Unification des statistiques, vision à long terme sur l’attraction de l’investissement direct étranger (IDE), planifications des capitaux engagés sur le moyen et le long termes se substituant au mécanisme de "demande-octroi" dans l’affectation des deniers publics, le Vietnam poursuit plusieurs solutions synchrones pour atteindre une croissance de 5,8% en 2014.

Le Premier ministre a agréé un projet de réforme des méthodes de calcul du produit intérieur brut (PIB) qui sera mis en œuvre à partir de 2016, a fait savoir le ministre du Plan et de l’Investissement Bui Quang Vinh, ajoutant que dans les temps à venir, le PIB sera calculé seulement au niveau national et non plus au niveau local.

D’une manière très synthétique, le PIB vise à mesurer la richesse créée par les activités de production dans un pays ou une région pendant une période donnée, le plus souvent une année ou un trimestre, sans tenir compte des variations des prix. 

Considéré comme le meilleur indicateur de performance d’une économie, le PIB est calculé en additionnant les valeurs ajoutées des différents agents économiques. Ce calcul est basé sur les résultats fournis par les entreprises et les administrations publiques.

Mais force est de constater que ces derniers temps, les localités se différaient les unes des autres par leur mesure du PIB, même si leurs méthodes de calcul obéissent à des règles établies par l’ONU et n’ont rien de différent de celles de l’autorité centrale appliquées par l’Office général des statistiques du Vietnam (OGS), a-t-il fait remarquer.

Leur calcul ne s’avère pas exact, ayant compilé nombre de données répétitives, a estimé le ministre, expliquant qu’il serait très difficile par exemple de déterminer la production réellement réalisée par les entreprises qui siègent à Hanoi pour l’intégrer dans la comptabilité des localités différentes où elles mènent leurs activités.

Selon le ministre, dès 2016, si les localités souhaitent toujours avoir un chiffre, leur PIB, pour mesurer leur niveau de croissance économique, elles pourraient fournir leurs données à l’OGS qui en fera le calcul. Ainsi l’affectation des dépenses à caractère national comme celles de banque et d’assurance serait mieux prise en compte.

Bui Quang Vinh a également estimé que l’évaluation de la situation de l’attraction de l’IDE sur une période de 5 ans serait plus appropriée que sur une base trimestrielle ou annuelle, expliquant que le pays a fait de son mieux pour créer un environnement des affaires le plus favorable possible mais la décision d’investir ou non est indépendante de sa volonté.

Le Vietnam a drainé 11,18 milliards de dollars d’IDE lors des trois premiers trimestres, soit un recul de 25% par rapport à la même période de 2013.

Le ministre s’est cependant dit persuadé que le pays pourrait attirer environ 15 à 16 milliards de dollars d’IDE cette année, indiquant notamment que Hô Chi Minh-Ville a octroyé la licence à un projet de 1,4 milliard de dollars de Samsung et qu’un autre projet deux fois plus grand devrait investir prochainement dans le Nord.

Il a également rappelé que sur proposition de son ministère, le gouvernement a promulgé le 15 octobre 2011 la directive 1792/CT-TTg le renforcement de la gestion des investissements financés par les capitaux provenant du budget de l’État et des obligations gouvernementales.

L’Assemblée nationale du Vietnam vient de donner un coup de fouet pour restructurer l’investissement public en adoptant le 18 juin dernier la Loi sur l’investissement public. Ce texte pose les fondamentaux juridiques permettant une utilisation efficace du budget de l’État.

Conformément à la présente loi, les investissements publics feront désormais l’objet d’une planification quinquennale et non plus annuelle pour se conformer au plan quinquennal du développement socio-économique du pays.

Un plan d’investissement à moyen terme avec des contraintes plus importantes données aux parties intéressées évitera des investissements éparpillés. En effet, les localités doivent avoir suffisamment de moyens pour réaliser leurs projets. La répartition du budget devrait s’effectuer par ordre de priorité. Les investissements se dirigeront tout d’abord vers les projets prioritaires fixés par le plan quinquennal du développement socio-économique du pays.

Une fois entrée en vigueur le premier janvier 2015, la Loi sur l’investissement public permettra d’assurer un meilleur équilibre de la macroéconomie, de rendre les investissements publics plus transparents tout en évitant leur dispersion, cause de pertes et de gaspillage. -VNA