Selon le dernierrecensement démographique daté d’avril 2014, la ville atteint presque labarre de 8 millions d’habitants, contre 3,5 millions il y a 40 ans.Enparallèle, la superficie de la ville est passée de 1.295,5 km² en 1975 à2.095,6 km² aujourd’hui, avec 19 arrondissements et cinq districts. Lapopulation ne cesse d’augmenter, pour différentes raisons notammentl’exode rural.
Selon le ministère des Ressources naturelleset de l’Environnement, en 2008, le pays a généré 28 millions de tonnesde déchets chaque jour, 200% de plus qu’en 2003, puis 44 millions en2015 et 67 millions sont prévus d’ici à 2020. Rien qu’à Hô ChiMinh-Ville, plus de deux millions de tonnes de déchets de tous typessont rejetés chaque jour. Parmi les 10.000-11.000 tonnes de déchetssolides, 7.500 sont des déchets domestiques.
La loi sur laprotection de l’environnement de 2005 a adopté d’importantesmodifications, notamment en matière d’attraction des investisseurs dansle traitement des déchets. De nombreuses résolutions, circulaires etdirectives, promulguées notamment en 2009 et en 2010, ont réglementé lesassistances en matière de foncier, de prêts, les exemptions ouréductions fiscales, le soutien accordé aux produits respectueux del’environnement, aux transferts de technologies propres, etc.
L’épineuse question de la gestion des déchets
Lagestion des déchets est devenue l’une des problématiques majeures pourles autorités municipales. En 2005, le premier complexe d’envergure detraitement des déchets solides, celui de Da Phuoc, a été mis en chantierdans le district de Binh Chanh. D’un capital total de plus de 400millions de dollars, il traitait au moins 3.000 tonnes de déchets/jour,répondant à la moitié du volume rejeté par la ville à l’époque. Deux ansplus tard, un autre complexe a vu le jour dans le district de Cu Chi,sur 28 ha, capable de traiter 1.200 tonnes/jour.
En 2009,l’ensemble des usines de traitement des déchets solides avaient unecapacité de traitement de 6.000 tonnes/jour. Avec les sociétés ThànhCông, TBS et Keppel, la capacité est passée à 10.200 tonnes/jour,répondant aux besoins jusqu’en 2016.
La pollution de l’eauintéresse aussi particulièrement les autorités locales. En 2005, l’usinede Binh Hung Hoa, d’une capacité de traitement de 30.000 m3/jour,traitaient les eaux avant leur rejet dans les canaux de Tân Hoa-Lo Gôm.En 2009, la station d’épuration de Binh Hung, d’une capacité de 141.000m3/jour, a été mise en activité, avec comme cibles les canaux Tàu Hu-BênNghe, Kênh Dôi-Kênh Te. Bien que la capacité de traitement des eauxusées ne réponde qu’à 13% des besoins, certains canaux principaux de laville ont vu la qualité de leurs eaux nettement s’améliorer, à commencerpar le canal Nhiêu Lôc-Thi Nghè.
La renaissance du canal Nhiêu Lôc-Thi Nghè
Depuis20 ans, les habitants qui vivaient le long du canal Nhiêu Lôc-Thi Nghèl’appelaient «le canal puant» en raison de ses eaux noires et de sonodeur pestilentielle. Après dix ans de travaux, un vaste projetd’assainissement lui a redonné vie.
En 1993, les autoritésmunicipales ont planifié le projet d’amélioration du canal. Des milliersde familles vivant sur ses rives ont été déplacées et deux nouvellesrues ont vu le jour. Une somme de 1.600 milliards de dôngs provenant descaisses de la ville a permis d’indemniser les quelque 7.000 foyersdéplacés et de drainer quelque 260.000 m² de boue.
En 2003,plus de 300 millions de dollars, provenant de banques internationales,ont permis d’y ajouter réseau de drains et stations de pompage.Désormais, le canal ne reçoit plus directement les eaux uséesdomestiques qui sont évacuées vers des stations de pompage.
En2011, la ville a continué d’embellir les rues Hoàng Sa et Truong Saavec des bancs et des arbres. À l’occasion du 40e anniversaire de lalibération du Sud et de la réunification nationale, le canal NhiêuLôc-Thi Nghè a fait partie des six projets qui ont le plus d’impacts surla ville, aux côtés de la nouvelle cité de Phu My Hung, de la zonefranche de Tân Thuân, du tunnel de Saigon, du service de transactionsboursières de Saigon et du parc des logiciels de Quang Trung.
Àl’heure actuelle, la ville doit débourser en moyenne 200 milliards dedôngs/an pour traiter 7.000 tonnes de déchets/jour. De nombreuxprogrammes de formation de cadres ont permis d’élever leurs compétencesen matière de protection de l’environnement. La ville continue à mettreen oeuvre des projets d’amélioration de l’environnement le long descanaux Thây Cai-An Ha, Bên Cat, de la rivière Dêm-Nuoc Lên, du ruisseauCai-Xuân Truong, du canal Ba Bo et dans les zones industrielles.
Qu’onse le dise, Hô Chi Minh-Ville opère sa mue verte. Une ville «douce àvivre», tel est le leitmotiv des Saïgonnais et l’objectif à moyen terme.-CVN/VNA