La nacre sur bois de Chuôn Ngo, une tradition qui s’incruste au fil du temps

Situé dans la commune de Chuyên My, district de Phu Xuyên, à Hanoi, le village de Chuôn Ngo est réputé depuis longtemps pour l’incrustation de nacre. Malgré les vicissitudes de l’histoire, ce métier artisanal est toujours maintenu et développé au fil des générations.

La nacre sur bois de Chuôn Ngo, une tradition qui s’incruste au fil du temps
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La commune de Chuyên My comprend un groupe de 7 villages spécialisés depuis plusieurs siècles dans la préparation et l’incrustation de nacre sur bois laqué (meubles, objets décoratifs, tableaux) et plus récemment, de coquilles d’œuf sur laque. Parmi ces villages, Chuôn Ngo, Chuôn Trung, Thôn Thuong et Bôi Khê ont assis leur réputation. Photo : VNA
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La légende veut que le métier d’incrustation de nacre fait son apparition à Chuyên My environ au 11e – 13e siècle, dont le patriarche s’appelle Truong Công Thành, un général talentueux sous la dynastie des Ly. Les es vieux du village racontent que lorsque ce dernier était moine, il voyagea un peu partout. Il apprit l’art de l’incrustation de nacre lors de ses déplacements, puis le transmit à ses descendants et aux villageois pour les aider à améliorer leur quotidien. Un temple lui est dédié dans ce village au bord de la rivière Nhuê. Photo : VNA
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Autrefois, les artisans de Chuôn Ngo produisaient des objets pour la Cour impériale de Huê, notamment pour ses temples et ses pagodes. Ils incrustèrent des sentences parallèles, des panneaux, des objets de rites, des armoires, des lits, des pipes à eau, des plats pour le bétel en laque, incrustés de dessin en nacre représentant des images traditionnelles d’inspiration chinoise. Au temps de la colonisation, beaucoup d’objets furent fabriqués pour les Français, d’un style en général plus sobre. Photo: VNA
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L’incrustation est un processus comprenant plusieurs étapes successives. Il faut d’abord aplatir les coquillages, qui sont livrés dans de gros sacs sentant fortement la marée basse, en les plaçant dans un étau après les avoir soigneusement lavés à l’eau. Inévitablement, la nacre se brise fréquemment. Ce déchet évacué, les ouvriers découpent le coquillage aplati en morceau et séparent les parties planes des bords avant de les polir. Puis c’est l’affinage, une opération durant 24 heures au cours de laquelle les morceaux polis sont à nouveau placés dans un étau sous l’eau qui est resserré graduellement toutes les 15 minutes. La nacre peut alors être incrustée… Photo: VNA
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Actuellement, 97% des foyers de Chuyên My vivent de l’incrustation de nacre, et le développement de cette activité est tel que des milliers d’emploi ont été créés dans les communes avoisinantes.

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