Chez les Giay, iln’y a pas de fête sans Pi Lè. Cet instrument leur permet de communiquer avec lanature, avec les divinités, avec l’autre monde, mais aussi entre amoureux,entre enfants et parents.
Chaque villagecompte au moins une troupe de musique qui se produit à l’occasion desrassemblements culturels ou spirituels. Les quatre musiciens du groupe jouentrespectivement du Pi Lè, du tambour, de la flûte de bambou et de la cymbale.Attention! Pour faire partie de cette troupe, il ne suffit pas de savoir bienjouer de ces instruments. Il faut aussi être en bonne santé, avoir gagné lasympathie des villageois et savoir exprimer sa passion pour le Pi Lè.
Comme dit enintroduction, cet instrument à vent ressemble à une bombarde. L’anche et lepavillon sont en cuivre, le corps est un tube de bois long de 30 à 40 cm percéde sept trous «en façade», auxquels s’ajoute un huitième sur la partie opposée.
Apprendre à jouerle Pi Lè n’est pas aussi simple qu’il paraît, nous dit Hoàng A Hu, un Giay.
«J’adore le Pi Lèet tous les instruments à vent traditionnels. Apprendre à les jouer estimportant pour préserver l’identité Giay», affirme-t-il.
Selon latradition, ceux qui souhaitent apprendre le Pi Lè doivent se rendre chez lemaître passé le troisième jour de la Nouvelle année lunaire. Le son du Pi Lèétant considéré comme un moyen de communication avec les divinités, il estrecommandé d’en jouer uniquement lors d’occasions importantes.
«Les autoritéscommunales encouragent les joueurs de Pi Lè à l’apprendre aux jeunes. La troupecommunale compte beaucoup pour nous», nous dit Nguyên Van Tâm, vice-présidentdu comité populaire de la commune de Ban Qua.
Si les Giay sontouverts à d’autres cultures, à d’autres instruments de musique, ils tiennentsurtout, encore et toujours, à leur Pi Lè.-VOV/VNA