À l'occasion de la Journée mondiale contre le paludisme célébrée cette année sur le thème «Investir dans l’avenir: vaincre le paludisme», la directrice exécutive du partenariat Roll Back Malaria (RBM) a appelé les donateurs à poursuivre leurs efforts pour continuer la lutte contre la maladie.

Selon le Docteur Nafo-Traoré, il faudra en effet accomplir des efforts extraordinaires pour collecter 2,8 milliards de dollars additionnels chaque année pour atteindre les objectifs de 2015 et faire reculer le paludisme. Le partenariat RBM appelle à des investissements judicieux dans la lutte contre le paludisme.

D’après le Rapport mondial sur le paludisme 2012, on estime que 219 millions de cas de paludisme ont provoqué environ 660.000 décès pour l'année 2010, 90% de tous les décès dus au paludisme en Afrique, la grande majorité sont des enfants de moins de cinq ans.

La directrice du RBM a appelé tous les partenaires à accroître leur attention sur l’Afrique et à envisager collectivement des façons plus judicieuses de consacrer les ressources existantes pour permettre à l’ensemble du continent de réaliser les objectifs de couverture universelle.

À cet égard, le RBM rappelle la déclaration d'Abuja qui demandait aux États africains de consacrer 15% de leur revenu national à la santé. De tels investissements, lorsqu'ils sont ciblés sur le renforcement des systèmes de santé et sur la lutte contre les maladies comme le paludisme, protègent les populations contre une possible résurgence de la maladie et la perte de la vie. Ils protègent également les économies africaines de l’impact du paludisme la croissance économique.

«D’énormes progrès ont été réalisés au cours de la dernière décennie : notamment une réduction des décès dus au paludisme estimées de 25% à 33% en Afrique. Mais la récente crise économique mondiale a laissé des lacunes de financement qui menacent d'inverser ces résultats, ce qui pourrait signifier la résurgence du paludisme et d’indicibles souffrances pour des millions de personnes », a déclaré le Docteur Nafo-Traoré, soulignant qu’un financement supplémentaire est nécessaire, tant au niveau mondial que national.

Le RBM rappelle que les coûts liés à la distribution de moustiquaires représentent entre 70 et 80% des dépenses totales des programmes de lutte contre le paludisme. Alors que la distribution en masse de moustiquaires, souvent associée aux campagnes de vaccination, est considéré comme l’une des méthodes de livraison les plus rentables, on estime que le coût-efficacité pourrait être amélioré grâce à une politique d'achat groupée plus judicieuse et une négociation des prix.

Une obligation «paludisme» invitant les investisseurs sociaux à effectuer des achats d'avance de moustiquaires sera lancé au Mozambique plus tard dans l’année, avec l'espoir d'attirer les investisseurs africains. - VNA