Hanoï (VNA) - Après plus de deux mois de suspension de leur travail en raison de la 4e vague épidémique, les villages de métiers traditionnels de Hanoï ont repris leurs activités. Exemple de Quang Phu Câu, connu pour la fabrication d’encens.

Le village d'encens de Quang Phu Cau retrouve ses couleurs hinh anh 1Les photos colorées de Quang Phu Câu sont devenues emblématiques dans le monde entier. Photo: Trân Tuân Viêt

Situé dans le district de Ung Hoà, en banlieue de Hanoï, Quang Phu Câu a été une grande source d’approvisionnement en encens pour la région Nord pendant de nombreuses décennies, et ses photos colorées sont devenues emblématiques dans le monde entier.

Avant le COVID-19, on pouvait y voir des centaines de grappes de bâtons d’encens aux couleurs vives séchant le long des routes. À cause de la pandémie, la production s’est arrêtée et, par conséquent, a considérablement affecté le travail des entreprises comme les revenus des artisans.

Néanmoins, aujourd’hui, le travail reprend peu à peu, au grand bonheur de tous les villageois et des autorités locales. Depuis que la ville a assoupli les mesures de distanciation sociale, les autorités locales et les villageois sont ravis de recommencer la production. Cependant, la reprise rencontre de nombreuses difficultés, notamment pour les petits ateliers qui, après une longue période d’interruption due à la pandémie, ne disposent pas de liquidités suffisantes pour couvrir les coûts de production nécessaires à la relance.

Retour au travail

Dans l’établissement de production d’encens de Nguyên Thi Binh, huit ouvriers ont repris le chemin de l’atelier. Chaque jour, ils sont chargés de fabriquer et sécher des bâtons d’encens. Selon Binh, l’atelier s’est engagé à respecter de manière stricte les règles anti-pandémie édictées par le ministère de la Santé : "Avant d’entrer dans l’atelier, les employés doivent absolument porter le masque et se désinfecter les mains. Nous procédons aussi au contrôle de la température corporelle". Pour le moment, les villageois ont tous reçu une première dose de vaccin contre le COVID-19.

Nguyên Huu Truong, patron de l’atelier d’encens Anh Truong, partage : "Nous fabriquons toutes sortes de bâtons d’encens. La pandémie nous a fortement impacté en nous obligeant à fermer notre établissement. Aujourd’hui, c’est la baisse du prix du produit qui nous cause de graves tracas".

"Malgré la reprise de la production, le travail n’est pas aussi pratique et aisé qu’avant. Néanmoins, nous faisons de notre mieux pour surmonter les difficultés afin de relancer l’activité. Certains de nos principaux clients ont passé des commandes. C’est un très bon signe pour nous", déclare-t-il.

Nguyên Huu Nhât, président du Comité populaire de Quang Phu Câu, fait savoir que sa commune compte six villages spécialisés dans la production d’encens. "Le Comité populaire de Quang Phu Câu a créé les conditions favorables pour que la population locale puisse reprendre le travail. Aujourd’hui, la priorité est donnée à la reprise économique, à l’amélioration du niveau de vie de la population et plus généralement au dévelop-pement socio-économique de notre  commune", indique le chef de la commune.

Artisanat historique

Selon les personnes âgées, l’artisanat de l’encens est pratiqué à Quang Phu Câu depuis plus de 100 ans. Comme ces bâtons sont fabriqués à partir du bambou, les ateliers en ont besoin d’environ 200 tonnes par jour. Sa fabrication comprend diverses étapes, certaines toujours effectuées à la main, comme la division du bambou en minces bâtonnets, leur teinture en rouge, leur séchage à l’extérieur, le mélange de la pâte aromatique, l’enroulement de la pâte autour des bâtons et leur séchage à nouveau au soleil.

Avant la pandémie, chaque travailleur pouvait gagner entre cinq et six millions de dôngs (215 à 258 USD) par mois, ceux qui ont plus d’expérience jusqu’à huit millions. Les bâtons d’encens de Quang Phu Câu sont non seulement appréciés des clients nationaux, mais également exportés dans le monde entier. -CVN/VNA