Placée sous les auspices de l’Organisationinternationale WildAid, en collaboration avec le Fonds africain Wildlifeet le centre Change, cette campagne vise à sensibiliser la populationsur les enjeux de la consommation de cornes de rhinocéros, dansl’objectif de mettre fin au braconnage qui sévit à l’heure actuelle. Sonmessage est simple : «s’il n’y a pas d’acheteur, il n’y aura pas detueur».
Prenant la parole lors de la cérémonie delancement, le vice-ministre de l’Information et de la Communication,Truong Minh Tuân, a fait grand cas de cette campagne significative. Il aaffirmé que la sensibilisation de la population joue un rôleextrêmement important, et que c’est pour cette raison que le Vietnamcréera des conditions favorables à la bonne mise en œuvre de cettecampagne à travers la presse pour contribuer au changement des mauvaisescroyances et à la protection de l’animal.
Plus de deux rhinocéros sont tués par jour
Toutcomme les éléphants, les rhinocéros ont été victimes d’un braconnagesans précédent ces cinq dernières années : 668 animaux ont été tués pourleurs cornes en 2012. En 2013, on compte pas moins de 1004 rhinocérosabattus en Afrique du Sud, où la population de cet animal est la plusélevée au monde. Cela signifie que, chaque jour, plus de deux individussont tués.
Selon un récent rapport du ministèresud-africain de l’Environnement, au moins 146 individus ont été tués surla période du 1er janvier au 26 février 2014. Le chiffre estimpressionnant en comparaison avec celui de l’année 2007, où l’on avaitdénombré 13 victimes.
Au cours des cinq dernières années,le massacre illégal de rhinocéros en Afrique du Sud a pratiquementdoublé d’année en année. En cause, l’augmentation du prix au détail descornes de rhinocéros, qui est passé de 4.700 dollars le kilo en 1993 à65.000 dollars le kilo en 2013.
«Si le braconnage continueà s’accélérer, la population restante de rhinocéros en Afrique pourraits’éteindre d’ici vingt ans», souligne Peter Knights, directeur exécutifde l’organisation WildAid.
Mauvaises croyances sur la corne de rhinocéros
EnAsie, la demande de produits issus de corne de rhinocéros a explosé.Outre son utilisation dans la médecine traditionnelle, être enpossession d’une corne est également signe d’un certain statut social.
AuVietnam, la hausse de la demande de corne de rhinocéros provient de lacroyance en ses pouvoirs de guérison du cancer et, plus largement, d'unregain d'intérêt pour la pharmacopée de la médecine traditionnelle.
«Lemassacre de rhinocéros qui se produit à l’heure actuelle est dû à demauvaises croyances comme celles-là. Les études scientifiques ont prouvéque la kératine, protéine aussi présente dans les ongles et les cheveuxhumains, ne possédait aucune vertus thérapeutique ou aphrodisiaque»,dénonce Hoàng Thi Minh Hông, directrice du centre Change. Elle ajoute :«Même si vous n’achetez qu’un tout petit morceau de corne de rhinocéros,c’est comme si vous payez pour tuer un animal sauvage dans la nature».
Quand les stars s’engagent pour sauver les rhinocéros
Lacampagne «Mettre fin à l’utilisation des cornes de rhinocéros» estsoutenue par de nombreux artistes vietnamiens. Les musiciens Quôc Trunget Dô Bao, les animateurs Anh Tuân et Phan Anh, l’actrice Hông Anh, MissThu Thuy, les chanteurs Duc Tuân et Lê Cat Trong Ly sont devenus desambassadeurs de la campagne, et se sont engagés pour la sauvegarde desrhinocéros.
Dans une nouvelle vidéo, le musicien QuôcTrung appelle les consommateurs à ne plus acheter de produits fabriqués àbase de cornes de rhinocéros. «Nous devons stopper la demande deproduits illégaux issus de corne de rhinocéros, sinon cet animalétonnant disparaîtra à jamais de la planète», explique-t-il.
MissThu Thuy poursuit : «Mère de deux enfants, je veux qu’ils sachent queles rhinocéros ne sont pas simplement une belle image dans un livre».Elle ajoute : «Pour moi, la possession de corne de rhinocéros n’est pasle signe d’un certain statut social. L’achat de cette corne est plutôtle signe d’un manque de connaissances. Il faut y mettre fin».
Depuiscinq ans, le Vietnam a mis en service une ligne téléphonique rouge(1800-1522) et une adresse e-mail ( hotline@fpt.vn ) permettant dedénoncer des cas d'infractions à la législation sur la protection de lafaune sauvage. -VNA