Le Vietnam s'arc-boute sur ses réserves de riz
Le ministre
Cao Duc Phat a rappelé que garantir des bénéfices minimum de 30% aux
riziculteurs dans le cadre d’une économie de marché, et compte tenu des
caractéristiques de ce secteur, est difficile. La solution pour régler à
terme ce problème, à commencer par les conséquences du jeu de l’offre
et de la demande, c'est-à-dire "bonne récolte, bas prix", est de
procéder à une réorganisation des modalités de culture.
Les
localités doivent donc continuer de soutenir les agriculteurs dans leur
transition vers une culture de variétés de riz de meilleure qualité et
de plus fort rendement, en y associant notamment les coopératives. Il
s’agit d’élaborer de nouveaux modèles de culture qui impliquent de faire
application du progrès scientifique, notamment en prêtant une grande
attention aux variétés végétales et aux processus de culture. Certaines
modalités de la commercialisation des récoltes devront également être
revues afin de développer les débouchés mondiaux du riz vietnamien.
Le
ministre Cao Duc Phat a précisé être parfaitement conscient que le pays
compte 9,5 millions de foyers de cultivateurs de riz, dont plusieurs
produisent en petite quantité, ce qui les place de facto dans une
position d’infériorité devant les intermédiaires.
Il a ensuite
ajouté qu’actuellement, il n’existe aucun groupe d’achat ayant une
position dominante sur le marché domestique ou maîtrisant les cours
d'achat, insistant sur le fait qu'en tout état de cause, l’État fera en
sorte que cela ne soit pas le cas en maintenant une libre concurrence
sur ce marché, conformément à une économie de marché.
Concernant les achats ponctuels de riz par le gouvernement pour les
réserves nationales, le ministre Cao Duc Phat a assuré qu’ils ne sont
que provisoires. Ce genre de mesure, qui seule reste dans les marges de
manœuvre du gouvernement dans le cadre d’une économie de marché, permet
d’aider ponctuellement les producteurs, mais n’est certainement pas le
cas de régler leurs problèmes.
Pour ce, il faut appliquer les
mesures précitées en incitant les riziculteurs à employer des variétés
de grande qualité et d’un bon rendement afin de disposer de produits
plus fortement concurrentiels sur les marchés. L’État a préconisé de
maintenir une superficie culturale de 3,8 millions d’hectares, mais, à
titre ponctuel ou transitoire, « il n’est pas obligatoire de cultiver du
riz sur toute cette superficie ». En réaménageant les modalités de la
riziculture comme précité, « les agriculteurs peuvent pratiquer d’autres
cultures dégageant des revenus supérieurs », a souligné Cao Duc Phat.
Enfin,
pour améliorer la position des produits agricoles vietnamiens sur le
marché régional, le ministre a insisté encore une fois sur la nécessité
d’élever leur qualité et donc leur valeur ajoutée, ce qui implique de
meilleures variétés, ainsi que de meilleures infrastructures
agricoles..., a conclu le ministre Cao Duc Phat. – VNA