Le Vietnam vu par des amis français
Lors de la
cérémonie marquant le 40e anniversaire de la libération du Sud et de la
réunification nationale organisée le 27 avril au siège de l’ambassade du
Vietnam à Paris, certains amis français ont accordé à l’Agence
vietnamienne d’information (VNA) des entretiens dans lesquels ils ont
livré leurs sentiments ainsi que leur conviction en les succès du
Vietnam dans son œuvre de développement et d’intégration.
Gilles Figuères est communiste. Il a hérité de son père les idées
progressistes contre le colonialisme et l’impérialisme. Son père, Léo
Figuères (1918-2011), était secrétaire général de l’Union de la jeunesse
républicaine de France (UJRF) et membre du Comité central du PCF. Il a
été envoyé en janvier 1950 au Vietnam pour rencontrer le Président Hô
Chi Minh et ses camarades dans les zones de résistance au Nord. À son
retour en France, il a écrit plusieurs articles et publié le livre Je
reviens du Vietnam libre dans lequel il condamnait la guerre coloniale
française.
Histoire de Gilles Figuères
Gilles Figuères a raconté le chemin qui l’a conduit au peuple
vietnamien : «Les histoires de Léo Figuères avec le Vietnam, son
engagement dès 1950 et son attachement au Vietnam m’ont beaucoup marqué
dans mon engagement personnel. Entre 1965 et 1970, j’étais un jeune
communiste, je participais à un mouvement de solidarité baptisé +Un
bateau pour le Vietnam+. Nous sommes allés frapper aux portes des gens
pour leur demander s’ils pouvaient donner de l’argent pour acheter des
médicaments et aussi des vêtements en vue d’aider le peuple vietnamien
qui souffraient alors d’innombrables difficultés à cause de la guerre
d’agression de l’armée des États-Unis».
«Puis,
après, il y a eu des manifestations contre la guerre au Vietnam et les
bombardements sur le Nord du pays. Beaucoup de ces manifestations ont
été organisées par la Jeunesse communiste française. Je me rappelle
encore un souvenir au moment de l’arrivée de Nixon à Paris en février
1969 : Nous avons demandé aux autorités la permission d’organiser une
manifestation contre cette visite, mais elle a été interdite. Donc, nous
avons demandé aux jeunes communistes de lancer des tracts sur le
passage de la voiture de Nixon, de manifester avec des pancartes pour
dire non aux bombardements et demander d’arrêter la guerre. Après, nous
avons été arrêtés par la police française qui nous a amenés à un poste
de police».
L’entretien avec Gilles Figuères est
interrompu de temps en temps parce qu’il est trop ému. Les yeux rougis,
il a fait part de sa fierté d’être présent à cette cérémonie, de
profiter de cette atmosphère animée et chaleureuse, d’entendre les
chants révolutionnaires qui lui rappellent sa jeunesse : «Le Vietnam est
un petit peuple. Mais vous avez réussi à résister au colonialisme
français et à l’impérialisme américain. Vous avez réussi à vaincre ces
deux puissances occidentales. Le peuple français est fier d’avoir
apporté des aides matérielles et morales au Vietnam. Après la guerre,
vous vous êtes relevés sans l’aide américaine alors qu’il fallait que
les États-Unis indemnisent le Vietnam pour les pertes et les douleurs
causées à votre peuple. Pour votre courage pendant les années de guerre
et votre détermination de relever les défis après la guerre, j’avoue que
je resterai toujours en admiration devant votre peuple».
Quant à l’historien Patrice Jorland, ancien président de l’Association
d’amitié franco-vietnamienne (AAFV), il a confié : «En 1975, au moment
où Saigon est libérée, j’avais 35 ans. À 35 ans, en France, à cette
époque, ne pas s’intéresser au Vietnam, c’était rare. En fait, depuis
mon adolescence, à l’âge de 16-17 ans, je me suis intéressé au Vietnam.
J’ai participé à des associations, des mouvements, des organisations.
J’ai manifesté dans la rue, écrit des articles et des discours pour
soutenir la lutte du peuple vietnamien pendant toute la période de la
guerre américaine.
Pour moi, la réunification a été
un moment attendu et espéré, enfin réalisé. Après avoir connu beaucoup
de difficultés, de souffrances, le peuple vietnamien a pu atteindre son
objectif : la réunification.
Maintenant, 40 ans sont
passés, le Vietnam est en paix, indépendant et unifié. Au cours de ces
dix dernières années, le Vietnam est parvenu à de grand succès
économiques et aussi sur le plan de la lutte contre la pauvreté, de
l’éducation, etc. Dans un contexte international qui est toujours
complexe sur le plan diplomatique, militaire, et difficile sur le plan
économique, le Vietnam a remporté toute une série de succès dont il peut
être fier».
Une amie de longue date du peuple vietnamien
Quant à Raymonde Dien, elle garde une foi indéfectible en le Vietnam.
Cette amie de longue date du peuple vietnamien était jeune militante
communiste. Elle s’est couchée sur les rails le 23 février 1950 en gare
de Saint-Pierre-des-Corps (département d’Indre-et-Loire) pour empêcher
un train chargé d’armes et de munitions à destination du Vietnam. À
l’heure actuelle, en raison de son âge avancé, elle se déplace sur un
fauteuil roulant, mais elle ne rate jamais les événements relatifs au
Vietnam.
Après avoir embrassé les correspondants de
la VNA comme ses enfants, elle a déclaré : «Le peuple vietnamien a lutté
pendant des décennies pour mettre ses envahisseurs hors du pays. Il a
été très courageux. Aujourd’hui, ce même peuple lutte de toutes ses
forces pour reconstruire un Vietnam très beau comme l’avait souhaité le
Président Hô Chi Minh». – VNA