Le Vietnam doit diversifier ses chaînes d’approvisionnement pour un essor durable

La diversification des chaînes d’approvisionnement mondiales crée d’importantes opportunités pour le Vietnam de mieux s’engager dans les chaînes de production internationales.

Ligne de transformation de crevettes pour l’exportation à l’usine de la Compagnie par actions de produits aquatiques Minh Phu. Photo : VNA
Ligne de transformation de crevettes pour l’exportation à l’usine de la Compagnie par actions de produits aquatiques Minh Phu. Photo : VNA

Hanoi (VNA) – La diversification des chaînes d’approvisionnement mondiales crée d’importantes opportunités pour le Vietnam de mieux s’engager dans les chaînes de production internationales.

Cependant, aux perspectives d’expansion du marché s’ajoutent les défis posés par les tensions commerciales, la réalité du changement climatique accompagné de catastrophes naturelles et les exigences de réduction des émissions de carbone, selon les experts.

Dans une interview à l’Agence vietnamienne d’information (VNA), Andrea Coppola, économiste en chef de la Banque mondiale (BM) pour le Vietnam, a déclaré que la diversification des chaînes d’approvisionnement vise à améliorer la résilience des entreprises.

Le Vietnam, avec ses liens commerciaux solides avec la Chine et les États-Unis, est confronté à la fois à des opportunités et à des défis, a-t-il réitéré, ajoutant que l’impact de la fragmentation géoéconomique et des tensions croissantes entre ces deux puissances sur le commerce vietnamien pourrait être positifs.
Selon l’économiste, alors que le commerce mondial suit une trajectoire descendante depuis plus d’une décennie, certaines chaînes de valeur se sont délocalisées au Vietnam. Dans le même temps, le pays a pu approfondir ses liens commerciaux avec les États-Unis et augmenter sa part de marché à l’exportation dans des secteurs tels que l’électronique et les machines.

Cependant, certaines incertitudes subsistent quant à l’impact des tensions commerciales entre Washington et Pékin, a noté Andrea Coppola.

Pour continuer à croître rapidement et profiter des opportunités commerciales mondiales, l’expert a conseillé au Vietnam d’améliorer sa participation aux chaînes de valeur mondiales en passant des activités d’assemblage final à faible valeur ajoutée à des produits plus sophistiqués, plus durables et à plus forte valeur ajoutée.

Concernant la libéralisation des échanges, il a souligné l’importance de réduire les barrières non tarifaires, telles que les lourdes procédures douanières ou les restrictions sur les capitaux étrangers, pour promouvoir davantage les flux commerciaux et d’investissement; et approfondir l’intégration commerciale, en particulier en Asie, pour accroître l’accès aux marchés et diversifier les importations et les exportations.
L’économiste a souligné l’importance d’améliorer les compétences de la main-d’œuvre au Vietnam, ajoutant que l’amélioration des compétences de la main-d’œuvre ainsi que des gestionnaires permettra une adoption plus rapide de la technologie et rendra les travailleurs plus résilients face aux changements technologiques perturbateurs.

Il est également nécessaire de renforcer les infrastructures et d’augmenter l’approvisionnement énergétique, tout en réduisant l’intensité carbone des produits vietnamiens, a-t-il indiqué.

Outre les efforts de diversification, l’amélioration de la résilience aux catastrophes naturelles est également un facteur clé de la stratégie de développement durable. Le typhon Yagi et ses dégâts considérables rappellent que les chaînes d’approvisionnement doivent être conçues pour une plus grande durabilité, une meilleure préparation et un rétablissement rapide, a-t-il poursuivi.

À ce sujet, Aaditya Mattoo, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Asie de l’Est et Pacifique, a déclaré qu’à long terme, le Vietnam doit donner la priorité aux politiques qui construisent des chaînes d’approvisionnement adaptables au changement climatique, tout en préservant les vies humaines. Par conséquent, le développement durable ne doit pas seulement couvrir la production et l’exportation de biens tels que les produits électroniques ou les motos et automobiles, mais également établir une barrière pour protéger ces acquis.

Partageant le même avis, Nguyên Ba Hung, économiste principal à la Banque asiatique de développement (BAD) au Vietnam, a noté que l’amélioration de la résilience de l’économie aux impacts des catastrophes naturelles est une question urgente pour le Vietnam, un pays fréquemment confronté à ces phénomènes.

Selon Nguyên Ba Hung, le processus de reconstruction post-catastrophe ne devrait pas seulement se concentrer sur la restauration des choses dans leur état d’origine, mais aussi sur la construction et l’amélioration d’infrastructures et d’installations plus durables.

En outre, à long terme, le Vietnam a besoin d’une approche systématique pour établir des normes de résilience aux catastrophes, comme l’adoption de normes de conception pour les travaux de génie civil et d’infrastructure, a-t-il souligné.

Il est également nécessaire de continuer à développer le marché de l’assurance, en particulier les produits spécifiques destinés à faire face aux risques liés aux catastrophes, car ils constituent des outils efficaces pour générer des ressources nécessaires au relèvement après une catastrophe.

L’assurance des biens, y compris les biens publics, et l’assurance agricole aideront les personnes et les entreprises à se rétablir rapidement après les catastrophes, favorisant ainsi une production et des activités commerciales stables, a ajouté Nguyên Ba Hung. - VNA.

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