« Le Vietnam compte 80.500 km de rivières et de canaux dont près de 42.000 km constitue des voies de communication, seulement 19.000 km relèvent de la gestion de l’État, soit 45% environ », a indiqué le 12 août le ministre du Transport des Communications, Dinh La Thang, lors de la présentation du projet d’amendement de la Loi sur le transport fluvial au Comité permanent de l’Assemblée nationale (AN).

Dans cette séance de travail du Comité permanent de l'AN, de nombreux membres ont exprimé leur préoccupation devant les chiffres alarmants de la sécurité du transport fluvial domestique, notamment en suite du grave accident survenu début d’août à Cân Gio (Hô Chi Minh-Ville).

Le président de la Commission des sciences, des technologies et de l’environnement de l’AN, Phan Xuân Dung, s’est inquiété des statistiques : huit années après l’entrée en vigueur de la loi sur le transport fluvial, seuls 34% des moyens de transport fluvial sont immatriculés, et 61% ont été inspectés. Plus particulièrement, seuls 10% des 300.000 bateaux de pêche de moins de 5CV sont immatriculés. Par ailleurs, la plupart des navires de 200 à 1.000 tonnes, et même ceux de 2.000 tonnes, n'ont pas de dispositifs de communication radio, de GPS, ou de sonar...

«Les récents naufrages ont révélé de nombreux problèmes en matière de sauvetage et de coopération entre organismes et administrations concernés. En dehors d'améliorer la gestion de la navigation et de l’activité dans les ports, il faut aussi conduire la population utilisant les voies fluviales à modifier son comportement au quotidien, et renforcer parallèlement les contrôles des moyens de transport», a souligné M. Dung.

«L’élaboration de ce projet d’amendement implique d’étudier dans tous leurs détails les causes des accidents. La loi doit énoncer clairement les droits et obligations des passagers voyageant sur les voies de navigation intérieure afin qu’ils puissent surveiller les moyens de transport. Par exemple, lors du naufrage de Cân Gio, les personnes n’avaient pas assez de gilets de sauvetage à leur disposition car le bateau en transportait 30 au lieu des 18 autorisées», a souligné M. Ksor Phuoc, président du Conseil des ethnies.
«La sûreté des moyens de transport reste un gros problème à résoudre. L’accident de Cân Gio est un cas douloureux. Une réglementation stricte pour améliorer la sécurité du transport fluvial s’impose désormais», a souligné Nguyên Van Giàu, le président de la Commission de l’Économie.

Dinh La Thang a précisé que le projet comprendra de nouvelles dispositions sur l’inspection des moyens de transport, mais aussi sur les normes de construction, de réfection et de réparation. D’autres réglementeront les aspects juridiques du transport, notamment les conventions de location de bateau, les formalités de location, et les obligations du propriétaire et du locataire.

Ce projet sera présenté à l’AN à la fin de cette année. – VNA