Hanoï (VNA) - À l'invitation duministère vietnamien des Affaires étrangères, Mme Audrey Azoulay, Directricegénérale de l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et laCulture (UNESCO), doit effectuer une visite officielle au Vietnam du 5 au 7 septembre.À la veille de cette tournée, elle a accordé une interview exclusive à l'Agence vietnamienne d’information.
L’année 2022 marquele 45e anniversaire du partenariat Vietnam - UNESCO, pourriez-vous résumer lesefforts du Vietnam au sein de l'UNESCO au cours des dernières années ?
Audrey Azoulay - LeViet Nam est un modèle de coopération fructueuse avec l'UNESCO. Il a rejointnotre Organisation en 1976, immédiatement après sa réunification et un an avantde rejoindre les Nations Unies. Nous avons construit depuis une relation très solide.Nous avons développé de nombreux projets ensemble des sciences – deux centresde formation et de recherche en mathématique et en physique ont été lancés en2021 ; en faveur de l’éducation et notamment de l’éducation des filles ;et bien entendu aussi en faveur de la culture, avec 8 sites inscrits auPatrimoine mondial et 13 éléments sur la liste du Patrimoine culturelimmatériel. Le Viet Nam est aussi un membre actif du Conseil Exécutif del’UNESCO, auquel il a été élu en 2021 pour quatre ans.
Quels sont les défiset avantages pour promouvoir ces relations de coopération Vietnam - UNESCO dansle temps à venir pour atteindre les objectifs millénaires et le développementdurable du monde entier ?
Dans un contexte decroissance économique rapide, le Viet Nam a su fonder son modèle dedéveloppement sur des investissements très importants dans l'éducation. Il aégalement pris des engagements concrets pour protéger le patrimoine en tant quepilier de son identité et de son développement. Dans ces deux domaines, il fautmaintenir les efforts, mais les progrès sont importants en vue d’atteindre lesObjectifs de développement durable des Nations Unies.
L’un des plus grandsdéfis qui se posent à présent est à mes yeux celui du dérèglement climatique.C’est un défi mondial, qui implique une mobilisation de tous nos Etats membres.L’UNESCO met à leur disposition un certain nombre de solutions, en particulierle programme L’Homme et la Biosphère, créé en 1975 et qui fut précurseur duconcept de développement durable. Ce programme vise à trouver un équilibre, uneforme d’harmonie, entre les activités humaines et l’environnement. Cesdernières années, le Viet Nam a beaucoup investi dans cette voie, et il compteaujourd’hui 11 réserves de biosphère de l’UNESCO. Il est aussi très positif quele pays se soit doté en juillet dernier d‘une stratégie nationale sur ledérèglement climatique qui fixe un cap à horizon 2050.
Vous allez effectuerune visite officielle au Vietnam du 5 au 7 septembre. Pourriez-vous dévoilervos attentes lors de cette tournée ?
J’aurais le plaisirde me rendre au Nord et au Centre du pays, pour des visites et des réunions detravail notamment dans les domaines de l’éducation et de la culture. A Hanoi,je rencontrerai le Premier ministre et visiterai le lycée Ngo Si Lien qui faitpartie du réseau des écoles associées de l'UNESCO. A Ninh Binh, nouscélébrerons le 50e anniversaire de la Convention du patrimoinemondial de l’UNESCO et le 35e anniversaire de sa ratification par leVietnam. Je visiterai le complexe paysager de Tràng An, inscrit au Patrimoinemondial en 2014, qui est un bel exemple de conservation de l’environnement etde tourisme durable. Enfin, je me rendrai à Hué, dont les monuments sont aussiinscrits au patrimoine mondial, où l’UNESCO a contribué à plusieurs chantiersde restauration. J’aurais aimé me rendre également dans le Sud : il y a tant àvoir au Viet Nam qu’il me faudra revenir. Chacun de ces temps sera l’occasionde faire un point d’étape sur nos projets de coopération et de définir lesnouvelles actions à engager pour mettre en œuvre le Mémorandum de Coopérationque j’ai signé avec le gouvernement vietnamien en novembre 2021, lors de lavenue du Premier ministre au siège de l’UNESCO à Paris.
Fondée en 1945,l'UNESCO s'emploie à renforcer la coopération entre les pays dans les domainesde l'éducation, de la science et de la culture pour garantir le respect de lajustice, de l'État de droit, des droits de l'homme et des libertésfondamentales accessibles à tous, sans distinction de race, de sexe, de langueou de la religion.
Audrey Azoulay, ancienne ministre française de la Cultureet de la Communication, a été élue 11e Directrice générale de l'UNESCO ennovembre 2017. Après avoir terminé son premier mandat (novembre 2017-novembre2021), elle a été réélue pour un second mandat en novembre 2021. - VNA