Le ministère du Plan et de l’Investissement s’est fixé pour objectif de recevoir en 2013 des investissements directs étrangers à hauteur de 13 à 14 milliards de dollars de capitaux enregistrés.

Pour atteindre cet objectif dont le montant est équivalent au total des investissements directs étrangers (IDE) effectivement reçus l’an dernier, le ministère a déterminé plusieurs priorités et pris des mesures en vue de relever l’efficience de l’emploi de ces capitaux, d’améliorer leur gestion par l’administration publique, notamment au niveau de ses mécanismes, a déclaré le chef du Département de l’investissement étranger dudit ministère, Dô Nhât Hoàng.

D’autres mesures pour l’attraction de l’IDE dans les projets prioritaires vont être prises, en particulier la levée des barrières techniques à l’investissement pour certains secteurs du tertiaire dans lesquels le Vietnam a des besoins marqués, et l’institution d’autres au regard des projets non encouragés, dans le respect de ses engagements internationaux.

Selon un rapport du ministère, le Vietnam a enregistré plus de 13 milliards de dollars d’IDE en 2012, correspondant à 84,7% de son objectif annuel. Concrètement, 1.100 nouveaux projets et 435 extensions de l’investissement initial de projets en cours.

Quant aux décaissements, ils se sont élevés à 10,46 milliards de dollars, soit l’équivalent de 95% du montant de 2011. De l’ordre de 70% de ces capitaux enregistrés - 9,1 milliards de dollars - sont allés dans l’industrie manufacturière. Le Japon demeure le premier investisseur au Vietnam avec 5,13 milliards de dollars, correspondant à 39,5% de l’IDE reçu par le pays, devant Singapour et la République de Corée, a précisé Dô Nhât Hoàng.

Évolution dans le bon sens

En 2012, le Vietnam a célébré le 25 e anniversaire de la Loi sur l’investissement étranger, lequel a été l’occasion pour le pays de jeter un regard rétrospectif sur la manière d’attraire et de gérer l’IDE, mais aussi de prendre des mesures afin de mieux absorber les capitaux venus d’ailleurs.

Cela fait désormais trois ans que l’IDE recule nettement au Vietnam. Cela est dû, certes, à une conjoncture économique mondiale défavorable, mais aussi à un changement des politiques vietnamiennes. Celui-ci résulte des problèmes constatés ces années dernières. Plusieurs grands projets se sont avérés décevants : défaut de mise en oeuvre, retards, arrêts entraînant finalement retrait de licences pour libérer un foncier inutilement immobilisé, ou substitution d’investisseur.

Des projets «virtuels» qui sont maintenant en baisse sensible car les autorités au niveau central comme local sont plus attentives dans leur choix des investisseurs. Elles n’accordent la licence qu’à ceux qui sont sérieux, qui justifient de capacités financières réelles comme de compétences effectives, ce afin de limiter les risques, a expliqué le ministre du Plan et de l’Investissement, Bùi Quang Vinh.

Le gouvernement vietnamien est aussi de plus en plus exigeant dans l’agrément des projets, privilégiant désormais ceux qui impliquent des transferts de technologie et respectent l’environnement. C’est pourquoi, les projets de grands groupes américains, japonais, sud-coréens ou encore européens se sont vu délivrer ces derniers temps la licence d’investissement. Leur arrivée a d’ailleurs accéléré le développement d’une industrie auxiliaire au Vietnam car de nombreuses entreprises domestiques fournisseurs d’accessoires ont vu le jour.

Priorité à la production

On trouve aujourd’hui au Vietnam des filiales de groupes du top 500 mondial qui ont investi 11,9 milliards de dollars dans 214 projets, soit 20% de l’IDE national, et dont 8,6 milliards ont été décaissés. C’est donc à une nette évolution de la structure de l’IDE reçu par le pays à laquelle on assiste depuis 2011.

Tendance qui s’est poursuivie en 2012 avec 76,4% de celui-ci dans les secteurs de l’industrie et de la construction, au lieu de 54,1% l’année précédente, ce pendant que l’immobilier n’en recevait que 5,8% contre 34,3% en 2010. Une structure qui connaît un changement profond puisque 49% des projets relèvent du secteur de la production lato sensu.

Le directeur du Département de l’investissement étranger, Dô Nhât Hoàng, confirmant ce point, précise que les prochaines années verront une priorité à l’IDE satisfaisant à un triple critère : recourir aux énergies propres et/ou renouvelables ainsi qu’à des technologies avancées respectant l’environnement, relever des secteurs de hautes technologies, être économe en énergie et/ou nécessiter un personnel hautement qualifié.

Cependant, force est de constater qu’il y a encore trop peu de grands groupes étrangers au Vietnam et, parfois, leurs projets sont peu intéressants pour le Vietnam sur le plan du transfert de technologies. Afin de remédier à ce problème, les économistes en appellent à une amélioration de l’environnement d’investissement comme celui des affaires.

Le Vietnam s’efforce d’attirer l’IDE dans des secteurs comme l’industrie pétrolière, la construction automobile, les infrastructures ou encore les technologies vertes. Récemment, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a agréé un plan d’amélioration de la gestion de l’IDE qui a pour objet d’améliorer l’environnement d’investissement et de susciter un IDE allant dans le sens des plans d’aménagements locaux. – AV