Hanoi (VNA) – Au Vietnam, la laque est employée depuis longtemps dans l’artisanat ou pour la décoration d’ouvrages architecturaux. Vers 1930, la laque est devenue un nouveau matériau de création, en particulier dans la peinture vietnamienne moderne, qui est appelée laque poncée.
Par rapport à ses homologues d’Asie, la laque vietnamienne a ses spécificités. La laque traditionnelle ainsi que ses techniques sont assez connues, et sont largement employées dans plusieurs domaines, dont la peinture. La laque, c’est un genre de plastique naturel. Au Vietnam, elle est tirée de la sève laiteuse de l’arbre à laque, le "cây son" ou Rhus succedanea. Ces arbres poussent essentiellement dans le district de Tam Nông de la province de Phu Tho (Nord). On en prélève la sève de la même manière que le latex de l’hévéa.
La laque s’applique lentement et minutieusement, par minces couches superposées. On commence par préparer soigneusement la surface de l’objet à laquer, en comblant avec du mastic toutes les dépressions et fissures, puis en ponçant le support afin d’obtenir une surface parfaitement lisse.
Selon les spécialistes, la laque a un rôle premier au sein des matériaux traditionnels comme de la peinture vietnamienne. Sa transparence et sa brillance rehaussent l’éclat des couleurs et rendent parfaitement les volumes et les différents plans des tableaux. Grâce à ses qualités, nos ancêtres s’en servaient beaucoup pour laquer les statues ou les objets de la vie quotidienne. Des statues en bois dans les maisons communes du village, les temples et les pagodes étaient laquées en rouge et ornées d’or. Les autels, les panneaux de phrases parallèles et les panneaux horizontaux sont également laqués pour rendre éclatantes leurs couleurs. La pagode Dâu, dans la province septentrionale de Bac Ninh, construite au IIe siècle après J.-C, conserve encore ses statues sculptées et laquées du Bouddha de plusieurs dynasties.
Un patrimoine inestimable de la peinture moderne
Dans les années 1920 et 1930, la laque traditionnelle a connu un tournant dans son histoire, son emploi dans la peinture ayant pris un essor important grâce au contact de l’art occidental, introduit à l’époque coloniale française avec la fondation, en 1925 à Hanoï, de l’École des Beaux-arts de l’Indochine.
L’art de la laque poncée, créé sur fond de couleurs subtiles utilisées avec maestria, constitue un espace conventionnel, d’une brillance pénétrante, vivace, puissante et contrastée, pouvant être aussi réaliste que symbolique. La laque poncée est réellement devenue un patrimoine inestimable de la peinture moderne du Vietnam. Plusieurs tableaux laqués ont été réalisés par des précurseurs bien connus tels que Nguyên Gia Tri, Nguyên Sang, Nguyên Tu Nghiêm, Trân Van Cân, Phan Kê An, Nguyên Van Ty, Nguyên Phan Chanh... ainsi que de célèbres tableaux, dont "La Petite Thuy" de Trân Van Cân, "Paysages du Nord" de Lê Pho, "Souvenir d’un après-midi au Nord-Ouest" de Phan Kê An...
La peinture en laque poncée est un processus complexe nécessitant de grandes compétences et une bonne patience à toute épreuve. Achever une œuvre peut prendre plusieurs mois, selon la technique spécifique de l’artiste et le nombre de couches de vernis incluses. Cela implique l’application de nombreuses couches de laque sur une planche de bois préparée, avant de passer au polissage avec plusieurs pierres de grains de plus en plus fins, qui révèle toutes les couleurs que l’artiste désire dans différentes zones du tableau. Le résultat final est lisse et durable et ne se fissure pas selon les fluctuations de température ou d’humidité.
La laque s’applique lentement et minutieusement, par minces couches superposées. On commence par préparer soigneusement la surface de l’objet à laquer, en comblant avec du mastic toutes les dépressions et fissures, puis en ponçant le support afin d’obtenir une surface parfaitement lisse.
Selon les spécialistes, la laque a un rôle premier au sein des matériaux traditionnels comme de la peinture vietnamienne. Sa transparence et sa brillance rehaussent l’éclat des couleurs et rendent parfaitement les volumes et les différents plans des tableaux. Grâce à ses qualités, nos ancêtres s’en servaient beaucoup pour laquer les statues ou les objets de la vie quotidienne. Des statues en bois dans les maisons communes du village, les temples et les pagodes étaient laquées en rouge et ornées d’or. Les autels, les panneaux de phrases parallèles et les panneaux horizontaux sont également laqués pour rendre éclatantes leurs couleurs. La pagode Dâu, dans la province septentrionale de Bac Ninh, construite au IIe siècle après J.-C, conserve encore ses statues sculptées et laquées du Bouddha de plusieurs dynasties.
