Situé à une trentaine de kilomètres du centre de Hanoi, le temple de Sóc ou temple de Gióng Sóc Son, au pied du mont Sóc, est fréquenté par ceux qui veulent pratiquer leur foi et se relaxer dans un cadre bucolique. Il s’agit d’une des destinations préférées des Hanoïens.
Le temple de Sóc rend hommage au saint Gióng (Thánh Gióng), baptisé «Son Altesse Royale céleste de Phù Đông (Phù Đông Thiên Vuong)». Selon la légende, c’est à Sóc Son que le saint Gióng s’est envolé vers le ciel.
Plusieurs temples s’élèvent sur le site, les temples Ha (inférieur) où l’on pratique le culte du génie qui a autorisé le saint Gióng à choisir ce lieu pour s’envoler vers le ciel, Mâu (mère) où l’on honore la mère du saint Gióng, et Thuong (supérieur) où l’on rend le culte au saint Gióng et aux six généraux qui l’ont assisté lors de sa bataille contre les envahisseurs venus du Nord.
En outre, on vénère également Gióng au temple de Phù Đông (district de Gia Lâm, dans la banlieue de Hanoi), village où est né le saint.
Légende
Tous les Vietnamiens connaissent la légende du saint Gióng, qui se transmet de générations en générations.
On dit que sous le règne du 6e roi Hùng (époque du premier État de la nation vietnamienne, le Van Lang des Lac Viêt, à partir du 1er millénaire av. J.-C.), une vieille femme du village de Gióng (ou Phù Đông, actuellement Gia Lâm, Hanoi) posa son pied dans l’énorme empreinte d’un pied divin et donna naissance à Gióng.
À trois ans, il ne parlait pas et restait couché. À cette époque, les envahisseurs venus du Nord ravageaient le pays. Un jour, un héraut royal traversa le village pour demander l’aide du peuple et, à peine les porte-voix se furent tus, l’enfant se leva et demanda d’aller combattre l’ennemi.
Il mangeait comme quatre et grandit rapidement. Il demanda au roi une armure, un casque et un cheval. Puis, il partit combattre l’ennemi avec fougue. Son fouet en fer brisé, il arracha des tiges de bambou et s’en servit comme arme. Une fois la guerre gagnée, il s’envola du mont Sóc vers le ciel, sur son cheval. Le roi lui donna alors le titre de Phù Đông Thiên Vuong.
Dans la croyance populaire vietnamienne, Thánh Gióng - Phù Đông Thiên Vuong est le plus important des quatre génies immortels.
À l’occasion du Millénaire de Thang Long - Hanoi en 2010, une statue monumentale représentant le saint Gióng a été installée, en mai, au sommet du mont Sóc (297 m d’altitude) dans la commune de Phù Linh, district de Sóc Son, en banlieue de Hanoi.
Une fête reconnue mondialement
Chaque année au printemps, les Vietnamiens honorent le héros mythique Thánh Gióng ainsi que les autres héros et génies qui ont défendu le pays contre les ennemis. Il est vénéré en tant que protecteur des moissons, de la paix dans le pays et de la prospérité de la famille.
Les fêtes de Gióng se déroulent annuellement au printemps, aux temples de Sóc (les 6e, 7e et 8e jours du 1er mois lunaire) et de Phù Đông (du 6e au 9e jour du 4e mois lunaire).
Les célébrations au temple de Sóc, d’où le saint Gióng est monté au ciel, incluent le rituel du bain de sa statue ainsi qu’une procession jusqu’au temple avec des fleurs de bambou qui servent d’offrandes.
Les spectateurs peuvent assister à la procession dite «de la fleur de bambou», qui s’inspire de la scène où Thánh Gióng arrache des tiges de bambous lors de la bataille.
À la fin de la procession, la fleur de bambou est lancée en direction des visiteurs, qui tentent de se l’approprier. La légende veut que cette fleur, considérée comme un symbole de la générosité du saint Gióng, apporte chance et bonheur à celui qui la possède.
«Pour organiser avec succès cette fête, le Centre de gestion du site touristique du temple de Sóc doit collaborer avec les services concernés ainsi qu’avec les villageois de Phù Linh», explique Pham Van Hiên, directeur adjoint dudit centre. Et d’ajouter que chaque événement est l’occasion de faire connaître le site aux touristes.
Le 16 novembre 2011 à Nairobi, au Kenya, les fêtes de Gióng des temples de Phù Ðông et de Sóc ont été officiellement reconnues en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Une fierté pour le peuple vietnamien. -CVN/VNA