Tous les quinze jours, le groupe G9 (abréviation de «bonne nuit» en anglais) déploie son programme de «Soupe pour les travailleurs pauvres et défavorisés» dans de nombreuses rues à Hô Chi Minh-Ville (Sud). Un travail respecté et devenu familier pour de nombreux citadins.

Tard le soir, lorsque la ville s'enfonce peu à peu dans sa torpeur nocturne, ce groupe commence à distribuer de la soupe pour les pauvres et démunis. Le secrétaire de l'Union de la jeunesse du collège Bach Viêt, Tông Hoàng Quân, leader du groupe G9, nous raconte que ces activités ont débuté en 2011, grâce au soutien des anciens membres du Club des affaires sociales de l'Université de l'industrie de Hô Chi Minh-Ville.

Deux ans plus tard, le groupe compte près de 500 membres : étudiants, employés, ouvriers et d’autres catégories socioprofessionnelles. Deux fois par mois, de 23h00 à 02h30, tout ce petit monde s’active et se disperse dans les rues de la mégapole du Sud pour distribuer plus de 400 rations de soupe, chaudes et gratuites, pour les personnes défavorisées.

"La vie est dure. Je n’ai pas eu d’autre choix que de partir en ville pour trouver de quoi vivre. Parfois, je ne peux pas manger, faute d’argent. Alors quand ces jeunes gens me passent une ration de soupe, ça fait un bien fou ! En plus, ils sont adorables, ce qui ne gâte rien !", commente Nguyên Van Long, 72 ans, à Hô Chi Minh-Ville depuis cinq ans. Chaque jour, ce vieil homme en provenance de Kiên Giang ramasse des bouteilles près de l'Université de l'industrie de Hô Chi Minh-Ville. Et la nuit, il doit chercher une place pour dormir sous un arrêt d'autobus.

Un vrai bol de réconfort

Les membres du groupe G9 font eux-mêmes les achats des ingrédients (fruits et légumes, viande, riz...) qui serviront à préparer la soupe. Beaucoup de petits commerçants mettent aussi la main à la pâte en offrant certains produits dont ils ont besoin.

Hoàng Thùy Quyên, membre-fondateur du groupe, nous informe qu’il faut compter plus de deux millions de dôngs pour une nuit de distribution de soupe populaire. Une somme réunie par le biais de la vente de fleurs, de journaux, de pains, mais aussi des dons des membres du groupe et des personnes plus aisées. Les rations de soupe chaude sont distribuées aux travailleurs pauvres et aux personnes défavorisées souffrant d'une maladie grave.

Le travail des bénévoles est très apprécié par les habitants de Hô Chi Minh-Ville. «J’espère que ce programme continuera dans l’avenir pour que des pauvres puissent en profiter" , nous dit Do Ba, qui travaille rue Vo Thi Sau (3 e arrondissement).

Ce travail enseigne aux bénévoles des expériences de vie précieuses, qui en retour jouissent d’une reconnaissance certaine auprès de ceux qui en bénéficient. Pour sa première participation, Nguyên Thi Xuân Dung, étudiante de deuxième année à l’Université de Saigon, semble ravie : «Je suis très heureuse de faire ce travail, malgré la fatigue. Si l’on peut apporter un peu de réconfort à ceux qui souffrent, pourquoi se priver ? ». - VNA