Hanoi (VNA) – Nombre de pays d'Asie et du reste du monde ont exprimé leur préoccupation après que la Chine a procédé à un vol d'essai sur une piste d'atterrissage illégalement construite sur le récif de Chu Thâp (Ferry Cross) relevant de l'archipel vietnamien de Truong Sa (Spratleys).
Selon l'agence Reuters, lors d’une conférence de presse conjointe tenue le 7 janvier à Manille avec son homologue britannique, Philip Hammond, le ministre philippin des Affaires étrangères, Albert F. Del Rosario, a estimé qu’il s’agit d’un acte "inacceptable" et donné l’alerte sur la possibilité que la Chine puisse déclarer une zone d'identification de défense aérienne (ADIZ) en Mer Orientale comme en Mer de Chine Orientale.
Le ministre britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth, Philip Hammond, a appelé les parties à éviter tout acte provocant, en affirmant que la liberté de navigation maritime et aérienne en Mer Orientale est un fait indiscutable et que le Royaume-Uni continuera d’exécuter ces droits de libre-circulation en Mer Orientale.
Même son de cloche du côté du Japon et des États-Unis.
"Le Japon est gravement préoccupé par l'acte unilatéral de la Chine, qui est un changement unilatéral du "statu quo" dans la région et une tentative de rendre le travail d'élargissement massif et rapide de Pékin dans cette zone maritime comme un fait accompli", a déclaré, le 4 janvier, le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, lors d'une conférence de presse.
Le chef de la diplomatie japonaise a aussi souligné que le Japon ne pouvait pas accepter cet acte qui a pour conséquence de faire monter les tensions dans la région et constitue une préoccupation de la communauté internationale. "Le Japon continuera à coopérer avec d'autres pays concernés pour protéger la liberté de navigation maritime", a-t-il ajouté.
Samedi, les États-Unis avaient également critiqué la construction en Chine d'îles artificielles en Mer Orientale et exprimé leur inquiétude sur la possibilité que la Chine envisage de les utiliser à des fins militaires.
Le porte-parole du ministère vietnamien des Affaires étrangères, Lê Hai Binh, a déclaré que l'acte de la Chine a porté gravement atteinte à la souveraineté du Vietnam sur l'archipel de Truong Sa, qu'il est contraire aux idées communes des hauts responsables des deux pays, à l'Accord Vietnam-Chine sur les principes directeurs fondamentaux guidant le règlement de la question en Mer Orientale comme à l'esprit de la Déclaration de 2002 sur la conduite des parties en Mer Orientale.
"Cet agissement a menacé la paix et la stabilité en Mer Orientale, érodé la confiance politique bilatérale et nuit aux relations de voisinage comme aux bons sentiments entre les deux peuples", a ajouté Lê Hai Binh.
Le Vietnam demande à la Chine de mettre fin immédiatement et de ne pas reproduire d'agissements similaires, de prendre des actes pratiques et spécifiques pour contribuer au maintien de la paix, de la stabilité, de la sécurité, de la sûreté, de la liberté de navigation maritime et de survol dans cette zone maritime. - VNA