Hô Chi Minh-Ville, 9 juillet (VNA) - Au Vietnam, en particulier à Hô Chi Minh-Ville, les Viêt kiêu et les touristes étrangers sont de plus en plus nombreux à venir consulter des dentistes locaux pour faire des économies en termes de soins bucco-dentaires. Une nouvelle tendance lucrative pour les secteurs médicaux et touristiques.
L’hygiène bucco-dentaire serait plus prisée que d’autres services médicaux lors d’un voyage. Photo : CTV/CVN
Au-delà des séjours culturels, gastronomiques et «solidaires», les formes de tourisme les plus répandues au Vietnam, le tourisme dentaire attire aujourd’hui l’attention de bon nombre de voyageurs et ne cesse de gagner en popularité.
Une formule en pleine expansion
Face à la demande grandissante en soins dentaires des Viêt kiêu (Vietnamiens résidant à l’étranger) de retour au Vietnam et des touristes étrangers, certains établissements et cabinets dans la mégapole du Sud proposent des services spécialement à leur attention. C’est le cas de l’hôpital d’odontostomatologie de Hô Chi Minh-Ville qui a récemment créé un service de soins dentaires consacré aux touristes. Selon le docteur agrégé Nguyên Duc Minh, directeur de cet établissement, le pays peut aisément développer et tirer davantage profit de ce nouveau genre de tourisme.
D’un côté, les frais dentaires au Vietnam sont beaucoup moins élevés que la moyenne mondiale. Par exemple, dans certains pays, un implant dentaire ne coûte pas moins de 2.000 dollars tandis qu’au Vietnam, l’opération est accessible à partir de 800 dollars. De même, une extraction dentaire est facturée en moyenne de 50 à 200 dollars à l’étranger tandis que le même service au Vietnam ne coûte que 30 dollars. Idem pour une facette dentaire en porcelaine, posée pour un maximum de 300 dollars contre cinq fois plus en moyenne ailleurs.
«Les dépenses tout compris consacrées un voyage dentaire au Vietnam équivalent à se faire soigner les dents à l’étranger», informe M. Minh, qui précise que le coût peu élevé de formation des dentistes et le pouvoir d’achat national expliquent ces tarifs attractifs.
Le Vietnam compte quelque 5.000 dentistes
D’un autre côté, le pays bénéficie d’un contingent de spécialistes important. Et parmi les 5.000 dentistes vietnamiens qui opèrent sur le territoire, la mégapole du Sud en compte plus de la moitié et est parfaitement capable de répondre à la demande si le développement de ce secteur se focalise dans la région.
Toujours selon le dirigeant de l’Hôpital d’odontostomatologie de Hô Chi Minh-Ville, leur prudence, habilité et maîtrise des méthodes et technologies récentes font d’eux des praticiens fiables et compétents. Autre atout : leur maîtrise des langues étrangères, surtout de l’anglais, qui favorise grandement la communication avec les patients du monde entier. Enfin, les équipements de la plupart des cabinets sont modernes et de qualité.
Selon les statistiques, les effectifs de Viêt kiêu se rendant dans ledit établissement pour un examen et des soins dentaires s’accroissent rapidement. Alors qu’ils étaient seulement 300 en 2014, ce nombre a plus que doublé en 2015 et 2016.
Cependant, une telle opportunité ne profite pas qu’aux praticiens vietnamiens. En effet, certains dentistes des pays voisins comme le Japon, la République de Corée et Singapour envisagent d’installer leur propre cabinet au Vietnam, appâtés par le gain. «Cela risque d’entraîner une concurrence féroce. Si l’on ne trouve pas les mesures pour s’affirmer à temps, on court le risque d’être délaissé par les touristes au bénéfice des cabinets tenus par des étrangers», s’inquiète Nguyên Duc Minh.
D’après Nguyên Viêt Anh, responsable du Bureau de voyage du Service municipal du tourisme, l’hygiène bucco-dentaire serait plus prisée que d’autres services médicaux lors d’un voyage. Un autre argument est que ces soins n’affectent pas l’état de santé des clients pour la durée de leur séjour. Pour les patients qui doivent se rendre à plusieurs reprises chez le praticien, un tel séjour leur permet de visiter la ville et ses environs entre chaque rendez-vous.
