Autrefois, lesestampes de Hàng Trông étaient exclusivement destinées au culte ou à ladécoration. Vers le début du 20e siècle, elles se sont diversifiées pouraborder des thèmes de la vie quotidienne ou des contes populaires. Les couleurschatoyantes étaient 100% naturelles.
Lê Dinh Nghiênest l’un des artistes emblématiques de cet art typiquement hanoïen. Parmi sessix frères et sœurs, il est le seul à avoir choisi de perpétuer cette traditionfamiliale. C’est en regardant son père, Lê Dinh Liêu, dessiner dans la rue,quand il avait dix ans, que Nghiên a noué un attachement particulier pour lesestampes.
En 1972, à 22ans, le Musée des Beaux-Arts national lui propose de reproduire les estampesles plus anciennes et les plus rares.
«Mon travailconsistait à reproduire dans leurs moindres détails les estampes originales enm’appliquant à restituer les couleurs d’origine. Ma journée se déroulait autourdes pinceaux et des crayons et je pouvais passer une dizaine de jours sur uneseule estampe. Aujourd’hui, je reste fidèle aux techniques enseignées par monpère au tout début de ma carrière.», se souvient Nghiên.
Nghiên estconsidéré par les experts comme le grand spécialiste d’estampes de Hàng Trông.
«Pour les autresartistes, reproduire une moustache est un véritable défi mais rien n’estdifficile pour Nghiên. Son talent est immense et personne ne peut imiter sonstyle. Pour le moment, il est le dernier artiste d’estampe de Hàng Trông et n’apas encore trouvé son successeur.», préciseTrân Mân, un grand amateur desestampes de Hàng Trông.
Aujourd’hui, cetartiste émérite de 70 ans conserve précieusement 40 estampes dessinées àl’encre de Chine. Ce trésor constitue la quintessence des estampes de HàngTrông, cet art typique des citadins hanoïens. -VOV/VNA