primaire vont à l’école toute la journée, au
lieu d’une demi-journée comme c’est le cas actuellement dans les
provinces reculées. Les services concernés souhaitent qu’en 2020, ce
changement soit généralisé dans tout le pays.
Jusqu’à
maintenant, 472.000 élèves et 28.000 professeurs des 36 provinces y ont
participé. Sept nouveaux manuels sont utilisés. Quelque 3.000
professeurs ont donné des cours de soutien et plus de 200 écoliers
apprennent leurs langues vernaculaires.
Selon certains
directeurs d’écoles, apprendre toute la journée contribue à une
formation plus riche. Les professeurs ont du temps pour s’occuper de
leurs élèves, et s’adapter à leurs difficultés.
Améliorer la qualité de l’enseignement
De leur côté, les élèves semblent d’accord avec ce changement : ils
passent ainsi plus de temps avec leurs camarades avec qui ils peuvent
participer à des activités en commun. Durant ces moments d’échange, ils
apprennent notamment à travailler en équipe ou en individuel, et à
s’approprier quelques règles de savoir-vivre. Par exemple après leur
déjeuner, les élèves font eux-mêmes leur vaisselle.
De
plus, dans les provinces montagneuses, l’école est loin du domicile des
élèves et ces derniers ne doivent plus retourner chez eux à midi. Ce qui
leur octroie du temps supplémentaire pour réviser leurs cours.
Ce projet est partiellement financé par la Banque mondiale (BM). Selon
Emanuela di Gropello, économiste principale pour les questions de
développement de la BM, «ce programme a déjà obtenu des résultats
encourageants. Il reçoit le soutien des professeurs, des autorités
locales et des parents d’élèves. Deux ans après sa mise en œuvre, la
qualité de l’enseignement s’est nettement améliorée».
La
directrice du Service de l’éducation et de la formation de la province
Bac Kan, Ly Thi Hang, a précisé qu’en 2011, le programme SEQAP avait
obtenu des résultats encourageants. Il aurait déjà permis de réduire
l’écart d’éducation entre les provinces démunies et les villes. Selon
elle, le projet a contribué au développement du secteur éducatif de Bac
Kan.
Au revoir des cours du soir !
Pour
accueillir les élèves toute la journée, en dehors du budget de
l’éducation octroyé aux écoles, les établissements ont dû se mobiliser
pour faire de cette expérimentation une réussite. Le Comité populaire
provincial a ainsi demandé à ses districts de faire quelques efforts
pour s’organiser, et a apprécié l’amélioration constatée en terme de
qualité. «Bien que les professeurs doivent s’occuper de leur famille,
ils passent beaucoup de temps avec leurs élèves», a noté le
vice-président du Comité populaire du district Tinh Binh, Trân Van Mân.
Le responsable de l’association des parents d’élèves de
l’une des écoles primaires dans la province de Quang Ngai (Centre),
Nguyên Van Thông, se dit de son côté satisfait car leurs enfants peuvent
se reposer le midi à l’école.
Quant au directeur du
même établissement, il soutient lui aussi ce projet, car, selon lui,
«les élèves sont conscients qu’ils peuvent ainsi améliorer leur niveau».
La scolarité d’un enfant commence à l’école primaire.
Les élèves ne peuvent avoir un bon niveau en cycle supérieur s’ils
n’obtiennent pas de bons résultats dès le début de leur apprentissage.
Être à l’école à plein temps leur permettra aussi d’arrêter de prendre
des cours du soir. Un réel coût financier pour les parents, et une
réelle fatigue pour les enfants. – AVI