Hanoï (VNA) - Si chaque année dans le monde, la noyade coûte la vie à 360.000 personnes, au Vietnam, ce chiffre comprend et s’élève à plus de 2.000 enfants, plaçant le pays parmi les nations d’Asie du Sud-Est avec un taux de décès des plus alarmants. Un sujet d’autant plus d’actualité en été.
Les chiffres de noyade chez les enfants dans le monde et au Vietnam viennent d’être communiqués lors d’une récente réunion à Hanoï entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales (MTIA) et le Fonds Bloomberg, dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme de coopération conjointe pour la prévention de la noyade chez les enfants vietnamiens.
Les statistiques données par l’OMS ont montré que chaque année la noyade coûte la vie à 360.000 personnes dans le monde. Environ 90% des décès se produisent dans les pays aux revenus faibles et moyens. La moitié de ces décès sont observés dans les deux régions: l’Asie du Sud-Est et le Pacifique de l’Est.
Un taux de mortalité élevé
Au Vietnam, la noyade est la première cause de décès non intentionnelle chez les enfants. Chaque année, plus de 2.000 enfants meurent par noyade, plaçant le pays dans la liste des pays ayant le taux le plus élevé en Asie du Sud-Est. Les données du Département de la protection et des soins des enfants du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, ont précisé que le nombre de noyades d’enfants au Vietnam est 10 fois plus élevé que celui des pays développés.
Parlant des causes principales de cette mortalité au Vietnam, les experts remarquent que les familles, la communauté et la société sont encore mal informées de ce danger, ce qui entraîne notamment l’absence de surveillance nécessaire pour leurs enfants lors des baignades. De plus, en zones rurales, l’apprentissage de la natation reste quelque chose de très rare, en cause notamment le manque de maîtres-nageurs et de piscines. Et les écoles publiques ne dispensent généralement pas de cours de natation. Les régions du delta du Mékong et du fleuve Rouge possèdent un système dense de lacs, d’étangs et d’arroyos. Sans les techniques de base de nage, les enfants sont facilement victimes d’accidents de noyade.
Selon une enquête du Départementde la protection et des soins des enfants du MTIA, seul 40-45% des enfants vivant dans le delta du Mékong et 15-20% dans celui du fleuve Rouge savent nager correctement. Et ce taux est encore plus faible en zone montagneuse.
Projets et mesures mis en œuvre
Les leçons de natation sont donc "particulièrement nécessaires" pour prévenir la noyade chez les plus jeunes, souligne un responsable du Département de la protection et des soins des enfants du MTIA. Devant ce problème, le MTIA élabore un projet de politiques d’aide à la prévention de la noyade avec pour objectif qu’en 2020, plus de 80% des enfants âgés de 6 à 15 ans puissent nager et maîtriser les techniques de sécurité en milieu aquatique.
Depuis des années, le ministère de l’Éducation et de la Formation distribue des circulaires à l’attention des villes et provinces, les enjoignant à mettre en place des cours de natation en milieu scolaire. Grâce à des assistances financières et techniques mobilisées auprès de diverses sources, des piscines mobiles sont installées dans des établissements scolaires. Les villes et provinces comme Hanoï, Hô Chi Minh-Ville, Quang Ninh, Hai Duong (Nord), Dà Nang (Centre) arrivent en tête dans cette activité. Plusieurs localités sont parvenues à mobiliser le secteur privé pour l’apprentissage de la natation. L’installation de "piscines intelligentes" dans les collèges et écoles primaires en est un exemple.
Le ministère de l’Éducation et de la Formation, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme ont collaboré pour la publication d’un Guide de formation des techniques de base de la natation. Ce manuel est distribué aux enseignants de physique des écoles primaires, des collèges et des lycéens dans l’ensemble du pays.
Dans le cadre du Programme de coopération dans la prévention de la noyade chez les enfants lancé en juin dernier, mis en œuvre conjointement par le MTIA, le Fonds Bloomberg, l’OMS, et la société GHAI (Global Health Advocacy Incubator), le Fonds Bloomberg va financer 2,4 millions de dollars pour les deux premières années de mise en œuvre de ce projet qui durera cinq ans. Ce programme sera réalisé dans huit provinces que sont Lào Cai, Yên Bai, Ninh Binh (Nord), Quang Binh, Thanh Hoa (Centre), Dak Lak (hauts plateaux du Centre), Dông Thap et Soc Trang (delta du Mékong).-CVN/VNA