Le Vietnam s’oriente vers un avenir neutre en carbone
Hanoi (VNA) – Le Vietnam met en œuvre sa Stratégie nationale sur le changement climatique à l’horizon 2050 pour atteindre son objectif de neutralité carbone. Elle marque sa détermination d’être à la hauteur de son niveau d’ambition climatique.

Le vice-Premier ministre Lê Van Thành vient de signer une décision approuvant
la Stratégie nationale sur le changement climatique à l’horizon 2050.
L’objectif global est de prendre des mesures d’adaptation efficaces pour
réduire la vulnérabilité et les dommages dus au changement climatique, de
diminuer les émissions de gaz à effet de serre conformément à l’objectif de
zéro émission nette d’ici 2050, de contribuer de manière active et responsable
à la protection du climat de la planète.
Il est aussi prévu de tirer parti des opportunités offertes par l’adaptation au
changement climatique pour modifier les modèles de croissance, améliorer la
résilience et la compétitivité de l’économie.
En ce qui concerne l’adaptation au changement climatique, la stratégie envisage
de réduire sa vulnérabilité et ses impacts. Cela en améliorant la résilience et
la capacité d’adaptation des systèmes naturels et socio-économiques, en
atténuant les dommages causés par les catastrophes naturelles et les phénomènes
climatiques extrêmes accrus par le dérèglement climatique.
Accès complet à l’eau
potable
La stratégie fixe des orientations pour gérer efficacement les ressources en
eau et en terre, améliorer la qualité de l’environnement pour le développement
socio-économique ainsi que construire une agriculture intelligente et moderne,
s’adaptant efficacement au changement climatique et ayant une haute valeur
ajoutée.
Elle a pour ambition de maintenir un taux de couverture forestière stable
d’environ 43% et d’assurer la sécurité des forêts nationales. D’ici 2050, tous
les habitants auront accès à l’eau potable et toutes les familles dans les
zones fréquemment touchées par des catastrophes naturelles auront des maisons
résistantes aux tempêtes et inondations. Il y aura des assurances contre les
risques de catastrophe pour les activités de production et commerciales ainsi
que pour les biens des entreprises et des particuliers.
Il faudra faire en sorte que les émissions nationales de gaz à effet de serre
atteignent le net zéro en 2050. Il est prévu que les émissions culminent en
2035, puis diminuent rapidement.
Concrètement, le secteur de l’énergie devrait réduire de 91,6%, et ses
émissions ne dépasseront pas 101 millions de tonnes de CO2 par an. Le secteur
agricole devrait diminuer ses émissions de 63,1%, ne dépassant pas 56 millions
de tonnes de CO2 par an. Dans le secteur forestier, l’utilisation des terres
permettra de réduire 90% des émissions, en augmentant la séquestration du
carbone de 30% et les émissions et absorptions totales atteindront au moins 185
millions de tonnes de CO2 par an…
Faire d’une pierre deux coups

Selon le vice-ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Lê Công
Thành, la stratégie clarifie une feuille de route pour concrétiser les
engagements du Vietnam pris lors de la 26e Conférence des
parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques
(COP26), ainsi que des mesures pour atteindre l’objectif de neutralité carbone.
Dès la clôture de la COP26, le Vietnam s’est employé à matérialiser ses
engagements en fondant un Comité de pilotage national chargé de la réalisation
des activités correspondantes. Lors de sa 3e réunion tenue le
14 juillet, le Premier ministre Pham Minh Chinh, chef de ce comité directeur, a
souligné : "L’une
des tâches importantes est de se concentrer sur le développement de l’industrie
de la conversion de l’énergie, la recherche sur les technologies et la
promotion de la production d’équipements en la matière... Ainsi, nous pourrons
atteindre d’une flèche deux cibles : en plus de mettre en œuvre les engagements
internationaux, nous pourrons développer les capacités et technologies dans ce
secteur industriel très prometteur tant dans le pays que dans le monde".
Pour sa part, Caitlin Wiesen, représentante résidente du Programme des Nations
unies pour le développement (PNUD) au Vietnam, a déclaré : "La Stratégie nationale
concernant le changement climatique est l’un des principaux instruments
politiques pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 et pour
renforcer la résilience des communautés". Et d’ajouter que le
PNUD est heureux de s’associer à des partenaires internationaux pour fournir
une assistance technique au gouvernement vietnamien. "Le PNUD se réjouit de travailler
avec le gouvernement vietnamien et tous les partenaires pour déployer la
stratégie qui tirera le meilleur parti de ces efforts nationaux et de la
coopération internationale pour un avenir neutre en carbone où personne ne sera
laissé pour compte", a-t-elle indiqué.
Lors d’une réunion tenue en juillet avec les chefs des délégations des pays
francophones, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a beaucoup
apprécié les forts engagements et les actions urgentes du Vietnam pour s’adapter
au changement climatique.
S’exprimant lors de la réunion, Dang Hoàng Giang, chef de la Mission permanente
du Vietnam auprès de l’ONU, avait réaffirmé les engagements du Vietnam pris
lors de la COP26 à atteindre zéro émission nette d’ici 2050. Il avait proposé à
l’ONU et à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) de travailler
ensemble pour aider les pays en développement à accomplir leurs engagements.
Cinq recommandations de
la Banque mondiale
La réalisation des engagements pris par le Vietnam à la COP26 nécessitera la
détermination et les efforts considérables de tout le système politique et le
soutien de toute la société. Il est important de mobiliser les ressources
nationales et internationales, de profiter les avantages des technologies et
l’expérience des pays et des organisations internationales.
La Banque mondiale a proposé cinq recommandations prioritaires pour que le
Vietnam réponde au changement climatique.
Premièrement, déployer un programme régional pour le delta du Mékong, en
limitant l’extraction de sable et d’eau souterraine, en investissant dans plus
d’installations et en renforçant la coordination régionale...
Deuxièmement, élaborer un plan intégré pour protéger les zones urbaines
côtières et les transports des conditions météorologiques extrêmes. Il s’agit
de moderniser les réseaux routier et énergétique, de renforcer les systèmes de
gestion des risques météorologiques et d’alerte précoce.
Troisièmement, établir un programme pour réduire la pollution de l’air dans la
région de Hanoï, où la concentration de poussières fines augmente
continuellement et où la qualité de l’air est mauvaise, dépassant parfois cinq
fois les recommandations sanitaires de l’Organisation mondiale de la santé de
2018 à 2021.
Quatrièmement, accélérer la transition vers les énergies renouvelables en
améliorant le cadre juridique pour encourager le secteur privé à investir dans
l’augmentation de la capacité du réseau et à faire des économies d’énergie.
Cinquièmement, développer des politiques de bien-être social pour compenser les
impacts économiques que les mesures climatiques pourraient avoir sur les
personnes les plus vulnérables… - CVN/VNA