Le Vietnam déjà tourné vers ses ASIAD 2019
En vue de briller aux
18es ASIAD (Jeux sportifs d’Asie) qui auront lieu au Vietnam en 2019,
dès maintenant, le pays hôte investit massivement dans ses jeunes
sportifs. Car, pas question d’être médiocre, fierté nationale oblige.
Le
Vietnam a déjà organisé de grands événements sportifs régionaux : 22es
SEA Games (Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est) en 2003, 3e édition des AIG
(Asian Indoor Games - Jeux sportifs d’Asie en salle) en 2009. Le pays a
aussi réussi à envoyer 18 de ses sportifs aux Jeux olympiques (JO) de
Londres, un record. Avec les ASIAD, la barre est placée encore un peu
plus haut. Sans conteste le plus grand événement sportif que le pays
n’ait jamais eu à organiser. À côté des préparatifs techniques,
logistiques, le Vietnam devra aussi aligner des sportifs de talent. Car,
en tant que pays hôte, il se doit de faire bonne figure !
La relève dans les starting-blocks
Un
«Programme de formation des sportifs pour les 18es ASIAD» a été lancé.
Selon les prévisions, ceux-ci seront le fer de lance de la sélection
nationale pour les JO de 2016 au Brésil. Avant, ils se seront testés aux
JO junior en 2014 à Nankin (Chine). En août dernier, un grand nombre de
sportifs (101) ont été envoyés aux 2es AYG (Jeux asiatiques de la
jeunesse) en Chine, soit trois fois plus qu’à la première édition tenue à
Singapour en 2009. De retour avec 11 médailles, dont 5 d’or, 4 d’argent
et 2 de bronze, la délégation vietnamienne s’est classée 7e au
classement final par nations. Un résultat au-delà de toute attente. Par
rapport aux autres pays du Sud-Est asiatique, le Vietnam apparaît juste
derrière la Thaïlande (4e avec 6 médailles d’or, 15 d’argent et 16 de
bronze) et Singapour (5e avec 5 d’or, 12 d’argent et 6 de bronze). Un
résultat d’autant plus satisfaisant qu’au départ, aucun objectif précis
n’avait été fixé. Pour rappel, le Vietnam n’était revenu qu’avec deux
médailles d’argent lors de la première édition. De bon augure pour ces
fameux 18es ASIAD.
À Nankin, les juniors ont, en plus
d’acquérir de nouvelles expériences en se frottant au gratin régional,
brillé dans les disciplines inscrites aux JO : natation, athlétisme,
haltérophilie, escrime et plongeon. La nageuse Nguyên Thi Anh Viên, 17
ans, a fait mieux que répondre présente au rendez-vous, en empochant
trois médailles d’or et une d’argent. Il ne faut pas oublier, bien sûr,
Nguyên Thi Truc Mai, qui a battu son record personnel du saut en
longueur (5,90 m), ce qui lui a permis au passage de décrocher la
première médaille d’or de l’athlétisme vietnamien de l’histoire des AYG,
et l’haltérophile Nguyên Trân Anh Tuân, revenu avec la médaille
d’argent des moins de 56 kg autour du cou... Ces derniers seront sans
aucun doute les piliers de la sélection nationale lors des prochaines
grandes échéances sportives.
Mettre le paquet dans les disciplines «à médailles»
Six
ans avant ces 18es ASIAD, la priorité est d’accélérer la formation des
athlètes. Selon le directeur adjoint général du Département général de
l’éducation physique et des sports Lâm Quang Thành, le programme de
formation des sportifs pour ces jeux s’articule autour d’un meilleur
système de repérage et de formation des jeunes sportifs, et surtout plus
d’investissements dans les disciplines où le pays a le plus de chance
de remporter des médailles.
Les disciplines ont été
divisées en six groupes. Le premier, ou groupe SAO, regroupe celles où
le pays a de bonnes chances de remporter la médaille d’or aux SEA Games,
ASIAD, voire JO : tir, haltérophilie, gymnastique, taekwondo. Le
second, ou groupe SAQ, concerne des disciplines qui peuvent rapporter
des médailles aux SEA Games, ASIAD et une qualification pour les JO :
athlétisme, natation, lutte, judo, boxe.... Dans le troisième, groupe
SA, figurent des disciplines où les chances de médailles aux SEA Games
et ASIAD sont élevées : karaté, wushu, foot-bag. Le quatrième, ou groupe
SEA, regroupe échecs, pencak silat, billard snooker, aviron,
canoë-kayak, culturisme, vovinam, muay thai, aérobic, des disciplines
pouvant rapporter des médailles aux SEA Games.
Dans le
cinquième groupe (SPO) se trouvent des disciplines dites «potentielles» :
escrime, tir à l’arc, plongeon et cyclisme. Pas de chance de médailles a
priori, mais on ne sait jamais... Enfin, dans le sixième groupe (SPEX)
se trouvent des disciplines où le niveau de nos sportifs est encore très
en-deçà des standards régionaux (Asie) et internationaux : football,
volley-ball, tennis de table, badminton et tennis. Un effort particulier
doit donc être porté ici.
Les groupes SAO, SAQ et
certaines disciplines du groupe SA, bénéficieront d’investissements
importants en terme de gestion, d’entraînement, de nutrition,
d’encadrement médical, etc.
Forger des champions à l’étranger
Ce
programme de soutien à la formation des jeunes sportifs pour les ASIAD
met aussi l’accent sur des stages longue durée à l’étranger, de
plusieurs années parfois. Un choix qui a payé avec la nageuse Anh Viên,
qui a réalisé ces derniers temps de très bonnes performances.
Quach
Thi Lan est aussi considéré comme une étoile montante, en 400 m haies.
Depuis le début de l’année, elle peaufine sa technique et sa condition
physique à l’étranger. Montant de la facture : quatre milliards de
dôngs.
Depuis octobre, quatre judokas Vietnamiens sont au Japon,
terre natale de cet art martial, pour sept ans. Tout est pris en charge
par la partie japonaise. Ils étudient à l’Université de Tenri, dont la
réputation dans l’enseignement du judo n’est plus à faire. Ils ont été
sélectionnés par deux experts japonais venus spécialement à Hanoi.
Former des judokas vietnamiens dans un environnement aussi idéal vise
bien sûr à les porter au sommet de leur art à l’occasion des 18es ASIAD.
Idem en cyclisme. Depuis septembre, deux Vietnamiens ont
débuté des entraînements intensifs en République de Corée, dans le cadre
d’un plan de formation de 400 cyclistes vietnamiens en vue des 18es
ASIAD, financé par ce pays.
Enfin, toujours dans le cadre du plan
pour les ASIAD, deux formations de jeunes footballeurs (U19 féminine et
U16 masculin) ont débuté au Centre de formation, dotées de 56 milliards
de dôngs d’ici à 2019.
Espérons que tous ces sacrifices
porteront leurs fruits et que l’hymne national résonnera à de nombreuses
reprises lors de ces 18es Jeux sportifs d’Asie, attendus par tout un
peuple. -VNA