Un patrimoine inestimable de la peinture moderne
Dans les années 1920 et 1930, la laque traditionnelle a connu un tournant dans son histoire, son emploi dans la peinture ayant pris un essor important grâce au contact de l’art occidental, introduit à l’époque coloniale française avec la fondation, en 1925 à Hanoï, de l’École des Beaux-arts de l’Indochine.
L’art de la laque poncée, créé sur fond de couleurs subtiles utilisées avec maestria, constitue un espace conventionnel, d’une brillance pénétrante, vivace, puissante et contrastée, pouvant être aussi réaliste que symbolique. La laque poncée est réellement devenue un patrimoine inestimable de la peinture moderne du Vietnam. Plusieurs tableaux laqués ont été réalisés par des précurseurs bien connus tels que Nguyên Gia Tri, Nguyên Sang, Nguyên Tu Nghiêm, Trân Van Cân, Phan Kê An, Nguyên Van Ty, Nguyên Phan Chanh... ainsi que de célèbres tableaux, dont "La Petite Thuy" de Trân Van Cân, "Paysages du Nord" de Lê Pho, "Souvenir d’un après-midi au Nord-Ouest" de Phan Kê An...
La peinture en laque poncée est un processus complexe nécessitant de grandes compétences et une bonne patience à toute épreuve. Achever une œuvre peut prendre plusieurs mois, selon la technique spécifique de l’artiste et le nombre de couches de vernis incluses. Cela implique l’application de nombreuses couches de laque sur une planche de bois préparée, avant de passer au polissage avec plusieurs pierres de grains de plus en plus fins, qui révèle toutes les couleurs que l’artiste désire dans différentes zones du tableau. Le résultat final est lisse et durable et ne se fissure pas selon les fluctuations de température ou d’humidité.
L’œuvre +Vuon xuân Trung Nam Bac+ (Le jardin printanier Centre-Sud-Nord) du peintre Nguyên Gia Tri. Photo : CN/CVN
Ces derniers temps, plusieurs générations de peintres vietnamiens n’ont cessé de créer de magnifiques laques poncées afin d’en faire un nouveau genre de la peinture. La palette de ces peintres : rouge, noir, jaune, blanc à la coquille d’œuf, s’est enrichie chaque jour, avec des verts, bleus, rouge écarlate... Établir un dossier commun
Un des facteurs de la particularité des peintures en laque poncée vietnamienne, c’est la technique de ponçage. Chaque couche de laque est polie plusieurs fois. «C’est grâce au ponçage que les peintures en laque poncée vietnamienne possèdent ces nuances particulières qui leur donnent pleinement leurs caractères. Elles sont tout à fait différentes de leurs homologues d’Asie», affirme le critique d’art Nguyên Dô Bao.
«Selon les mots mêmes de l’ex-peintre Nguyên Gia Tri, avoir une peinture ou un objet en laque poncée, c’est avoir une œuvre précieuse», explique le peintre Bùi Huu Hùng, qui a pratiqué la laque poncée durant près d’un demi-siècle.
En dehors du Vietnam, plusieurs pays et régions d’Asie possèdent une longue tradition de la laque végétale, à commencer par le Japon, la Chine et la République de Corée. Les variantes tiennent aux espèces d’arbres à laque et aux techniques conférant leurs qualités à ces diverses laques, mais celle du Vietnam est l’une des plus prisées, pour sa relative transparence et sa finition souple et robuste.
Actuellement, le Vietnam coopère avec la République de Corée, les Philippines et le Cambodge dans l’élaboration d’un dossier commun pour faire inscrire la laque poncée au patrimoine de l’Humanité. Cette collaboration contribuera à la préservation et à la valorisation de ce métier traditionnel, comme à promouvoir la coopération internationale dans la protection des patrimoines au niveau de la région.
Selon le peintre Vu Huy Thiêu, les chercheurs en artisanat vietnamien s’inquiètent de ce que les grands potentiels de la laque poncée vietnamienne ne sont pas encore exploités pleinement. D’autres pays de la région ont organisé diverses activités pour développer ce métier, quelques-uns ont des musées de laque poncée, et des professeurs et docteurs dans cette discipline. «La préservation et la valorisation de ce métier traditionnel impliquent la participation non seulement des artisans, mais aussi des responsables locaux et, plus largement, de toute la société», partage-t-il.
La laque poncée sera le deuxième dossier préparé pour l’UNESCO dans le cadre d’une coopération entre le Vietnam et d’autres pays, après les rituels et jeux de tir à la corde du Vietnam, du Cambodge, de République de Corée et des Philippines, lesquels ont été inscrits en 2015 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. – CVN/VNA