Hanoi (VNA) – Le Royaume-Uni montre son intérêt pour stimuler la coopération en matière de commerce et d’investissement avec l’Asie du Sud-Est lors du premier test de sa stratégie "Global Britain" après sa sortie de l’Union européenne (Brexit).

Le Royaume-Uni vise l’Asie du Sud-Est lors du premier test de Vue aérienne du chantier de construction de l’autoroute Bekasi-Cawang-Kampung Melayu (Becakayu) dans la région de Kalimalang, Jakarta. Photo : The Telegraph

Dans cette phase pilote, l’Indonésie est considérée comme l’une des premières destinations en Asie du Sud-Est des entreprises britanniques dans la stratégie "Global Britain", une stratégie par laquelle Londres affirme à l’opinion britannique et au monde ses influences économiques, commerciales et d’investissement après le Brexit.

Le président indonésien Joko Widodo s’est engagé à ouvrir une économie jugée plus protectionniste que les pays voisins tels que la Malaisie, Singapour et la Thaïlande.

Ce "pays aux milliers d’îles" compte une classe moyenne grandissante et représente une grande demande de biens de grande consommation. Selon les prévisions du cabinet de conseil PwC, l’Indonésie deviendrait la quatrième économie du monde d’ici 2050, après la Chine, l’Inde et les États-Unis.

Les firmes d’ingénierie britanniques pourraient décrocher des contrats lucratifs avec l’Indonésie dans le domaine de la construction routière et des systèmes ferroviaires sous l’impulsion du gouvernement britannique pour renforcer les relations commerciales et diplomatiques avec l’Asie du Sud-Est.

Le ministère britannique du Commerce international estime que la régénération réussie de la gare de Saint-Pancras et de la ligne de métro du Jubilé à Londres offrira un grand avantage aux investissements britanniques en Indonésie.

Cependant, cette décision opposera les entreprises britanniques aux géants commerciaux chinois et japonais, qui tentent d’exercer une influence sur l’économie florissante de l’Indonésie.

Selon les experts, d’autres pays de l’Asie du Sud-Est sont considérés comme ayant un environnement commercial plus facile, bien que leur marché ne soit pas aussi important que l’Indonésie, avec une population estimée à 260 millions de personnes.

Damian Chalmers, professeur de droit européen à la London School of Economics (LES) a estimé qu’en Asie du Sud-Est, le Vietnam et la Malaisie sont vus comme les meilleures destinations d’affaires que l’Indonésie mais l’Indonésie possède un grand avantage à long terme conforme à l’objectif ambitieux du Royaume-Uni d’établir une influence économique et commerciale mondiale après avoir quitté l’UE.

Depuis le référendum sur le Brexit, les réunions bilatérales entre l’Indonésie et le Royaume-Uni se sont multipliées. Au début de ce mois-ci, sept membres du cabinet indonésien sont arrivés à Londres pour discuter de questions commerciales alors que d’autres visites s’en suivraient en mars.
Le Royaume-Uni a également nommé Richard Michael, un négociateur commercial avec 30 ans d’expérience, en tant que premier envoyé spécial de l’UK Export Finance (UKEF) en Indonésie.

En 2017, cette agence a augmenté le financement des projets en Indonésie, de 1,75 milliard de livres (environ 2,44 milliards de dollars) à 3,5 milliards de livres (environ 4,89 milliards de dollars) et ce chiffre devrait augmenter encore en 2018.

L’UKEF devrait fournir des solutions financières attrayantes en Indonésie, telles que des prêts en monnaie locale. Si le projet réussit, il ouvrira la voie à un futur accord commercial entre les deux pays, l’un des objectifs poursuivis par le commissaire britannique au Commerce international, Liam Fox, en plus des accords avec la Chine, les États-Unis et l’Inde. – VNA