À l'exception de lanourriture, des marchandises de première nécessité, des produits médicaux,surtout ceux liés à la prévention de l’épidémie, la production de tous lesautres biens et services ont quasiment été suspendus. L'indice des directeursd'achat (PMI - Purchasing Managers Index) du Vietnam est passé de plus de 50 à40 points en août, indiquant une stagnation de la production. Dans le mêmetemps, le trafic, les transports, le tourisme..., tout a fortement chuté.
Bien que les indicateursmacroéconomiques soient en baisse par rapport au trimestre précédent, M. ThêAnh souligne que cela ne sape pas la base saine et stable de l’économievietnamienne. En effet, en matière d'inflation par exemple, malgré laperturbation de la production, l'indice des prix à la consommation (IPC) enaoût n’a augmenté que de 0,25% par rapport à juillet.
Pendant les huit premiers moisde l'année, l'IPC a seulement augmenté de 1,79% en glissement annuel, ce quientre parfaitement dans l’objectif gouvernemental de maintenir l’inflation sousles 4%.
Autre bonne nouvelle, lapolitique monétaire permettra une reprise économique rapide. En effet, selonl’annonce de la Banque d’État, 16 banques commerciales ont accepté de réduireleurs taux d'intérêt depuis le 15 juillet jusqu'à la fin 2021. En particulier,quatre banques commerciales publiques se sont engagées à mobiliser 4.000milliards de dôngs pour réduire les taux d'intérêt et les frais de servicesbancaires en faveur des clients dans les localités réalisant la distanciationsociale.
"Calèche à troischevaux"
Selon l’économiste, l’État aeu raison de soutenir l’économie nationale à hauteur de 250.000 milliards dedôngs durant la pandémie. En effet, se plaçant selon une perspectivekeynésienne, il rappelle que l’intervention étatique permet d’assurer laviabilité de la demande qui développera ensuite l’offre. Il prend l’exemple dela période 2011-2015 pour appuyer son propos : "Durant cette période-là,la crise financière, partie des États-Unis, s'est propagée dans le monde. Dansle pays, la promotion de l'investissement public, notamment dans laconstruction de routes, nationales comme rurales, a permis au Vietnam de ne pasêtre impacté aussi durement que les autres économies du monde. À nouveau,l'investissement public doit jouer maintenant un rôle central dans le plan dereprise économique", a-t-il souligné.
Nécessité de l’nvestissementpublic
De la même manière, le Dr PhamThê Anh estime que l'économie vietnamienne ne peut pas compter uniquement surle secteur privé pour rebondir car celui-ci a été fortement touché par la crisesanitaire. Par conséquent, au 4e trimestre, l'investissement public devraitprendre une importance cruciale : "L’argent est disponible pour mettre enœuvre des projets nationaux clés", a-t-il estimé.
"L'investissement publiccréera une base solide pour la relance de l’économie cette année et laprochaine", a-t-il poursuivi. D'après lui, afin de le promouvoir, legouvernement doit dénouer le goulet d'étranglement qui freine le décaissementdes capitaux d'investissement publics. Les localités doivent aussi assumerleurs responsabilités spécifiques dans ce processus.-CVN/VNA