Les voyagistes encore réticents
Pourtant, l’intérêt pour cette tendance peine à toucher les voyagistes. «La majorité des personnes profitant de ce service sont des Vietnamiens de retour dans leur pays d’origine. Ils y ont des proches et organisent leurs voyages eux-mêmes. Ainsi n’est-ce pas la clientèle ciblée des agences de voyage», partage Pham Xuân Duy, directeur de la société de services touristiques Xuân Nam.
Trân Van Long, directeur général de l’agence Du Lich Viêt, s’inquiète, lui, de la gestion de ce service, en particulier de savoir si l’Association du tourisme de Hô Chi Minh-Ville est apte à surveiller la qualité des services proposés et si les hôpitaux et cabinets respecteront les normes internationales. D’après lui, si des critères et une gestion stricts ne sont pas définis, plusieurs problèmes surviendront, notamment une exagération de la tarification des services. Le Vietnam perdrait par là même son avantage concurrentiel.
Pour éviter cela, Trân Van Long se penche sur la coopération entre les agences de voyage et le secteur médical. Concernant la mise en œuvre des solutions, il a fait part des échanges et colloques imminents consacrés au développement du tourisme dentaire local et de l’établissement d’une carte sanitaire qui indique où se trouvent les cabinets ou hôpitaux. Tout ceci devrait se mettre en place en collaboration avec les agences de voyage. «Une coopération étroite et systématique motiverait les voyagistes à se lancer dans de telles opérations», a-t-il affirmé. – CVN/VNA
Selon les statistiques, les effectifs de Viêt kiêu se rendant dans ledit établissement pour un examen et des soins dentaires s’accroissent rapidement. Alors qu’ils étaient seulement 300 en 2014, ce nombre a plus que doublé en 2015 et 2016.
Cependant, une telle opportunité ne profite pas qu’aux praticiens vietnamiens. En effet, certains dentistes des pays voisins comme le Japon, la République de Corée et Singapour envisagent d’installer leur propre cabinet au Vietnam, appâtés par le gain. «Cela risque d’entraîner une concurrence féroce. Si l’on ne trouve pas les mesures pour s’affirmer à temps, on court le risque d’être délaissé par les touristes au bénéfice des cabinets tenus par des étrangers», s’inquiète Nguyên Duc Minh.
D’après Nguyên Viêt Anh, responsable du Bureau de voyage du Service municipal du tourisme, l’hygiène bucco-dentaire serait plus prisée que d’autres services médicaux lors d’un voyage. Un autre argument est que ces soins n’affectent pas l’état de santé des clients pour la durée de leur séjour. Pour les patients qui doivent se rendre à plusieurs reprises chez le praticien, un tel séjour leur permet de visiter la ville et ses environs entre chaque rendez-vous.
Les voyagistes encore réticents
Pourtant, l’intérêt pour cette tendance peine à toucher les voyagistes. «La majorité des personnes profitant de ce service sont des Vietnamiens de retour dans leur pays d’origine. Ils y ont des proches et organisent leurs voyages eux-mêmes. Ainsi n’est-ce pas la clientèle ciblée des agences de voyage», partage Pham Xuân Duy, directeur de la société de services touristiques Xuân Nam.
Trân Van Long, directeur général de l’agence Du Lich Viêt, s’inquiète, lui, de la gestion de ce service, en particulier de savoir si l’Association du tourisme de Hô Chi Minh-Ville est apte à surveiller la qualité des services proposés et si les hôpitaux et cabinets respecteront les normes internationales. D’après lui, si des critères et une gestion stricts ne sont pas définis, plusieurs problèmes surviendront, notamment une exagération de la tarification des services. Le Vietnam perdrait par là même son avantage concurrentiel.
Pour éviter cela, Trân Van Long se penche sur la coopération entre les agences de voyage et le secteur médical. Concernant la mise en œuvre des solutions, il a fait part des échanges et colloques imminents consacrés au développement du tourisme dentaire local et de l’établissement d’une carte sanitaire qui indique où se trouvent les cabinets ou hôpitaux. Tout ceci devrait se mettre en place en collaboration avec les agences de voyage. «Une coopération étroite et systématique motiverait les voyagistes à se lancer dans de telles opérations», a-t-il affirmé. – CVN/VNA