Exposition virtuelle "L’aspiration de se lever". Photo: Vietnamplus

Hanoï - "L’aspiration de se lever" tel est le nom d’une exposition virtuelle organisée pour fournir un panorama de la catastrophe de l’agent orange, 59 ans après que l’armée américaine ait déversé ce défoliant sur le Sud du Vietnam et à l’occasion de la Journée des victimes de l'agent orange/dioxine – le 10 août.

L’événement a été organisé par le comité national de pilotage chargé du règlement des conséquences des bombes, mines et produits chimiques après la guerre au Vietnam (comité de pilotage 701) et le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales.

L’exposition virtuelle accessible à l’adresse trienlamdacam.vn présente des photos divisées en sept thèmes: la tragédie des produits chimiques ; l’attention du Parti, de l’Etat ; l’attention des amis internationaux ; le combat des victimes pour la justice ; de beaux exemples ayant surmonté les difficultés ; la détoxication des lieux contaminés et des documentaires.

Son but est d’aider les Vietnamiens vivant à l’étranger et les amis internationaux à mieux comprendre les conséquences de l'agent orange/dioxine sur l'environnement et les Vietnamiens. L'exposition retrace également le parcours des victimes pour la justice.

En outre, "L’aspiration de se lever " dépeint également de beaux exemples de victimes au corps défectueux, mais à l'âme toujours remplie d'amour, d’aspiration et de confiance en la vie.

La carte des pulvérisations de produits chimiques toxiques pour la période 1961-1971; des hélicoptères américains pulvérisant l'agent orange / dioxine... sont quelques-unes des photos exposées.  

Des photos retracent le parcours des victimes pour la justice. Photo: Vietnamplus

Plus de 50 ans après le premier épandage de cet herbicide massivement utilisé par les Américains durant la guerre, de nombreux Vietnamiens continuent de souffrir de ses effets.

A partir du 10 août 1961 et pendant dix ans, l’armée américaine a déversé 80 millions de litres de défoliant sur le Sud du Vietnam. La dioxine présente dans l’agent orange ne se dégrade que très lentement et se transmet entre les générations. Les 4,8 millions de personnes exposées à la dioxine souffrent de maladies extrêmement graves et de déformations congénitales et des dizaines de milliers d’entre elles sont décédées.

Plus de 59 ans après, le Vietnam en subit encore les méfaits dévastateurs. Pour se souvenir de cette première opération d’épandage de l’agent orange, le pays a décrété le 10 août "Journée des victimes vietnamiennes de l’agent orange".

Afin d’accompagner les victimes, le gouvernement a débloqué des millions de dollars et mis en place de nombreuses mesures en leur faveur. Les vétérans de guerre contaminés bénéficient d’allocations mensuelles et de traitements médicaux réguliers ; les plus gravement atteints sont pris en charge par les centres de soins de leur province.

L’Assemblée nationale envisage d’amender la loi sur les personnes méritantes dont celles  contaminées par l’agent orange pour permettre à leurs descendants de deuxième génération de profiter des aides de l’État.

Pham Thi Hai Ha, directrice-adjointe du département de Protection sociale, a déclaré : "Parmi les 9,2 millions de personnes méritantes, 320.000 d’entre elles et leurs enfants sont victimes de l’agent orange. Trois millions de Vietnamiens sont handicapés à cause de la dioxine. À ce jour, seulement un tiers reçoivent des allocations mensuelles."

Au Vietnam, chaque province a sa propre association de victimes. Sa mission est de coordonner les activités des centres d’accueil et notamment la construction de maisons ou l’octroi d’aides financières en faveur des victimes pauvres et l’organisation de formations professionnelles.  

Depuis une dizaine d’années, le Vietnam et les États-Unis mènent ensemble des opérations de dépollution des régions touchées par l’agent orange dans différentes provinces. –Vietnamplus