Hanoi (VNA) - A l'occasion de la visite d'État du 5 au 7 septembre au Vietnam du président François Hollande, le site Capital.fr a publié le 6 septembre un article intitulé "Les formidables atouts du Vietnam, ce pays qui fait saliver la France". L'Agence vietnamienne d'information vous en présente ci-dessous le texte intégral:
"Airbus a le sourire. L'avionneur européen a remporté trois contrats majeurs au Vietnam pour un montant cumulé de 6,5 milliards de dollars, des commandes annoncées lors de la visite officielle du président de la république. Zoom sur ce pays asiatique très dynamique, un marché convoité par l’ancienne puissance coloniale.
Une des plus fortes croissances d’Asie
L’économie vietnamienne connaît une croissance économique durable, de plus de 6% par an depuis 2014, un rythme actuellement comparable à celui de l’Empire du milieu, qui devrait se maintenir sur les prochaines années, d’après l’OCDE. Et ce, pour une inflation revenue sous 3%, après des années d’emballement. Un phénomène de nature à entretenir la bonne dynamique de la consommation des ménages, relève Charlie Carré, économiste en charge de l’Asie à la Coface, qui souligne par ailleurs qu’un plan national visant à promouvoir les infrastructures devrait soutenir la croissance. Sur les 15 dernières années, le niveau de vie s’est envolé et le taux de pauvreté est passé de 58 à 14%, rapporte le Moci.
Une main d’œuvre nombreuse, qualifiée et bon marché
La population est nombreuse (plus de 90 millions d’habitants) et jeune (56% ont moins de 30 ans, d’après France Diplomatie), avec un million arrivant chaque année sur le marché du travail. Éduqués (le taux d’alphabétisation dépasse 93%), les Vietnamiens ont toutefois des salaires relativement bas, attractifs pour les entreprises. D’autant que l’envolée du coût de la main-d’œuvre en Chine rend, en comparaison, celle du Vietnam de plus en plus attrayante, d’où une multiplication des délocalisations des multinationales en faveur de ce dernier.
Des marques d’envergure mondiale y implantent des usines, notamment dans l’électronique, le textile, l’ameublement, l’automobile et les logiciels. Grâce au boom des investissements étrangers directs (créations ou rachats d’entreprises par des groupes étrangers), le pays exporte des produits de plus en plus sophistiqués. "Le pays est désormais un hub de production pour les smartphones et tablettes d’entreprises coréennes", rapporte ainsi la Coface. Alors que les pays d’Asie du Sud-Est connaissent actuellement quelques difficultés, le Vietnam est le seul pays de la région à avoir vu ses exportations progresser en 2015. Membre de l’OMC depuis 2007, il bénéficie aussi "de sa participation à plusieurs accords régionaux et bilatéraux de libre-échange", explique la Coface. De plus, le Partenariat transpacifique (traité de libre-échange visant à intégrer l’Asie-Pacifique et les Amériques) pourrait dynamiser un peu plus l’export vers des pays comme le Japon et les États-Unis, souligne Carlos Hardenberg (Franklin Templeton).
Une situation géographique privilégiée
Ce dernier souligne les atouts naturels exceptionnels du pays, qui dispose de nombreux ports grâce à sa large façade maritime (plus de 3.200 kilomètres de côtes !), et d’une des principales routes commerciales de la planète, avec un accès au large marché chinois. Les atouts géographiques du pays ont ainsi favorisé son ouverture au commerce international.
Un solide potentiel agricole
Le Vietnam jouit d’un climat propice à l’agriculture, qui emploie la moitié de la population active et représentait 17% du produit intérieur brut en 2015. Le pays est un des principaux producteurs mondiaux de café (n°2, avec 16% de la production mondiale, n°1 pour le robusta), le riz, les fruits de mer (crevettes)…
Le tourisme a le vent en poupe
Le secteur touristique est un autre fer de lance de l’économie vietnamienne. Sur les huit premiers mois de 2016, 900.000 touristes (surtout chinois) ont visité le pays, soit une progression de 25% en un an. Particulièrement ambitieux, le premier ministre vise 15 millions d’entrées par an à horizon 2020, pour un revenu annuel de 20 milliards de dollars, ce qui représenterait 10% du produit intérieur brut. Pour développer le tourisme, le pays va assouplir le système d’attribution de visas (qui seront gratuits pour les pays de l’Union européenne) et lever le couvre-feu encore en vigueur (dès minuit) à Hanoï, la capitale.
Un marché à fort potentiel pour la France
L’économie vietnamienne, d’une taille encore relativement modeste (le PIB ne dépasse pas 200 milliards de dollars, soit 12 fois moins que le PIB tricolore), est pleine de promesse, et les entreprises tricolores s’y intéressent de plus en plus. L’Hexagone bénéficie de liens historiques avec le pays, qui a fait partie de l’empire colonial pendant près d’un siècle (de 1858 à 1954), tandis que 300.000 personnes d’origine vietnamienne vivent en France. Pour autant, ses parts de marché ont reculé depuis 20 ans, si bien qu’elle n’est plus que le 17ème fournisseur du pays (essentiellement des avions, des armes et des biens d’équipement), ne représentant plus que 0,8% de ses importations. Et ce, alors que 3% des exportations du Vietnam sont à destination de l’Hexagone (son 15ème client), qui lui achète entre autres des téléphones, du textile et des denrées. Au final, nous affichons un déficit commercial de 2,4 milliards d’euros. Les entreprises françaises ont donc encore du pain sur la planche…" -VNA