Vietnamicaest un projet scientifique financé par le Conseil européen de larecherche. Il est initié et dirigé par Philippe Papin, professeur à lasection des sciences historiques et philologiques de l’École pratique des hautes études, titulaire de la chaire d’histoire du Vietnam classique. C’est un vietnamologue renommé "quicompte d’importantes contributions dans le but d’édifier un groupe descientifiques vietnamologues autour de grands projets dont Vietnamica",a souligné Nguyên Kim Son, président de l’Université nationale duVietnam lors du lancement de ce programme. Avant d’ajouter qu’ilapprécie hautement les perspectives de ce projet qui associe recherchescientifique et formation.
Concrètement, Vietnamica se consacre en priorité aux inscriptions surstèles dans les campagnes, et plus précisément aux inscriptions quienregistrent les donations faites par des individus (90% des femmes) auxsanctuaires et aux habitants des villages. Autrement dit, il s’agitd’étudier ce qu’on appelle les "bia hâu".
Le projet Vietnamica sera consacré à l’étude systématique de ces stèles,par le biais de monographies détaillées qui permettront d’écrire unesynthèse scientifique. En outre, il a pour objectif de fournir desinstruments de travail informatiques (bases de données, outil de lectureautomatique) et une bibliothèque de ressources numériques (livres,documentation conservée en Europe). "Si Vietnamica est un programmed’éducation historique, philosophique, elle accorde une grande place àl’application des technologies de pointe. Vietnamica va essayer deparvenir à une reconnaissance automatique des caractères", a informé Jean-Michel Verdier, président de l’École pratique des hautes études.
Vietnamica est mené du côté européen, par l’Écolepratique des hautes études (EPHE) et l’Agence universitaire de laFrancophonie (AUF) et du côté vietnamien, par l’Institut Han-Nôm(Académie des sciences sociales et humaines) et l’Université dessciences sociales et humaines (de l’Université nationale du Vietnam). "Le projet jouera le rôle de pont entre les scientifiques français, francophones et vietnamiens", a jugé Nguyên Kim Son.
Il est probable que le programme bénéficie des acteurs locaux, ce quipermettra d’accueillir les étudiants, les chercheurs et tous lescollaborateurs vietnamiens et étrangers. Une série de cours pourraitêtre dispensée sous la forme de séminaires par des professeursvietnamiens et étrangers (histoire, informatique appliquée,cartographie, humanités numérique, bouddhisme populaire, etc.). Desréunions de concertation et workshops auront lieu régulièrement. "La formation constitue un pilier très important de ce projet", a insisté Jean-Michel Verdier.
Leprogramme durera 5 ans. Il réunira une équipe composée d’une vingtainede personnes. Des conférences et des tables rondes viendront rythmerl’avancée des travaux.
Dernier point important : la mobilité. Les missions vers l’Europe ouvers le Vietnam seront fréquentes, tant pour les étudiants que leschercheurs et, en général, pour l’ensemble des membres du programme. Lemotif de la mobilité pourra être la recherche de documentation dans lesbibliothèques et les centres d’archives mais aussi des séminaires ou laparticipation à des colloques internationaux. - CVN/VNA