Un programme d’expérimentation de l’allongement du temps scolaire a été mis en œuvre dans 1.700 écoles primaires de 36 provinces du pays d’ici 2015, destiné à améliorer la qualité de l’enseignement dans le premier degré.

Ce programme SEQAP (School Education Quality Assurance Program) a été mis en place à titre expérimental il y a deux ans dans les régions en difficulté et au sein des minorités ethniques. Depuis 2010 et jusqu’à 2015, de nombreux élèves du primaire vont à l’école toute la journée, au lieu d’une demi-journée comme c’est le cas actuellement dans les provinces reculées. Les services concernés souhaitent qu’en 2020, ce changement soit généralisé dans tout le pays.

Jusqu’à maintenant, 472.000 élèves et 28.000 professeurs des 36 provinces y ont participé. Sept nouveaux manuels sont utilisés. Quelque 3.000 professeurs ont donné des cours de soutien et plus de 200 écoliers apprennent leurs langues vernaculaires.

Selon certains directeurs d’écoles, apprendre toute la journée contribue à une formation plus riche. Les professeurs ont du temps pour s’occuper de leurs élèves, et s’adapter à leurs difficultés.

Améliorer la qualité de l’enseignement

De leur côté, les élèves semblent d’accord avec ce changement : ils passent ainsi plus de temps avec leurs camarades avec qui ils peuvent participer à des activités en commun. Durant ces moments d’échange, ils apprennent notamment à travailler en équipe ou en individuel, et à s’approprier quelques règles de savoir-vivre. Par exemple après leur déjeuner, les élèves font eux-mêmes leur vaisselle.

De plus, dans les provinces montagneuses, l’école est loin du domicile des élèves et ces derniers ne doivent plus retourner chez eux à midi. Ce qui leur octroie du temps supplémentaire pour réviser leurs cours.

Ce projet est partiellement financé par la Banque mondiale (BM). Selon Emanuela di Gropello, économiste principale pour les questions de développement de la BM, «ce programme a déjà obtenu des résultats encourageants. Il reçoit le soutien des professeurs, des autorités locales et des parents d’élèves. Deux ans après sa mise en œuvre, la qualité de l’enseignement s’est nettement améliorée».

La directrice du Service de l’éducation et de la formation de la province Bac Kan, Ly Thi Hang, a précisé qu’en 2011, le programme SEQAP avait obtenu des résultats encourageants. Il aurait déjà permis de réduire l’écart d’éducation entre les provinces démunies et les villes. Selon elle, le projet a contribué au développement du secteur éducatif de Bac Kan.

Au revoir des cours du soir !

Pour accueillir les élèves toute la journée, en dehors du budget de l’éducation octroyé aux écoles, les établissements ont dû se mobiliser pour faire de cette expérimentation une réussite. Le Comité populaire provincial a ainsi demandé à ses districts de faire quelques efforts pour s’organiser, et a apprécié l’amélioration constatée en terme de qualité. «Bien que les professeurs doivent s’occuper de leur famille, ils passent beaucoup de temps avec leurs élèves», a noté le vice-président du Comité populaire du district Tinh Binh, Trân Van Mân.

Le responsable de l’association des parents d’élèves de l’une des écoles primaires dans la province de Quang Ngai (Centre), Nguyên Van Thông, se dit de son côté satisfait car leurs enfants peuvent se reposer le midi à l’école.

Quant au directeur du même établissement, il soutient lui aussi ce projet, car, selon lui, «les élèves sont conscients qu’ils peuvent ainsi améliorer leur niveau».

La scolarité d’un enfant commence à l’école primaire. Les élèves ne peuvent avoir un bon niveau en cycle supérieur s’ils n’obtiennent pas de bons résultats dès le début de leur apprentissage. Être à l’école à plein temps leur permettra aussi d’arrêter de prendre des cours du soir. Un réel coût financier pour les parents, et une réelle fatigue pour les enfants. – AVI