Le Premier ministre au 7e Sommet Mékong-Japon
A
cette occasion, le chef du gouvernement a affirmé les contributions de
la coopération Mékong-Japon au développement socio-économique de la
sub-région du Mékong et à l'intégration de l'Association des Nations de
l'Asie du Sud-Est (ASEAN).
Selon lui, il est nécessaire
que la coopération Mékong-Japon privilégie trois points principaux en
vue d'une croissance de qualité dans les pays membres. En premier lieu,
c'est d'aider les pays du Mékong à créer des bases économiques solides
pour une croissance durable et une bonne résistance aux éléments
négatifs qui viennent de l'extérieur. En second lieu, c'est d'assurer
l'harmonie et l'équilibre entre la croissance économique et la
protection de l'environnement, avec l'accent mis sur la coopération dans
la gestion et l'emploi à long terme des ressources en eau du Mékong.
Enfin, c'est de garantir un environnement pacifique et stable au service
du développement.
Le Premier ministre Nguyen Tan Dung a
déclaré son soutien pour la position commune exprimée dans la Stratégie
de Tokyo 2015 pour la Coopération Mékong-Japon. Il a souligné que les
différends territoriaux en Mer Orientale étaient compliqués et que les
opérations de remblaiement et de construction de grande envergure
avaient changé le statu quo de plusieurs îlots, rochers et récifs,
violant le droit international comme la Déclaration sur la conduite des
parties en Mer Orientale (DOC), sapant la confiance mutuelle et
aggravant les tensions dans la région. Ces actes ont provoqué de
profondes préoccupations des membres de l'ASEAN, mais aussi d'autres
pays et organisations dans la région et le reste du monde.
Le dirigeant vietnamien a souligné que la garantie de la paix, de la
stabilité, de la sécurité, de la sûreté et de la liberté de la
navigation maritime en Mer Orientale était une aspiration, un intérêt et
une responsabilité de tous les pays à l'intérieur comme à l'extérieur
de la région. Les parties concernées doivent respecter rigoureusement
les principes de réserve, ne pas aggraver la situation ni changer le
statu quo, s'abstenir de recourir à la force et de menacer d'y recourir,
ainsi que régler les différends de manière pacifique selon le droit
international, dont la Convention des Nations Unies sur le droit de la
mer de 1982, la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale
(DOC), en vue de parvenir rapidement à un Code de conduite dans cette
zone maritime.
Le 7e Sommet Mékong-Japon a permis de
passer en revue l'application de la Stratégie de Tokyo 2012 et de
discuter des orientations futures. Les dirigeants ont reconnu les fruits
de la coopération entre leurs pays, notamment dans le développement des
infrastructures, du commerce et de l'investissement, la protection de
l'environnement, la lutte contre les catastrophes naturelles, la
formation de ressources humaines et les échanges entre les peuples. Les
dirigeants des cinq pays du Mékong ont apprécié les plus de 600
milliards de yens (4,9 milliards de dollars) d'aide publique au
développement (APD) que Tokyo a accordés à la coopération Mékong-Japon
de 2012 à 2015.
Le Sommet a adopté la Stratégie de Tokyo
2015 pour la période 2016-2018, laquelle vise à assurer la stabilité
régionale et à oeuvrer pour une croissance de qualité dans la sub-région
du Mékong. Les programmes de coopération seront consacrés
principalement à quatre piliers : développement des infrastructures
industrielles et de la connectivité en matière de transport routier,
maritime et aérien entre les pays du Mékong, ainsi qu'entre la
sub-région du Mékong et les régions aux alentours ; développement des
industries et de la chaîne de valeur de la région, des ressources
humaines, des liens économiques et des échanges populaires ; résilience
au changement climatique, gestion et emploi à long terme des ressources
en eau du Mékong, ainsi que des ressources aquatiques et halieutiques ;
collaboration avec les autres mécanismes de la sub-région du Mékong,
avec le secteur privé, les organisations internationales et autres
parties concernées.
Les dirigeants ont demandé aux
ministres des Affaires étrangères et de l'Economie d'élaborer un plan
d'action et une "Vision de développement industriel du Mékong" pour
appliquer la Stratégie de Tokyo 2015. Ils ont salué l'engagement du
Japon sur une somme de 750 milliards de yens (6,1 milliards de dollars)
d'APD pour les pays du Mékong dans les trois prochaines années.
Les dirigeants ont en outre souligné l'importance d'une coopération
plus étroite pour assurer la sécurité et la sûreté de la navigation
maritime dans la région. Ils ont insisté sur la nécessité d'appliquer au
mieux la DOC et de parvenir rapidement au COC. Ils ont réitéré leur
engagement de garantir la liberté de la navigation maritime et aérienne,
ainsi que la sécurité de la navigation maritime, résoudre les
différends par voie pacifique selon les principes du droit
international, à commencer par la Convention des Nations Unies sur le
droit de la mer de 1982. Les participants se sont déclarés préoccupés
par les dernières évolutions en Mer Orientale qui ont aggravé la
situation, sapé la confiance et affecté la paix, la sécurité et la
stabilité de la région. -VNA